Les reportages inoubliables de Margaret Bourke-White à Turin – Turin


Oscar Graubner, Margaret Bourke-White au sommet du Chrysler Building, La ville de New York, vers 1932. Margaret Bourke-White/La collection d’images LIFE

Turin – Après Eve Arnold et Dorothea Lange, Camera – Centre italien de photographie rend hommage à un autre célèbre pionnier de l’objectif. La grande exposition estivale du musée de Turin est consacrée à la reporter américaine Margaret Bourke-White, avec 150 clichés choisis pour raconter, étape par étape, la carrière de la première femme photographe de LIFE. Né à New York le 14 juin 1904, Bourke-White est connu pour avoir signé la couverture du premier numéro du célèbre magazine, ainsi que des portraits emblématiques de personnalités comme Gandhi et Staline. Sa grandeur ne réside cependant pas dans ces records, obtenus malgré les très fortes barrières de genre de l’époque, mais dans la qualité de ses images, capables de raconter la complexité de l’expérience humaine à partir des pages de l’édition populaire.

Margaret Bourke-White, Mohandas Karamchand Gandhi lisant près d’un rouet dans sa maison de Pune, Maharashtra, Inde, 1946. Margaret Bourke-White/The LIFE Picture Collection / Shutterstock

Exactement 120 ans après la naissance de Bourke-White, l’exposition organisée par Monica Poggi suit la photographe dans ses voyages à travers le monde, témoin de trente ans d’histoire : des reportages sur les industries américaines aux voyages en Union soviétique, de la dénonciation de la ségrégation raciale en du sud des États-Unis aux grands travaux réalisés pendant la Seconde Guerre mondiale en Afrique du Nord, en URSS, en Italie et en Allemagne, suite à l’entrée des troupes alliées à Berlin et documentant les horreurs des camps de concentration.


Margaret Bourke-White, bannière sud-africaine « Stop au terrorisme policier » lors d’un discours au deuxième congrès communiste en 1950. Margaret Bourke-White/La collection de photos LIFE / Shutterstock

Dès l’origine, les transformations du monde sont au cœur des recherches enthousiastes de Margaret, qui étudie la biologie à l’Université de Columbia et suit les cours du célèbre photographe pictorialiste Clarence H. White. En 1929 l’éditeur Henry Luce l’invite à contribuer à la naissance de la revue illustrée. Fortunes et à partir de ce moment, sa carrière va prendre un essor. Observer son évolution est tout sauf une activité monotone : si au départ ses œuvres se concentrent sur l’architecture et les machines industrielles, excluant presque complètement l’homme du champ de vision, Bourke-White effectuera plus tard un changement de direction décisif, visant à se concentrer sur l’homme. Préférant les photographies posées, son objectif transformera les sujets les plus humbles en acteurs universels, héroïques même dans la pauvreté.


Margaret Bourke-White, une ouvrière russe resserrant les écrous d’énormes boulons lors de la construction d’un générateur pour le barrage du Dniepr, Zaporizhzhya, Ukraine, 1930. Margaret Bourke-White/The LIFE Picture Collection / Shutterstock

Malheureusement pour nous, le voyage s’est terminé en 1960, alors que Margaret n’avait que 56 ans. Après une carrière de reportages inoubliables, la maladie de Parkinson l’oblige à abandonner la photographie, mais son histoire continue grâce à l’écriture : son autobiographie Portrait de moipublié en 63, sera un best-seller.


Margaret Bourke-White, Esquimau, Tuktoyaktuk, Canada, 1937. Margaret Bourke-White/The LIFE Picture Collection/Shutterstock

Margaret Bourke-White. L’œuvre 1930-1960 il sera ouvert au public à Camera – Centre Italien pour la Photographie du 14 juin au 6 octobre 2024.


Margaret Bourke-White, victimes afro-américaines des inondations faisant la queue pour recevoir de la nourriture et des vêtements d’un centre de secours de la Croix-Rouge devant un panneau publicitaire qui vante ironiquement : « Le niveau de vie le plus élevé au monde / Il n’y a pas d’autre route que la route américaine. », Louisville, Kentucky, 1937. Margaret Bourke-White/The LIFE Picture Collection / Shutterstock

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