Élections municipales 2024, le défi inversé à Ferrare « verte », entre le maire de la Ligue du Nord et l’avocat des droits

Le membre de la Ligue du Nord avec la queue de cochon et l’avocat des droits civiques. Le centre-droit administratif en quête de rappel et le centre-gauche (uni ici) avec la traction Pd-M5S en quête de revanche.

La bataille jusqu’au dernier vote

À l’ombre du Château d’Este, demain et dimanche aura lieu la bataille la plus intéressante de ce tour d’élections administratives le long de la Via Emilia. Tout d’abord parce que le défi, à Ferrare, dans une région où administration publique rime habituellement avec centre-gauche, est inversé : le fort à défendre n’est pas rouge mais vert, comme la Ligue des maires Alan Fabbri et Matteo Salvini, assiégée par le centre-gauche en quête de rédemption, dirigé par le civique Fabio Anselmo.

Le défi du centre-droit

La deuxième raison est qu’ici, malgré le pourcentage de pression des Frères d’Italie, la Ligue du Nord occupe toujours la tête du centre-droit. Et le résultat de Fabbri pourrait être le thermomètre des futures capacités de récupération d’une Ligue qui, ces dernières années, a été vidée de ses préférences et de ses sympathies par les Meloniens. Le défi pour la direction de Ferrare est en réalité une course à quatre, sur le terrain il y a aussi la gauche civique Anna Zonari et le centriste Daniele Botti, mais c’est sur les deux candidats des principaux partis que tous les regards sont tournés.

Deux profils opposés

Difficile d’imaginer deux profils plus éloignés. D’un côté Alan Fabbri, le joueur atypique de la Ligue du Nord qui mélange Poing dur salvinien — à commencer par la sécurité et les migrants — e Bonhomie d’Émilie-Romagne. Il se souvient, quand il le peut, qu’il vient “d’une famille antifasciste”, il définit Bella Ciao comme “une chanson populaire”, il y a des années il s’est même retrouvé accusé (de droite) d’avoir assisté à la Gay Pride ( samedi dernier, plus prudemment, il a envoyé un émissaire de sa liste civique au défilé LGBT+ de la ville). C’est un clin d’œil aux électeurs modérés bien sûr, mais aussi à ceux du centre-gauche.
Aux antipodes se trouve Fabio Anselmo, ll’avocat des affaires Federico Aldrovandi et Stefano Cucchi, compagnon de la sénatrice Ilaria Cucchi. Celui qui est capable de tenir ensemble les batailles historiques de la gauche avec la défense du marin Massimiliano Latorre, le lieutenant qui est resté en prison en Inde pendant 106 jours avec son collègue Salvatore Girone. Et, en tant qu’avocat, Anselmo a axé sa campagne électorale sur le respect des lois, ainsi que sur des questions « classiques » comme la sécurité, l’accueil des migrants et les dépenses du personnel du maire.

La dernière polémique

Sous la pression de la coalition de centre-gauche, le site Internet de la municipalité et la page Facebook du maire Alan Fabbri se sont d’abord retrouvés sous le contrôle de Corecom, puis ciblé par Agcom pour avoir violé les règles du jeu équitables pendant la campagne électorale (l’administration communale a déjà annoncé un recours au TAR). Là La bataille juridique d’Anselmo elle a culminé le 23 mai avec un sit-in de protestation, plus ou moins pour les mêmes raisons, au moment même où le maire de la Ligue du Nord inaugurait le réaménagement d’une place à Ferrare. “Nous sommes des citoyens qui manifestons contre une conférence de presse illégale”, a scandé Anselmo devant les forces de police qui maintenaient deux fronts séparés. “C’est une grave intimidation. Ils nous accusent d’être fascistes, mais il me semble que le fascisme vit ailleurs”, a immédiatement répondu le maire Fabbri. Il est inévitable que, dans un tel climat, la perspective d’un face-à-face entre les deux challengers disparaisse. Même dans les studios très neutres du Tgr Emilia-Romagna, l’affrontement auquel beaucoup s’attendaient n’a pas eu lieu (Fabbri s’est retiré).

Les données

En l’absence de sondages de partis apparus en pleine contestation, ce sont les chiffres et les déclarations des associations professionnelles qui ont donné l’idée d’un vent favorable au maire sortant. À la mi-mai, une étude Ipsos commandée par Confindustria Area Centro, qui représente les entrepreneurs de Ferrare, a souligné que 60% des entreprises de la ville pensent que Ferrare va “dans la bonne direction”. Quelques jours plus tard, Confesercenti, n’en déplaise aux critiques du centre-gauche à l’égard du maxi concert de Bruce Springsteen qui s’est déroulé il y a un an au moment des inondations, a défini cet événement comme «le pic de chiffre d’affaires du secteur hôtelier au cours des dernières années». cinquante ans. Avec ces hypothèses, personne dans les rangs du Parti démocrate ne s’attend sérieusement à une victoire au premier tour. Un ruissellement, cependant, peut-être oui. Et au deuxième tour, porté par le grand carrousel des égalités, le match risque de ne pas avoir une fin évidente.

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