«D’Irina Gorbatchev à Rossella Falk, une vie dédiée à rendre les femmes belles»

Celui de Jaro Petti c’est une belle histoire italienne. En effet, une belle histoire turinoise. De ce sud qui voyait l’espoir et l’avenir dans le nord et dans cette ville. C’était une Italie divisée (plus qu’aujourd’hui) en deux. Alors Gennaro, qui avait 15 ans et aimait imaginer les belles coiffures encadrant le visage des dames, arriva au pays de Savoie et, pas à pas, trouva son chemin. Aujourd’hui, il a 70 ans, vendredi était son dernier jour à l’atelier de via Cavour et il est prêt à se remémorer, encore une fois avec joie et émotion, ce qu’a été sa vie.

«Mon père et ma mère étaient des gens simples. Et bien. Nous venions de Candela dans la province de Foggia, nous sommes arrivés à Turin en 68. Depuis toute petite je rêvais d’être coiffeuse, j’ai coiffé les amies de mes sœurs. Mon père, cependant, m’a imaginé une autre voie. Il espérait évidemment que je rejoigne Fiat.” Au lieu de cela, il commence à étudier le métier, à fréquenter des académies et à gravir les échelons. Ce qui ne dure cependant pas longtemps : il est très bon. Il fait son apprentissage à Moncalieri auprès de Gianna Martini puis déménage, comme directeur artistique, d’Oretta à via Roma, au coin de via Cavour, «le soir, pour compléter mes revenus, je travaillais aussi à la maison». Au bout d’un an, avec deux ou trois autres employés, il ouvre son propre studio.

C’était en 1979 quand il est arrivé via Cavour 19. Il n’a plus jamais été Gennaro, « c’était un nom qui ne m’appartenait plus, il ne convenait pas au travail, j’ai dit à mon père que s’il m’appelait à nouveau comme ça, je ne regarderais plus en arrière. Il m’a compris.” Et maintenant, comme en un clin d’œil, ce temps se termine : « Le moment est venu. J’ai servi les femmes jusqu’au dernier moment, dans la joie et la créativité. Je les ai aimés et respectés, je les ai rendus beaux et jamais pareils, tous différents, naturellement personnalisés.”

Jaro se souvient très bien de presque tous les visages et personnalités qui sont passés par lui, nationaux et internationaux, comme La fille de Gorbatchev, Irina, dont il a changé le look. Et puis: Rossella Falk, «qui est venue à 8 heures du matin et s’est fait coiffer uniquement par moi, pas même par les coiffeurs de la RAI», Brigitta Boccoli, Isabella Goldman, Debora Caprioglio, Christian De Sica et Silvia Verdone, Paola Tedesco, Sylva Koscina, Giuliana De Sio et Francesco Nuti, Giulia Lazzarini, Raina Kabaivanska… bref, toutes les stars de passage à Turin sont passées par lui. «J’ai fait des reportages pour Amica, Vogue, le Corriere, Harper’s Bazaar, Gioia, le journal Bolaffi’s…».

Il ne cite pas de noms turinois car il connaît très bien le protocole de certains niveaux, « en effet J’avais un coin caché dans l’atelier, surtout pour ceux qui ne voulaient pas être reconnus, pour les dames peut-être sans maquillage, pour les messieurs incognito.” Il y a beaucoup de souvenirs mais pas la moindre trace de regret : « Dans ma vie, j’ai eu beaucoup de chance. Et j’ai trouvé la foi en Jésus, il n’y a rien qui donne plus de bonheur. Depuis des années, j’écris des poèmes et des chants spirituels (publiés chez Genesi Editrice) et j’ai hâte de pouvoir me consacrer pleinement à ces choses, avec ma femme Albina”.

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