De l’Église et de la courtoisie

Ceux évoqués dans l’article paru mercredi à la Une de ce journal, signé par le professeur. Agatino Cariola (« Le poids des mots, du Vatican à Caltanissetta ») sont deux « événements » différents, comme le prévient à juste titre l’auteur de cet article intéressant. En tout cas, il se révèle véritablement capable de saisir l’opportunité de l’un pour critiquer l’autre.

Concernant le premier – l’expression équivoque désormais bien connue utilisée par le Pape lors d’une réunion avec la CEI sur les critères de discernement à appliquer dans les séminaires – il serait déplacé de formuler des phrases définitives : nous n’avons pas en détail les phrases qui formaient le contexte « privé » du mot infâme révélé non par hasard par un magazine web à sensation comme Dagospia, nous ne savons même pas avec quel ton le Pape l’a prononcé et, d’autre part, nous avons son actualité et mes sincères excuses, demandées aux personnes et aux associations qui l’ont exprimé, se sentent offensées. Au contraire, nous pouvons convenir qu’il s’agit d’une question anthropologique et culturelle, avec d’importantes implications linguistiques et communicatives, mais dont les implications spécifiquement bibliques et théologiques sont souvent perdues de vue dans notre culture moderne.

Je veux dire que le thème de l’homosexualité, ou des identités de genre non binaires, ne doit pas être débattu – du moins par les observateurs chrétiens – uniquement en se plaçant en harmonie dialogique avec la culture actuelle, mais aussi en maintenant une continuité herméneutique avec le message biblique, à partir de la Genèse “Dieu mâle et femelle les créa”.

La description biblique de l’acte créateur de Dieu fait de l’homme et de la femme un mérisme vivant, c’est-à-dire une totalité maintenue dans une posture de réciprocité relationnelle. Ce face à face archétypal configure frontalement la relation interpersonnelle entre l’homme et la femme, en lui donnant un caractère spécifiquement agapique et – finalement – trinitaire de créature (dans l’Agapè divine, le Père se trouve face à face avec son Fils et cette frontalité spirituelle qui est la leur les constitue). comme une « une seule chose », lisons-nous plus loin dans l’Évangile de Jean). Dans quelle mesure et quelle cohérence avec tout cela devrait exister (et je ne le demande pas rhétoriquement, tant du point de vue homo qu’hétérosexuel) dans l’exercice d’un ministère ecclésial comme celui des prêtres, qui sert aussi à rappeler précisément un tel message biblique ?

Concernant la question de l’évêque de Nisse, cependant, nous avons la séquence exacte de ses paroles, nous connaissons le contexte “public”, nous pouvons même retrouver – dans l’enregistrement audiovisuel mis en ligne – le ton avec lequel ces paroles ont été prononcées. . Ce qui importe le plus, c’est que nous pouvons et devons souligner qu’il s’agit d’une question ecclésiologique : c’est-à-dire que ce qui est en jeu, c’est la vision de l’Église que l’évêque a et entend réaliser. Une question beaucoup moins scandaleuse socialement et médiatiquement que l’autre, mais bien plus décisive pour la vie ecclésiale.

Qu’y a-t-il donc de commun entre la “pédée” maladroitement mise en cause par le Pape et la présomption magistrale de l’évêque de Nisse qui a impressionné négativement Cariola et bon nombre d’auditeurs de ces étranges déclarations sur le droit paradoxal de battre la mariée à cause de quel amour aurais-tu pour elle ?

Le premier, en réalité, est un mot qui, prononcé par un ecclésiastique de haut rang qui discute avec d’autres ecclésiastiques, n’a pas forcément le même sens qu’il peut inscrire dans le discours commun varié, celui des films, des journaux et des injures vulgaires. que les ivrognes – résistants au politiquement correct – échangent lorsqu’ils se disputent dans la rue ou au bar. Je crois que ce mot, qui sonne très laid et particulièrement strident sur les lèvres d’un Pape, stigmatise – lorsqu’il apparaît dans une discussion comme celle tenue à huis clos par le Pape avec les évêques italiens – la tendance hystérique à se liguer, se retrancher subtilement dans les lobbies, se protéger de toute censure et discipline, devenir membre d’une faction à travers laquelle on peut illégalement être l’arbitre dans l’interprétation des règles et règlements qui s’appliquent à tous sauf à ceux qui parviennent à manœuvrer le pouvoir.

Ce terme, pas du tout beau, dans le contexte ecclésiastique, exprime non pas tant un jugement sur une manière de vivre la sexualité mais aussi et surtout l’insupportable arrogance cléricale de ceux qui n’arrivent à commander aux autres qu’en vertu de leur propre onctuosité, de leur leur propre douceur, leur propre servilité, leur propre courtoisie. Et j’utilise ce dernier terme délibérément, le considérant comme un synonyme probable du mot sorti des lèvres du Pape : la courtisans, par sa nature, est l’attitude intéressée et caméléon consistant à s’acclimater à la cour d’un « monarque », même au prix de brader sa conscience, son intelligence, ses énergies, ses passions (sauf celles de la dentelle, des dentelles et des tricornes).

Si, en raisonnant ainsi, je touche juste et devine le sens exact du terme qui résonnait involontairement dans la situation malheureuse dont le Pape était le protagoniste, alors il est facile de comprendre les échos multiples que rebondit cette expression évidemment cacophonique. la mentalité et le comportement de ceux qui prétendent posséder un diocèse et, en lui, de toutes les personnes qui le constituent comme un sujet libre et responsable, animé par l’Esprit du Christ.

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