SEVEN SONS – Une bande dessinée formidablement politique qui nous fait réfléchir sur le pouvoir de la manipulation de masse !

Il existe des bandes dessinées qui dépassent la moyenne des publications de l’industrie. Des histoires qui frappent le lecteur par leur capacité à aborder des sujets de réflexion brûlants, politiquement incorrects, inconfortables et pourtant extrêmement actuels et nécessaires. C’est le cas de Sept fils écrit Robert Windom Et Kelvin Mao et conçu par le talentueux Jae Lee et publié en Italie par Presse à souder.

Et son nom est venu

À Las Vegas, dans un futur alternatif non loin de chez nous, une église nouvelle et puissante est la porte-parole d’une prophétie : sept enfants naîtront de sept femmes vierges, et cet événement apportera paix et prospérité au monde.
Aujourd’hui, l’un de ces sept enfants fête ses vingt et un ans et le moment est venu pour lui de se lancer dans le voyage et d’assumer le rôle que la secte lui a imposé : il doit devenir le sauveur du monde. Bientôt, cependant, le garçon découvrira que la vérité est bien plus complexe que cela et que des horreurs indescriptibles se cachent derrière la façade de l’église. La paix est venue mais à un prix très élevé. La prophétie originale ne conduit peut-être pas l’humanité à la joie promise, mais à Jour du jugement dernier

Le grand mensonge – Sept fils – Robert Windom, Kelvin Mao et Jae Lee ; Presse à souder

Deuxième venue

Il faut du temps pour entrer dans l’intrigue de la bande dessinée, mais une fois que vous l’avez fait, le voyage vaut le prix du billet. Une société déformée et malade, basée sur un énorme mensonge, se révèle devant nous. Une énorme manipulation de masse construite exprès pour maintenir l’humanité en paix.

La seconde venue du Fils de Dieu était censée être le signe avant-coureur d’une nouvelle ère de prospérité, une utopie sur terre, mais qui s’est transformée en dystopie. Petit à petit on pénètre dans les ganglions, les mécanismes de manipulation. Nous touchons les limites du pouvoir et réfléchissons à la force des grands récits dans la manipulation des masses impuissantes. On parle aussi du terrorisme et de la violence politique comme forme de résistance à un pouvoir étouffant. Un pouvoir qui aplatit tout dans un conformisme sans compromis, qui efface la diversité au nom d’un bien supérieur fictif. Le tout est raconté de façon magistrale par Robert Windom et Kelvin Mao, qui à travers un récit diachronique racontent une histoire pleine de dialogues mais aussi très fluide.

Toutes les pièces du puzzle convergent lentement et lentement et plus vous y entrez, plus vous voulez en savoir. Lorsque le masque du pouvoir commence à montrer des fissures, une lumière sombre et inquiétante commence à filtrer. Quelles sont les limites de la recherche scientifique ? Jusqu’où peut-on aller, jusqu’où la fin justifie-t-elle les moyens ? Jae Lee crée des dessins déformés presque surréalistes, chaque figure se déplace le long de la fine bordure du macabre. Les Jesi eux-mêmes ont quelque chose d’inquiétant, des figures androgynes difficiles à définir. On fait un grand usage des ombres et des lumières, des couleurs ternes. Une patine grise semble imprégner les tables, presque comme si la lumière ne filtrait pas. La grille semble se briser en mille fragments de verre brisé. C’est un style particulier, presque malade, qui se prête bien au style de narration. L’œuvre n’a pas de protagoniste positif, ni de fin heureuse.

Il porte une narration brute et sans compromis, pointue et sans filtres. Il n’y a pas de place pour un récit manichéen sur le noir et le blanc, le bien et le mal ; tout est plus nuancé et on ne peut pas tracer de lignes droites.

L’œuvre, il faut le dire, ne pèche que dans une fin trop ouverte. S’il s’était terminé deux pages plus tôt, cela aurait été parfait ; cela laisse place à une suite potentielle, mais peut-être que cela ruine au moins une partie d’une œuvre déjà parfaite. En tout cas promu !

Une grillade de folie ! – Sept fils – Robert Windom, Kelvin Mao et Jae Lee ; Presse à souder

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