Naples, boom des victimes au travail. Voici les casques sanglants : «Chantiers, peu de contrôles»

Naples, boom des victimes au travail. Voici les casques sanglants : «Chantiers, peu de contrôles»
Naples, boom des victimes au travail. Voici les casques sanglants : «Chantiers, peu de contrôles»

une longue traînée de victimes au travail cela ne s’arrête pas et les syndicats descendent dans la rue. La mort tragique du travailleur Antonio Russo sur un chantier de construction de métro Poggioreale c’est le dernier d’une série sans fin. Huit heures de grève des ouvriers travaillant sur les chantiers de toutes les lignes de la Métro de Naples – Ligne 1, 6 et 7- et d’Alifana ont été proclamés hier par les organisations syndicales Feneal Uil, Filca Cisl et Fillea Cgil qui éleva une garnison à la Préfecture.

«La convocation urgente d’une table de crise avec la participation du maire et du président de la Région et avec tous les organes chargés de la surveillance afin d’adopter des mesures urgentes et non différées sur tout le territoire de Naples en matière de sécurité sur le lieu de travail» est la demande des syndicats. «La résurgence des décès et des accidents du travail à Naples – selon les syndicats – a pris une telle importance qu’elle ne peut plus être abordée avec les outils contractuels ou législatifs ordinaires. Feneal Uil, Filca Cisl et Fillea Cgil de Naples exploitent les sensibilités déclarées par les institutions pour que la mort de nombreux travailleurs ne soit pas de vains sacrifices”.

« Plus de décès au travail » C’est ce qui est écrit sur une banderole déployée par les organisations syndicales devant la Préfecture. Une revendication ferme et sincère, accompagnée de casques jaunes sanglants indiquant les noms des derniers ouvriers, victimes de morts blanches. «C’est un massacre – explique le secrétaire général de l’Uil Giovanni Sgambati – et la grève des constructeurs à Naples est la preuve qu’ici surtout nous devons lutter contre l’illégalité et la sous-traitance sans aucune règle et sans aucun contrôle. Nous poursuivrons cette mobilisation jusqu’à obtenir des réponses concrètes.” La demande de table de crise a reçu une première réponse, le préfet convoquant une réunion pour 29 mai à 12h30. «A la table – continue Sgambati – il y aura aussi la Commune et la Région comme nous l’avions demandé.

Cependant, nous ne voyons aucune action efficace de la part du gouvernement. On imagine que la reconnaissance d’un homicide involontaire pourrait être dissuasive. Ces derniers jours, nous avons rappelé l’anniversaire des massacres mafieux. A cette occasion, le pays était uni et des décisions extraordinaires ont été prises. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons éviter les milliers de décès chaque année au travail.” La question de la sécurité au travail est trop souvent sacrifiée et ce sont les ouvriers des chantiers qui en paient les conséquences. Pendant ce temps, sur la place, les gens s’interrogent sur les causes de la mort de Antonio Russo, au seuil de la retraite. « Il y a peut-être eu un problème de freins mais ce ne sont que des hypothèses. Une enquête ne peut pas être résolue en quelques heures. » Pour les syndicats, l’urgence de la question ne fait aucun doute.

Pour le secrétaire général de la CGIL Naples et Campanie Nicolas Ricci «Aujourd’hui c’est le jour de la colère, de la grève, de la mobilisation. Le gouvernement doit convoquer les syndicats parce que nous devons aborder la question de savoir comment travailler et comment faire des affaires dans ce pays, à partir des contrats, des sous-traitances, des horaires de travail et de la lutte contre la précarité.

Le fléau est toujours celui de la sous-traitance. Ces dernières semaines, je n’ai pas lu une seule déclaration du ministre du Travail et ce n’est pas seulement un problème d’image mais de fond. Il existe un système composé de milliers de contrats et de sous-traitances, il y a un besoin de formation, d’investissements, d’embauche dans des organismes de contrôle et de prévention. Si l’on lit les déclarations des membres de la famille de la dernière victime, on parle d’un travail pour un grand professionnel qui a probablement vu sa relation de travail périodiquement renouvelée. Le thème prioritaire est le suivant : la dignité des travailleurs a un coût qui ne peut être payé par la vie. Le gouvernement doit faire face à l’urgence, également d’un point de vue réglementaire immédiat”, conclut Ricci.

Les doutes angoissants soulevés par les associations professionnelles restent sur la table. «Un travailleur qui aurait atteint en septembre l’objectif tant attendu de la retraite ne pourrait pas mourir. C’est indigne d’un pays civilisé”, conclut Massimo Sannino, secrétaire de Filca Cisl.

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