«Ma femme handicapée dans cet enclos de l’Arena, c’était humiliant pour nous»

«J’ai aussi dit aux agents de sécurité de l’Arena que personne, en quarante ans de mariage, n’avait jamais pu nous éloigner l’un de l’autre, pas même une seule fois. Au lieu de cela, dans l’amphithéâtre de Vérone, pendant toute la durée du concert de Venditti, ils nous ont forcés à rester séparés tout le temps. En voyant ma femme Valentina sur cette plate-forme-enceinte pour “les différents”, ghettoisée avec les autres spectateurs handicapés, c’était humiliant et décourageant. Le mari-policier Alessandro Bertazzoni, commissaire et directeur de la formation des étudiants à l’école de police de Peschiera del Garda, était arrivé dimanche 19 mai avec sa moitié à Vérone depuis Mantoue, où le couple réside à Curtatone, pour «admirer en direct notre chanteur préféré de tous les temps, Antonello Venditti.”

«Nous nous sommes sentis violés dans notre sensibilité»

Ils s’attendaient à une soirée classique inoubliable, mais «quand elle et moi avons enfin pu nous retrouver, à la fin du spectacle, nous étions tous les deux attristés, découragés, bouleversés. Nous nous sommes sentis violés dans notre sensibilité, ridiculisé comme « différent ». Mais sera-t-il un jour possible en 2024 de séparer de force les spectateurs à l’entrée, en les répartissant entre « valides » et « handicapés », entre « normaux » et non ? Mais est-ce si problématique de permettre à une personne en fauteuil roulant de pouvoir assister à un concert avec son accompagnateur à ses côtés, assis sur une chaise ? Mais qu’est-il arrivé à l’humanité et à l’« inclusivité » tant vantée ? Une discrimination honteuse a été commise aux Arènes de Vérone.” Des propos qui font écho à ceux de Sabine Bertagnolli après avoir été « séparé de mon fils en fauteuil roulant » lors du spectacle « Una, Quale, Centomila » organisé aux Arènes de Vérone le dimanche 5 mai : « Le voir loin de moi, ghettoïsé dans cette tribune pour personnes handicapées, était triste et humiliant », a rapporté la mère du Tyrol du Sud. La même indignation que le commissaire Bertazzoni, au lendemain de la “soirée mortifiante passée dans l’amphithéâtre Scaliger où nous ne remettrons plus jamais les pieds”, a exprimé noir sur blanc dans une lettre-plainte adressée à la Fondation Arena et au Directeur de la Sécurité à l’intérieur de l’amphithéâtre Scaliger.

«Êtes-vous une personne handicapée non ambulatoire ? Alors je te réserverai une “clôture”»

« Un concert spectaculaire, celui d’Antonello Venditti à Vérone », dans lequel il a parlé « d’amitié, d’amour, de ne jamais abandonner avec des paroles qui viennent du cœur, mais peut-être qu’il ne le sait pas – écrit le commissaire Bertazzoni – à Aux Arènes de Vérone, il n’y a pas de cœur, il n’y a pas d’amitié, il n’y a pas d’attention pour les personnes handicapées confinées dans des fauteuils roulants. Êtes-vous une personne handicapée non ambulatoire ? Alors je te réserverai une “clôture” où seule la personne handicapée peut accéder, mais pas l’accompagnateur ! C’est vrai, un siège est prévu pour l’accompagnateur, mais pas à côté de la personne handicapée qui accompagne et assiste peut-être depuis des années, connaissant ses besoins et ses exigences. Nous essayons de faire comprendre cette nécessité à la sécurité mais rien ne peut être fait, les accompagnateurs sont évacués un à un, sans aucune possibilité d’assister leur handicapé qui est pris en charge au point de le “pousser jusqu’à l’Arène”, mais alors il doit abandonner ! Nous essayons de faire comprendre la nécessité “logique” d’assister la personne handicapée accompagnée, mais – soupire le mari policier – nous nous heurtons à une “sécurité” qui prétend comprendre, mais ne pas pouvoir violer une décision de justice qui, acceptant un recours préalable à la justice”, a ordonné que les personnes handicapées non ambulatoires soient placées dans un “enclos isolé des autres spectateurs”, histoire de ne pas les mélanger avec des “normaux” et surveillées par un employé pour leurs besoins. Je ne pense pas qu’un juge, au nom de la sécurité, ait prononcé une sentence aussi peu attentive aux personnes handicapées, j’en suis même sûr ! Peut-être que le problème vient du fait que la personne qui avait pour tâche d’appliquer cette phrase, a choisi le chemin le plus facile… en frappant le plus faible. Raisonnablement – observe Bertazzoni – on pourrait imaginer placer, comme c’est le cas dans de nombreux théâtres italiens et étrangers, la suppression d’une chaise en tête de file pour le fauteuil roulant des personnes handicapées, mais cela me semble un choix trop compliqué car, beaucoup plus simple, il s’agissait d’aménager une chaise pour le compagnon dans « l’enclos des différents »».

«Faites preuve de bon sens lorsque vous respectez une phrase»

Enfin l’appel : « Au nom et pour le compte de tous les accompagnants qui n’ont pas pu assister leurs proches dans la joie d’une soirée, je demande à la direction de la sécurité de l’Arène faire preuve de bon sens lorsqu’on respecte une phrase et les besoins de sécurité étant donné que dix personnes handicapées en fauteuil roulant ne pourront jamais être en sécurité avec un seul employé placé à l’extérieur de la “clôture”, mais surtout dans le respect des personnes handicapées qui ne doivent pas être “confinées” sur une plateforme clôturée mais au moins laissés à proximité de ceux qui s’occupent d’eux jour et nuit, dans la joie et la douleur. J’espère que quelque chose pourra changer dans la gestion de la sécurité dans l’Arène, ne serait-ce que pour éviter cette discrimination qui blesse ceux qui la subissent et qui, habitués à y être soumis, ne peuvent plus ou ne veulent pas en discuter même si ils paient un billet comme les autres et c’est bien qu’ils le sachent.”

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