Turin/1. Le réel et l’imaginaire de ma ville pour un garçon de 49

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Auteur : Jorge Franganillo
Droits d’auteur : Jorge Franganillo

Àles yeux d’un enfant des années 50, puis d’un adolescent curieux. Rationnel par caractère et topographie : l’ancienne castrum Romaine, limite de la colonie sur laquelle fut fondée l’habitation primitive, avec le réseau de rues orthogonales. Le proconsul Jules César d’alors y établit un camp militaire, compte tenu de la position stratégique sur la Via delle Gaul. La fondation définitive eut lieu par décision d’Octave Auguste avec une seconde colonie, Augusta Taurinorumen 21 avant JC L’ancienne capitale d’Emmanuel Filiberto, du XVIIe siècle Theatrum Statuum Sabaudiae il vivait dans les quartiers droits, dans les palais baroques, dans les noms des cours et des rues. Vittorio Emanuele II, le premier roi moustachu d’Italie, s’est « promené » sur les toits du centre depuis le grand monument de la rue du même nom. Pas beaucoup de poésie : pour un Savoyard du XVIIIe siècle, ce n’étaient que des « demi-lignes » !

Puis vint « Italia 61 », une vitrine ambitieuse pour le Centenaire de l’Unification, plus qu’une exposition. Le nôtre, aux yeux d’un enfant, ne semblait pas être un pays récemment vaincu, mais une nation travailleuse avec une architecture et des solutions d’avant-garde (je me souviens, par exemple, du monorail, une illusion, avec de nombreux projets bizarres qui accompagnaient il), que de celui qui brille L’héroïque Risorgimento a débouché directement sur les années 1950, époque de la grande reconstruction.

Les Savoys avaient mal fini. Les gloires antiques ont survécu dans la pierre et le bronze : réalité et imagination. On n’a pratiquement pas entendu parler du fascisme, au-delà des dates abolies. L’Église était omniprésente, dans les temples vénérables ou nouveaux, dans les sermons sévères d’éthique ou de propagande en faveur de la DC, lors des messes dominicales bondées. Les évêques étaient influents et puissants, ils trouvaient ou refusaient des emplois. Il était fréquent d’entendre de la part des pères que peu de choses avaient changé depuis l’époque du Régime : « à la place de la chemise noire courte, la longue soutane noire était arrivée » ! La police continuait à tout savoir sur tout le monde. Qui a lu l’unité, par exemple, a été signalé comme un « militant communiste ». Puis il ne s’est pas plaint, même s’il ne risquait plus l’incarcération, le Tribunal spécial… Turin est restée une ancienne capitale de casernes, grouillante de bajet, des soldats en mauvais uniforme qui ont envahi le centre au coucher du soleil. C’était plus que jamais le « Détroit de l’Italie », le principal constructeur de véhicules automobiles. Maintenant dans l’agonie, sans espoir de résurrection. La ville est devenue une ville belle et aux services médiocres.

Le temps du positivisme, de la grande industrialisation

FIAT, fondée en 1899 (sans oublier les contemporaines Lancia, Ceirano, SPA, Itala, Diatto, Scat, Temperino, Chiribiri, Aquila), est devenue la plus grande entreprise manufacturière de la deuxième révolution industrielle : l’époque de « l’industrie des industries » automobile , stratégique, culturel, positivisme, confiance généralisée dans le progrès scientifique et technologique. La proximité de la France et de la Suisse, le réseau ferroviaire, les ressources en eau et en énergie (grandes centrales hydroélectriques et barrages en construction), une main d’œuvre spécialisée déjà existante, ont favorisé ce développement. L’Arsenal de construction d’artillerie, qui succéda, après l’épidémie de 1852, à l’usine royale de poudre et de nitre, sur le site de l’usine détruite, apporta une puissante contribution à l’industrie métallurgique. L’Arsenal de Borgo Dora a agrandi les bâtiments et les surfaces occupées jusqu’à une superficie de 6 hectares : la principale usine mécanique du village et l’une des plus grandes de la ville. Elle employait 500 à 800 ouvriers et dirigeants, civils et militaires ; les plus hauts sommets d’emploi ont été atteints pendant les deux guerres mondiales. Un peu comme dans C’était la Prusse de Hans-Joachim Schoeps, Volpe, 1966 (réimpression sous un titre différent : L’esprit prussien, Chênes, 2018). P.Pendant des siècles, les Prussiens ont discuté du « temps des devoirs », qui coïncidait avec la dignité humaine. Le Piémont, comme Gipo Farassino le chantera des années plus tard, était plein de ‘travajeur sensa soris, avec ton dur à ‘l cheur d’avlù’ (des ouvriers sans sourire, aux voix dures et aux cœurs de velours). Comme en Prusse, la religion ici La notion de devoirs ne faisait qu’un avec la religion du travail, du devoir pour le devoir, avant même la référence au profit.

Une existence en dehors de ces voies n’était pas concevable. Cela nous pousse à réfléchir sur la « civilisation du devoir » dans un présent superficiel, qui crée toujours de nouveaux droits, parfois extravagants. Piémont

et Turin dans ces années-là, avec la perte du capital du Royaume (1865), obtint comme une sorte de compensation la concession d’une politique d’allégement fiscal pour les entrepreneurs qui envisageaient d’investir dans la région. Cette facilitation attire la présence de divers industriels italiens et surtout anglais ou suisses : Abegg, Bich, Caffaril, Caratsch, Kind, Krupp, Leumann, Miller, Menier, Metzger, Remmert, Scott, qui contribuent à la vocation industrielle de la capitale. L’usine devient le cœur de la vie économique et sociale de la « cité des machines ». Pleinement investie dans l’industrialisation en temps de guerre, Turin a pu approfondir son profil de « ville industrielle » par excellence en 1915. Le secteur de la métallurgie est consolidé non seulement avec l’industrie automobile dominante, mais aussi avec les avions, les moyens de transport, les autobus, les trolleybus, les tramways, le matériel ferroviaire et les locomotives ; carrosserie (Farina, Ghia, Garavini), vélos (Fréjus).

En 1938, 46% des quelque 200 000 ouvriers seront employés dans le secteur métallurgique. Souvenons-nous En passant l’industrie sidérurgique; les industries des câbles électriques ; là Savigliano Électromécanique, construction et réparation de matériel ferroviaire, ponts métalliques, machines électriques ; machines à imprimer (Nebiolo); les italiens Michelin, Ceat, Superga (caoutchouc et pneus) ; transformation du tabac, textiles, filatures de laine, filatures de coton, puis fibres et tissus artificiels (Snia Viscosa) ; les grandes industries alimentaires, vitivinicoles, de confiserie (Venchi Unica, Pernigotti, Ferrua) et de chocolat (Caffaril, Talmone, Pfatisch, Stratta, Baratti&Milano, Peyrano, Ferrero d’Alba, plus tard), les brasseries, les glaciers ; le secteur chimique et pharmaceutique, l’industrie du bois, l’industrie du piano, depuis quelques années les productions cinématographiques, etc. Une ville dotée de vastes équipements, mais aussi d’un boîta, un atelier dans presque chaque cour, d’artisans brillants, dans un monde encore relativement mécanisé, créateurs et réparateurs de presque tout. Un univers de tourneurs, meuniers, nickeliers et doreurs, électriciens, horlogers et orfèvres, charpentiers et menuisiers, plâtriers, plâtriers, peintres, vitriers, encadreurs… Et de mécaniciens, ouvriers d’entretien et carrossiers de véhicules automobiles neufs.

En semaine, les nuits à Turin sonnaient le glas. Tout le monde se couche tôt pour se lever tôt pour aller à l’école ou au travail. 173 mille habitants en 1861, 416 mille en 1911, cinquantenaire de l’Unité célébré par les pavillons en papier mâché de la Grande Exposition Internationale de l’Industrie et du Travail de Valentine. Ils seront 630 mille en 1936, jusqu’au maximum de 1.168.000 en 1971. En 2020, 14,6% des résidents de Turin sont des étrangers, des Roumains et des Marocains. principalement. (le deuxième épisode suit)

Gianni Maroc

Gianni Marocco sur Barbadillo.it


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