Le Centenaire de la Radio. C’est pourquoi Turin est le berceau manqué de la radio

Le centenaire de la radio il circule entre conférences, expositions, articles de journaux et magazines. En 1924, comme on le sait, leUriUnion italienne des radios, dont elle est issue Radio Raï. L’émission inaugurale d’Uri eut lieu le 6 octobre 1924, à 21 heures.

Il a lu la première annonce Inès Viviani Donarelli. Cela a été suivi par l’interprétation de deux mouvements du quatuor de l’opéra 7 de Haydn par Viviani Donarelli elle-même, Alberto Magalotti, Amedeo Fortunati et Alessandro Cicognani. Curieux choix de Haydn, le compositeur autrichien : six ans plus tôt, l’Italie combattait encore l’Autriche.

L’émission a eu lieu à la station Rome 1-RO : longueur d’onde 425 mètres. La première voix n’a donc pas été diffusée. Maria Luisa Boncompagni, comme on l’écrit souvent. C’était une sorte de factotum : présentatrice, commis, dactylographe. En 1925, Radio Milan commença à fonctionner, en 1926 Radio Napoli, suivie par Bolzano et Gênes, ce n’est qu’en 1929 que la radio de Turin fut inaugurée.

La capitale piémontaise, souvent qualifiée de berceau de la radio, n’a pas participé à la fête ou est arrivée en retard. Mais il reste encore à expliquer l’extranéité de Turin par rapport au baptême de la radio.

On pourrait dire que le choix de Rome était politique. Mussolini et son nouveau ministre Ciano le voulait ainsi. L’histoire aurait pu se dérouler différemment s’il n’avait pas démissionné en février 1924 Giovanni Antonio Colonna Romanoduc de Cesarò, ministre des Postes du Royaume d’Italie, qui ne se serait pas opposé à Turin, capitale de la radio.

Le pittoresque duc fut soupçonné, en 1926, d’être le promoteur de l’attaque contre Mussolini. Ensuite, il faut dire que la fondation d’Uri, en août 24, fut aussi l’œuvre d’un Turinois, Enrico Marchesi, l’homme de Fiat, premier président de l’organisation radio. Il est raisonnable de supposer, entre autres choses, que depuis Rome ils voulaient barrer la route à Riccardo Gualinoun entrepreneur de Biella installé à Turin en 1919, qui possédait, outre les actions Fiat et Presse des dizaines et des dizaines de brevets industriels, dont ceux de nombreux appareils radio.

Gualino avait rencontré Marconi à Londres et une amitié « intéressante » est née entre les deux. Il était temps de capitaliser sur le succès prévisible de la radio. Ainsi, en 1924, le Société italienne d’audiences circulaires radiophoniques, Sirac, de Gualino qui, suite à la fusion avec Radiofono contrôlée par Marconi, est devenue, à la demande de Ciano, Uri, concessionnaire des « services radio-auditifs ». Capital : six millions de lires. Il aurait dû aussi y avoir un match Radio Hérautqui s’est retiré à la dernière minute.

Beaucoup des premiers dirigeants d’Uri étaient “Turin”. On parlait de la “piémontésisation” de la radio. Le Duce avait obtenu ce qu’il voulait : Rome était le premier siège de la radio (dont il se méfiait également), avec l’inventeur Marconi comme icône ; mais aussi Marchesi et Gualino, détestés par les fascistes, ont mis en œuvre des stratégies de pouvoir à long terme. Si Turin n’a pas été le berceau de la radio, elle en a été la nourrice.

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