Belloni, le numéro un des 007 super directeurs du sommet des Pouilles

DE NOTRE CORRESPONDANT
FASANO (BRINDISI) – Ils n’osent pas en parler. Ils disent juste : elle. Obséquieux, effrayé, adorant. D’accord : mais qu’est-ce que tu fais maintenant ? Puis, dans l’éclat rougeâtre du coucher de soleil, ils désignent une fenêtre indéterminée à Borgo Egnazia. Elle, soufflent-ils, est dans son pièce transformée en salle de guerre et achève le projet de déclaration finale de ce G7 (pour être clair : c’est le document sur lequel, en évoquant le mot “avortement”, Emmanuel Macron a monté le dossier – ou plutôt : le gâchis – vous savez).

Cheveux blonds séchés au brushing comme une actrice d’Hitchcock, diaphane, l’autre jour – étonnamment, très spirituelle – avec une veste fleurie comme certains canapés des pensions de Rimini dans les années soixante, mais généralement en costumes blancs chics et diplomatiques, en une élégance ancienne et lointainede toute façon si elle veut elle s’approche avec des regards comme des lasers, parce que elle voit tout et sait tout: et ici – dans les ruelles surréalistes de ce faux Disneyland des Pouilles pour sales riches transformé en Fort Apache – il décidait et contrôlait aussi tout (la sécurité des puissants de la planète et les discours de leurs réunions bilatérales, dépositaires des dossiers les plus complexes, comme celui sur la guerre en Ukraine). Directeur général du Dis, la Direction de l’Information de Sécurité (c’est Mario Draghi qui l’a nommée numéro un de nos services secrets) e “Sherpa” super fiable., pour ce sommet, par la Première ministre Giorgia Meloni. Après tout, nous pouvons ainsi mieux comprendre le portrait, personne à gauche ne peut le considérer comme de droite Et personne à droite ne peut la considérer comme étant à gauche. L’ambassadrice est une authentique servante de l’État (avec ses ambitions : considérant que, entre autres, comme nous le verrons, elle est aussi un être humain).

De nombreux articles ont été publiés, de nombreuses identités sur le personnage en question. Vous apprenez des détails vaguement exotiques : après avoir joué quand j’étais plus jeune au tennis, il a actuellement un passion pour le tir à l’arc, démontrant qu’il existe quelqu’un, outre les olympiens, capable de pratiquer ce sport. Toutefois elle aime aussi le baby-foot: une fois, disent-ils, sous la tente d’une de nos bases militaires en Afghanistan, où elle s’était retrouvée en mission, ils l’ont vue combattre un officier en criant sauvagement. Autant d’identités au goût d’hommage : quelqu’un prétend que, sur certaines photos, elle ressemble à Grace Kelly (eh bien). D’autres, comme dans un roman : quand il se retire dans sa chère campagne toscane il adore faire des confitures. On souligne souvent parfaite connaissance de cinq langues (mais elle est ambassadrice, elle n’a pas de bureau de tabac à Maccarese). Puis un détail de suggestion expérimentée : Belloni il a étudié au Massimolégendaire lycée romain dirigé par les pères jésuites et fréquenté, à différentes époques, également par Luca Cordero di Montezemolopar l’ancien chef de la police Gianni De Gennarodepuis Francesco Rutelli et de Mario Draghi (mais si vous faites des blagues, vous vous trompez : à certains niveaux, généralement, certains choix sont faits en tenant compte uniquement de l’expérience, de la fiabilité totale, de la compétence absolue).

Elle, notre ambassadrice, Il a un CV large et solide et pour tout vous donner, il faudrait quelques pages. Procédons par flash : un début de carrière Viennepuis Bratislava, puis la nomination à la tête du Bureau pour les pays d’Europe centrale et orientale. Du sommet de la cellule de crise Farnesina (traitement et gestion des enlèvements d’Italiens en Irak et du tsunami dans l’océan Indien), jusqu’à chef de cabinet de Paolo Gentiloni (quand Gentiloni était ministre des Affaires étrangères), de retourner à la Farnesina et d’être nommé secrétaire général. Bref, elle a toujours été profondément plongée dans un dimension du rang le plus élevéà l’extérieur comme à l’intérieur de la maison : elle est la veuve de Giorgio Giacomelli, grand ambassadeur devenu, dans les années 1990, secrétaire général adjoint de l’ONU.

C’est tout à fait physiologique pour quelqu’un comme lui de se retrouver périodiquement dans le mixeur médiatique. Dans un certain contexte, ils la voulaient au sommet des Ferrovie. Puis Enel. Mais son nom circule aussi en politique. Dernières rumeurs : Meloni pourrait l’envoyer à Bruxelles (haut représentant pour la politique étrangère ou chef du nouveau commissaire à la défense). Elle sourit, ça ne la dérange pas. Comme dans le passé. Comme lors de la naissance laborieuse du premier gouvernement Conte, quand on l’imaginait dans une sorte de « gouvernement pont » pour aller à de nouvelles élections ; ou comme à l’hiver 2022 : le voici lors de l’élection tourmentée du Président de la République, quand – avant de converger à nouveau vers Sergio Mattarella — un après-midi, le nom de Belloni commence à circuler, certains le veulent, d’autres non, et donc les rumeurs sont fortes, c’est presque fini pour Belloni au Quirinale, ou plutôt c’est pratiquement fini, jusqu’à ce que Matteo Renzi il ne se connecte pas à La7 et, en direct, il dit plus ou moins: «Non, désolé: mais faire du chef de l’Etat le chef des services secrets, c’est quelque chose qui n’est même pas en Amérique du Sud…».
Elle aurait été la première femme.
Mais il est temps.
Elisabetta Belloni n’a — que — 65 ans.

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