Les demeures historiques, le premier musée d’Italie

Le réseau de demeures historiques privées a été défini comme le plus grand musée d’Italie. Le Registre national, qui répertorie les biens soumis à la restriction historico-artistique de la propriété privée, comprend plus de 35 000 maisons historiques, palais, villas, fermes, châteaux, tours, fermes, fermes et moulins, églises privées et anciennes abbayes.

Un réseau capable, avant la pandémie, d’accueillir un nombre de visiteurs égal à celui qui fréquentait les grands musées publics, et qui connaît aujourd’hui une forte reprise. Des résidences qui ne sont pas seulement situées dans les villes d’art et dans les villages historiques les plus célèbres : plus d’un quart d’entre elles sont situées dans des petites (1,5 sur dix entre deux mille et cinq mille habitants) et très petites communes (une sur dix de moins de deux ans). mille habitants) comme preuve de l’extraordinaire diffusion de ce patrimoine historique particulier. De plus, plus d’une maison sur trois semble se trouver dans un petit village historique ; un sur quatre en milieu rural.

Rien qu’en Lombardie, plus de 3.400 propriétés immobilières privées déclarées d’intérêt national ont été enregistrées à ce jour, 252 situées dans la province de Côme, 149 dans la province de Lecco et 286 dans la province de Sondrio.

Le rapport

Un univers suivi et exploré chaque année par l’Observatoire privé du patrimoine culturel géré par la Fondation Bruno Visentini avec la contribution de l’Association italienne des maisons historiques (ADSI), Confconstruction, Confagricoltura, l’Institut du crédit sportif et bien sûr du ministère de la Culture.

Dans le IV Rapport 2023, présenté à la fin de l’année dernière au Ministère, apparaît clairement un fait désormais consolidé qui dissipe le cliché selon lequel les principaux bâtiments appartiennent à des fondations, des banques et des compagnies d’assurance. En effet, on constate que sur cent demeures historiques, plus de quatre-vingt-cinq appartiennent à des personnes physiques ; ainsi, elles sont familiales et une bonne partie d’entre elles sont régulièrement habitées par leurs propriétaires qui jouent le rôle premier de gardiens de la propriété, souvent depuis des générations, supportant toutes les charges de conservation et de valorisation de ce patrimoine architectural.

Le caractère culturel, attrayant et unique des demeures historiques représente un moteur important du tourisme, notamment au niveau local. Une demande, touristique, qui, si elle est satisfaite, crée des opportunités de développement d’une vaste gamme de services connexes, tels que l’hôtellerie, la restauration, le commerce, les visites guidées et les activités récréatives, ainsi qu’un impact positif sur l’emploi (notamment dans la chaîne de restauration). et la valorisation des biens historiques).

En ce qui concerne la détection des ouvertures et des visites, le rapport estime qu’il y a plus de treize mille foyers qui ont organisé au moins un événement, dont environ un quart avec entrée gratuite, impliquant un peu moins de vingt millions de visiteurs, dont 70% sont des ressortissants italiens. . Ce qui est encore plus intéressant, c’est que près de 40% du nombre total d’événements étaient de nature culturelle (si l’on y ajoute les événements cinématographiques, cela monte à 53%), démontrant l’influence significative des demeures historiques dans cette chaîne. Un autre fait marquant est la forte saisonnalité de l’offre, avec plus de la moitié des événements organisés tout au long de l’année et un nombre moyen d’ouvertures quotidiennes de soixante-dix.

Un patrimoine culturel privé qui, cependant, est encore loin de pouvoir exprimer tout son potentiel si l’on considère que le rapport susmentionné rapporte que 47% des logements présentent des parties actuellement inutilisées en raison du manque de ressources ou d’obstacles bureaucratiques et administratifs. On estime en effet qu’il reste plus de huit millions de mètres carrés de demeures historiques inutilisées ; superficie, pour donner un exemple, qui représente environ 1 700 fois l’extension des bâtiments du Palais Royal de Caserte et cent fois le volume global de l’Empire State Building.

Un patrimoine qui, étant étroitement lié à l’identité du territoire où il se situe, représente souvent sa spécificité et parfois son unicité. Cela s’applique également aux trois provinces du nord de la Lombardie. Dans ce cas, tient à souligner Pietro del Bono, président de la section lombarde de l’ADSI, il est possible d’identifier trois réalités différentes, indépendantes du périmètre provincial: «Tout d’abord les villas de l’Alta Brianza, où seules les plus anciennes exerçaient des fonctions agricoles, tandis que la plupart, construites au XIXe siècle par des familles milanaises, appartiennent à la catégorie des villas de charme, construites dans un cadre de splendides parcs et jardins”. Des villas de charme que l’on retrouve également sur le bras du lac de Côme.

«Les villas les plus anciennes», précise encore del Bono, «sont principalement situées à Bellagio et Tremezzina». Parmi celles-ci, par exemple la Villa Pensiero, une splendide demeure du XVIIIe siècle face au lac. Des lieux où l’on peut cependant également admirer des demeures plus récentes, comme le joyau de l’Art nouveau représenté par la Villa Aureggi, construite à la fin du XIXe siècle au bord du golfe de Vénus à Lenno et la Villa Melzi d’Eril à Bellagio. qui ne nécessite aucune introduction.

Enfin, en Valteline, il existe de nombreux palais qui étaient à l’origine des châteaux. «Par exemple, le Palazzo Vertemate Franchi, situé dans la ville de Prosto, dans une position isolée par rapport au village de Piuro en Valchiavenna» se souvient del Bono.

Toutefois, ces spécificités, si d’une part représentent une opportunité, d’autre part deviennent souvent un obstacle dans les relations avec les administrations publiques, notamment régionales. «Pensez aux concessions de plages accordées par la région Lombardie, qui sont beaucoup plus chères que celles accordées par la région Vénétie pour le lac de Garde voisin» dénonce le président de la section régionale ADSI, pour qui il serait souhaitable d’avoir une loi nationale qui reconnaît des exceptions précisément en fonction des spécificités territoriales.

Conservation

En conclusion, peu importe que la demeure historique privée soit utilisable ou non par le grand public (touristes) ou pour des événements ponctuels (conférences et mariages). L’enjeu central est d’assurer sa conservation qui permet de perpétuer son existence pour les générations futures.

La renommée en particulier des bras du lac de Côme, Tremezzina et Bellagio, est universellement attribuée à ses villas et à ses splendides jardins qui font de la promenade en bateau une occasion unique en son genre et qui ont fait écrire à Sthendal «..le cadre enchanteur de Grianta, célébrée par tous les voyageurs : Villa Melzi, de l’autre côté du lac, devant le château, qui offre une perspective, plus haut, la forêt sacrée de Sfondrata et l’ardent promontoire qui sépare les deux bras du lac, celui de Côme est si voluptueux, celui qui va vers Lecco est si plein d’austérité : des aspects sublimes et gracieux que le lieu de beauté le plus célèbre au monde, la baie de Naples, égale mais ne dépasse pas”.

L’espoir, mais aussi le souci, est de pouvoir se targuer de ce record que le monde nous envie pour les années à venir.

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