Les jeunes de Brindisi étaient notamment absents du “contre-dîner”.

BRINDISI – Le sirocco souffle sur les parcours. Il y a plus d’uniformes que de « bourgeois ». Les habitants de Brindisi se sont peut-être plaints, mais ils font preuve de diligence. Chapeau. Sur la Piazza Vittoria, le climat change. Le sirocco fait transpirer, mais Brindisi est vivante là-bas, en ces jours de G7. Les préparatifs battent leur plein au Castello Svevo, mais c’est là une zone rouge. La Piazza Vittoria est aussi une « zone rouge », mais dans un autre sens. Le contre-dîner attire du monde, les discours, les danses et la nourriture font le reste. Le regard est le suivant : il n’y a plus d’antagonistes, mais des manifestants ; il n’y a plus de policiers, mais des agents. Et peut-être que certains d’entre eux acquiescent mentalement à un discours. La paix, oui, ça. Contre le « G7 de guerre », lance Bobo Aprile depuis la scène. Drissa Koné, en revanche, est “fou comme l’enfer”, surtout à cause de ce qui arrive à certains travailleurs étrangers, battus à sang alors qu’ils revenaient du travail, ici dans la région de Brindisi. Lia Caprera est derrière la grande table. Qui manque ? Les jeunes de Brindisi. Ils sont peu nombreux, la moyenne d’âge est élevée. Ils se chargeront d’enregistrer le score : les jeunes de la Communauté Africaine de Brindisi et de sa province, les volontaires allemands de Dette pour le climat et d’autres nationalités.

La “question du registre” va de pair avec la manifestation du 31 mai contre la crise industrielle et les licenciements à Brindisi. Il y avait aussi peu de jeunes. Une explication peut venir de loin, des événements du G8 de Gênes en 2001, de cette « violation des droits de l’homme d’une ampleur jamais vue en Europe dans l’histoire récente » (Amnesty International), de la « boucherie mexicaine » de Diaz (une expression utilisé par un policier). Certains analystes ont vu dans cette expérience la fin de la protestation organisée contre le néolibéralisme, contre la mondialisation, contre les inégalités. Sur la scène de Brindisi, on parle de paix, on lance des bordées non seulement sur Erdoğan, mais aussi sur Zelens’kyj. Sur la scène, à droite de l’orateur, flotte le drapeau du peuple kurde, à gauche celui de la Palestine. La solidarité avec les deux peuples est tangible.

Une jeune fille remarque une certaine singularité, typique du sommet des « grands de la Terre » : « Alors ils parlent des problèmes de l’Afrique sans ceux qui sont directement concernés » ? Le G7 représente un monde « ancien » et dépassé. Bien sûr, d’autres pays émergents sont invités, mais cela reste une simple représentation de l’Occident. Une autre fille arrive un peu en retard. Vous vous concentrez précisément sur la formulation de ce sommet. “Le lieu de la réunion est Borgo Egnazia: une structure de luxe dans une agglomération de construction récente qui, dans le jargon architectural, est qualifiée de ‘fausse histoire’, aussi fausse que la représentation du monde qu’elle abrite aujourd’hui”, fait-elle écho. Pendant ce temps, les manifestants se servent : couscous, frise, vin rouge. La pizzica déclenche quelques notes de danse. Les journalistes sont là, tant locaux qu’internationaux. Allez, Brindisi est vraiment au centre du monde ces jours-ci.

Musique pendant le contre-dîner

Quelle impression reste-t-il du contre-dîner ? L’impression est que la lutte n’a pas sa place dans cette partie de l’Occident. A-t-on déjà dit qu’au final les « grands » sont enfermés, loin, inaccessibles ? Sûrement. En revanche, rares sont ceux qui s’indignent du massacre des peuples palestinien et kurde, du changement climatique, de la pollution – et Brindisi en sait plus -, des inégalités. Mais l’impression est que même ceux qui y croient ne peuvent encore faire que très peu de choses. La raison? Les jeunes sont absents de l’appel, en dehors de ceux listés ci-dessus. N’ont-ils pas partagé les thèmes ? Non, les raisons sont peut-être différentes. Et sacrément plus complexe.

Manifestants sur la Piazza Vittoria

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