Reggio, un « bassin » commun aux prisonniers de tous les gangs. «Chaque mois, ils doivent me rapporter mille euros»

Reggio, un « bassin » commun aux prisonniers de tous les gangs. «Chaque mois, ils doivent me rapporter mille euros»
Reggio, un « bassin » commun aux prisonniers de tous les gangs. «Chaque mois, ils doivent me rapporter mille euros»

REGGIO CALABRE L’organisation de collectes en faveur des prisonniers des différentes ‘ndrine, le but : “d’étendre les devoirs de solidarité typiques des associations mafieuses bien au-delà du cercle restreint des membres de chaque gang”. C’est l’un des points analysés dans le mémoire déposé par le procureur général près la Cour d’appel de Reggio de Calabre dans le cadre du procès « Epicentro ». Le document qui soutient la thèse accusatrice décrit la « synergie opérationnelle active consolidée et commune » entre les De Stefanos, les Teganos, les Condello et la famille Libri, qui sont définies comme « les « quatre familles » entre lesquelles sont répartis les produits de l’extorsion imposée aux commerçants et entrepreneurs du centre historique de Reggio de Calabre”.


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Parmi les activités qui ont émergé lors des conversations interceptées figure précisément le gagne-pain des prisonniers : au cœur de la dynamique qui intéresse et lie les membres de l’association, comme l’ont montré d’autres enquêtes de la DDA, par exemple dans l’enquête « Garden » – il est l’entraide des détenus et de leurs familles qui voit les membres de l’association de malfaiteurs se livrer à de véritables « collectes ». «De multiples conversations interceptées ont été examinées – lit-on dans la déclaration du Procureur – qui certifient l’existence d’une fédération entre la ‘ndrine historique de la zone de Reggio, caractérisée par l’existence d’un “bassin” commun pour la subsistance des détenus de tous les gangs. »

«Chaque mois, ils doivent me rapporter mille euros»

En particulier, lors de la conversation enregistrée le 2 février 2020, Cosimo Borghetto, Antonino Idotta et Antonino Perla ont évoqué la question brûlante de la collecte extorquée et les relations connexes entre les « familles » hégémoniques de la région. «Borghetto aurait dû diviser des sommes d’argent provenant de divers quartiers de la ville et appartenant aux familles les plus célèbres de la ndrangheta calabraise (de Rione Modena, Archi et Gebbione). Il se plaignait cependant que le bassin n’était pas alimenté par des versements périodiques, ni même mensuels, ce qui rendait impraticables les demandes de ceux qui, de temps à autre, se présentaient devant lui pour obtenir des parts du fonds commun”.

[BORGHETTOC :[BORGHETTOC:Je comprends ce que je veux te dire alors si Modène, la région d’Archi, Gebbione me le donnent… et chacun a donné mille euros (incl)… et ils prennent ton salaire d’ici… mais chaque mois ils il faut m’apporter mille euros…. (…) l’autre jour ils sont aussi venus voir Archi, ils m’ont dit… (…) ils m’ont dit : « c’est l’argent de ce type ? Je lui ai dit : « Quel genre d’argent ? Je les ai achetés pour moi, mon pote, qu’est-ce que tu veux ? Alors l’argent de Pelle et Tegano ne vous est pas parvenu ? Où suis-je? Que viens-tu faire ici ? Mais ensuite, je lui ai dit, il veut l’argent et je le lui donnerai, j’ai dû négocier avec Noël (phonétique) là-dedans pour en envoyer un pour cent mille… si maintenant je peux en avoir deux mille euros, cinq mille euros ou dix mille euros en quelque sorte je les prendrai avec ça, je les garderai et je ne les donnerai à personne, lui ai-je dit. Où es-tu arrivé… que veux-tu ? Voulez-vous discuter? La prochaine fois, je viendrai et prendrai tout ce que je dis….

Borghetto, soutenu par Perla et Idotta, pensait avoir raison, étant donné que d’autres membres des gangs avaient également conservé les bénéfices correspondants pour eux-mêmes, dérogeant ainsi à la règle de partage. Borghetto était particulièrement ennuyé par le comportement de la famille Condello et surtout par Giandomenico Condello :
BORGHETTO : (…) Je ne lui ai rien donné à personne… bien sûr je dois tout prendre… hein je dois gagner ma vie (inc).
PEARL A : pourquoi les autres font ça ? Ils les envoient parce que quand ils les reçoivent…
BORGHETTO : il m’a dit : “non mais je ne suis pas venu pour moi parce qu’ils n’en veulent pas”… et qui les veut ? …les Condello ? (inc) c’est quoi le nom de ce type là-bas ?
IDOTTA A.: Giandomenico, Giandomenico…
BORGHETTO C. : envoie-moi tout ça, je les lui donnerai, s’il les veut on les lui donnera, merde… Je peux les envoyer ? « bien sûr que tu peux les envoyer, je lui ai dit…

(M.)

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