Milan, la normalisation de la défaite

«Ici, il semble que gagner, faire match nul ou perdre ne fait aucune différence». C’est la phrase que Stefano Pioli a prononcée le 27 octobre 2019 à l’issue d’un match Rome-Milan terminé 2-1 pour les Giallorossi. C’est la neuvième journée de championnat et Milan ne compte que 10 points au classement, Pioli est à Milanello depuis 18 jours et semble prendre acte d’une réalité très éloignée de la tradition des Rossoneri. Un peu plus de quatre ans et demi se sont écoulés depuis ce jour et il semble presque que Milan ait tourné en rond, bouclant la boucle avec le 5-2 immédiatement en amical à Perthen Australie, encore une fois contre la Roma.

Milan, retour dans le passé

Débarrassons-nous immédiatement du champ des malentendus : ce Milan n’est pas celui désastreux et douloureux de 2019 et un KO en match amical – aussi lourd soit-il – reste une défaite qui ne fait pas grande différence, mais la sinistre sensation de retour à la normalisation de la défaite devient de plus en plus menaçante. Où est l’équipe à la mentalité « d’homme en mission » qui a attaqué les dernières journées de championnat pour aller remporter le championnat sans aucune crainte ? Était-ce vraiment assez de temps pour revenir à notre point de départ ? À l’insouciance et à l’apathie ?

Milan : Theo Hernandez (Crédit photo Agenzia Fotogramma)

«Mais qu’importe, après tout, c’était un match amical de fin de saison». Observation correcte, mais c’est Milan qui a encaissé cinq buts, pas la Roma qui avait aussi les mêmes motivations (zéro). Et le concept est également facilement applicable à de nombreux engagements officiels de la dernière année et demie. Notamment le nul 3-3 à domicile contre la Salernitana avec lequel s’est terminé la saison, ou encore le déconcertant 3-1 subi quelques jours plus tôt à Turin. « Des matchs inutiles. Un peu plus qu’un match amical”. C’est vrai dans ce cas aussi, mais est-il vraiment nécessaire de tomber sur de tels chiffres ? Est-il possible que nous ne puissions pas maintenir la barre de l’attention et de l’honneur haute même lorsque les enjeux sont faibles ou nuls ?

Il n’y a pas de quoi rire

Ça te fait penser qu’au fond “Le poisson pue par la tête”: et donc si la deuxième place est un excellent résultat pour ceux qui la commandent, la Coupe d’Italie est une nuisance dont il faut se débarrasser au plus vite, le divertissement est la voie à suivre, il devient compliqué d’inculquer une mentalité de gagnant à ceux qui y participent pas. En revanche, à Milanello, le climat de ces dernières semaines a toujours semblé serein, avec des câlins, des barbecues et des rires.. Peu importe que la saison ait été décevante et en deçà des attentes. Personne ne demande des grimaces ou des larmes de chagrin mais un minimum de sérieux sur le terrain, oui. Parce que gagner, faire match nul ou perdre, ce n’est pas la même chose. Pas à Milan.

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