Reggio de Calabre, rencontre promue sur Ludovico Ariosto

Après Francesco Petrarcarappelé à l’occasion du 650e anniversaire de sa mort (1304-1374), une autre grande figure de la littérature italienne au centre de la rencontre promue conjointement parAssociation culturelle Anassilaos et de Bibliothèque Pietro De Navaavec le patronage de la Commune, qui aura lieu le jeudi 6 juin à 17h00 dans la Salle Giuffrè de Villetta De Nava : Ludovico Ariosto (1474-1533) à l’occasion du 550ème anniversaire de sa naissance. Les deux poètes, qui appartiennent à juste titre à la grande littérature universelle, remontent en partie, à certains égards, à notre Reggio de Calabre.

Si le premier (Pétrarque) a appris, grâce à Barlaam di Seminara et Léonzio Pilate, la langue et la littérature grecques, ouvrant ainsi la voie à l’humanisme dont les deux peuvent à juste titre être considérés comme des précurseurs, le second (Arioste) a trouvé dans la région de Reggio Simone Furnari (ou Fornari) fut l’un des premiers et des plus passionnés commentateurs d’Orlando Furioso ainsi que le premier biographe attentif et bien documenté puisqu’il a pu s’appuyer sur les témoignages du fils de l’Arioste, Virginio. Le texte en deux volumes, « La Spositione di M. Simon Fornari da Rheggio sopra l’Orlando Furioso di M. Ludovico Ariosto », le premier dédié au duc Cosimo dei Medici et le second à Agostino Gonzaga, archevêque de Reggio de 1537 à 1557. , publié en 1549 à Florence aux éditions Torrentino et sera exposé au public à l’occasion de l’événement.

Parlant de l’Arioste, après les salutations du Dr Daniela Neri, directrice de la Bibliothèque Giuseppe De Nava et l’introduction du professeur Pina De Felice, responsable de la poésie d’Anassilaos, sera la professeure Francesca Neri tandis que la lecture des vers du poète sera sera organisée par le Dr Daniela Scuncia. L’Orlando Furioso représente la conclusion de cette tradition épique-chevalière attribuable au “Cycle Carolingien” qui a en son centre les événements des paladins de France autour de Charlemagne et le plus important d’entre eux, ce Roland dont la “Chanson de Roland” C’est parmi les œuvres les plus représentatives de la littérature française médiévale. Ce cycle s’est répandu en Italie, dans les cours de l’Italie centrale et de l’Italie du Sud. Il suffit de penser à la Chanson d’Aspremont, ou Chanson d’Aspromonte, qui a pour théâtre l’Aspromonte et la ville de Risa (Reggio Calabria en arabe) ou à la tradition des marionnettistes siciliens ou aux poèmes comme la Morgante de Luigi Pulci et l’Orlando Innamorato de Matteo Maria Boiardo (1441-1494), poète qui vécut à la cour de la famille Este à Ferrare, est le précédent le plus immédiat de Ludovico Ariosto.

Boiardo l’a laissé inachevé avant sa mort et l’Arioste l’a repris dans un climat spirituel et politique complètement changé depuis que la descente de Charles VIII en Italie avait ouvert la voie à l’ingérence des grandes puissances (France, Espagne, Empire) dans le Un pays qui dans peu d’années perdrait son autonomie tandis que les petites cours italiennes, au sein desquelles planait encore l’idéal de chevalerie à la fin du XVe siècle, devaient désormais défendre leur liberté et leur existence par les armes. Les premières décennies du XVIe siècle furent en effet marquées par d’âpres conflits pour l’Italie et l’Arioste lui-même, au service de la famille Este et à plusieurs reprises ambassadeur auprès du pape Jules II, dut expérimenter la cruauté du moment, au risque même de la risquer personnellement. . Dans une situation aussi extrême, peut-être que le poète s’est retrouvé avec la « poésie » et la « fantaisie » comme refuges extrêmes contre une réalité tragique.

Ce n’est pas un hasard si Benedetto Croce, avec un jugement essentiellement inchangé par les savants ultérieurs, a cru que le centre d’Orlando Furioso était « l’harmonie » et que l’Arioste était le « poète de l’harmonie cosmique » aussi parce que le poète au tumulte du monde a essayé de répondre à sa violence extérieure avec une sagesse dénuée de moralisme, avec cet certain optimisme qui naît de la conscience des contrastes et de l’idée que, comme le disait Luigi Pulci, la vie est « un mélange de doux et d’amer et de mille des saveurs variées. » D’un autre côté, ceux qui ont eu la chance de vivre dans ces cinquante premières années tragiques du XVIe siècle avaient deux voies devant eux, « aller à la recherche de la vérité réelle de la chose, (plutôt) qu’à l’imagination de la chose » comme Machiavel dans Le Prince, ou se réfugier dans un monde fantastique pour réinterpréter et remodeler la dure réalité.

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