ils prétendent aider deux touristes avec des poussettes, un habitant intervient

VENISE – Des tons dominateurs, presque menaçants. Ils attendent les touristes au pied du pont Scalzi pour les « aider » à porter leurs valises. Une aide quasi imposée, souvent refusée par les touristes alarmés. Des tensions et des disputes s’ensuivent. Le phénomène des “porteurs” improvisés est de retour, stationnés aujourd’hui au pied du pont Scalzi. Un petit groupe d’hommes, même avec quelques enfants à la remorque. Les étrangers sont probablement descendus à Venise pour gagner facilement de l’argent grâce au tourisme. Des rapports de citoyens racontent une dispute qui a éclaté l’autre jour entre deux de ces pseudo porteurs, qui voulaient aider des touristes avec un landau, et un Vénitien qui a d’abord prévenu les touristes et ensuite fait partir les hommes. Hier encore, le petit groupe était au travail : ils ont identifié les touristes avec les chariots les plus lourds et ont ensuite proposé leur aide pour transporter le chargement sur le pont, beaucoup ont refusé, d’autres ont accepté et ont payé l’indemnisation demandée. Justement, les indemnisations élevées, dans le passé, avaient été à l’origine de fortes tensions, qui avaient également nécessité l’intervention de la police.

PRÉCÉDENT

Le phénomène des porteurs improvisés n’est en effet pas du tout nouveau. Depuis des années, les soi-disant barbes noires faisaient rage sur le pont de Calatrava. Le groupe avait aussi agacé les porteurs de bagages, il y avait eu des tensions. Mais les victimes étaient avant tout des touristes, dont les valises leur étaient effectivement arrachées des mains, et qui se voyaient alors contraints de payer la somme requise pour en reprendre possession. La police a été alertée à plusieurs reprises. A leur arrivée, les pseudo porteurs disparaissaient normalement. Il y a eu également un procès qui s’est terminé il y a une dizaine d’années par une condamnation avec sursis à l’encontre de deux Roumains. Le délit initialement contesté était celui d’extorsion, difficile alors à prouver, même en l’absence de témoins (les touristes repartent et ne reviennent certainement pas témoigner dans une salle d’audience). En fin de compte, la sentence a été prononcée pour l’exercice arbitraire, moins grave, de ses droits. Chroniques ordinaires de dégradation touristique. La période Covid avait évidemment éliminé le phénomène. Aujourd’hui, alors que la ville est à nouveau pleine de visiteurs, ces porteurs improvisés sont également de retour.

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Le Gazzettino