De la révolte du Village à la « procession » de Sanremo : c’est ainsi qu’est née la Gay Pride – Turin News

Nous sommes à New York et nous sommes dans les années 1960. L’homosexualité exprimée sous quelque forme que ce soit est mal tolérée. On est bien loin des termes qui font (presque) aujourd’hui partie du quotidien : les « pédés » de l’époque sont catalogués comme indécents, les transsexuels sont perçus comme un danger. Personne ne leur donne de travail ni de logement et le résultat est qu’ils se retrouvent souvent sur les trottoirs, en surdose. La prostitution et les maladies qui en résultent, comme le SIDA, sont également très répandues. Les incursions de la police dans les bars et les clubs sont habituelles et dès qu’elle intercepte un transsexuel, elle l’arrête. Souvent, les visages des personnes arrêtées pouvaient être vus dans les journaux locaux le lendemain. Cependant, dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, une femme transsexuelle décide de rompre avec le schéma : elle s’appelle Sylvia Rivera et à l’époque elle n’a que 20 ans : elle vit dans la rue depuis l’âge de 11 ans seulement. vieille, abandonnée par sa famille. C’est la communauté Drag Queen de la ville qui l’élève et l’initie à la prostitution pour gagner un peu d’argent. Sylvia jette une bouteille en verre sur un policier, en signe de rébellion. La même nuit, une émeute éclate au “Stonewall Inn”, un club gay bien connu de New York. Et à partir de cette nuit-là, après le soulèvement de Stonewall, juin est devenu le mois de la fierté LGBTQIA+.

LE MUR DE PIERRE ITALIEN

En 1971, Angelo Pezzana, libraire turinois, fonde “Fuori!” acronyme de Front unitaire révolutionnaire homosexuel italien. Turin fut en effet la ville où est né le premier mouvement de libération homosexuelle. L’année suivante, Pezzana et son équipe participent à un congrès international de sexologie organisé à Sanremo. Le thème, les comportements déviants de la sexualité humaine. L’accent est précisément mis sur l’homosexualité. C’est dans ce contexte que sont faites les premières mentions des thérapies de conversion : « Les gays doivent être traités selon des critères pathologisants et thérapeutiques ». Une procession spontanée est née pour contrer l’idéologie. Une quarantaine de personnes viennent également de Belgique, de Hollande et de France. C’est le premier combat homosexuel ouvert. Depuis les événements de Sanremo, diverses manifestations en Italie visaient à montrer les difficultés des homosexuels, qui revendiquaient le droit à l’égalité et à la protection. En 1979, le maire de Turin Diego Novelli rencontra une délégation de Fuori!, la même année une manifestation eut lieu à Pise avec 500 participants.

ROME, 1994 : la première Gay Pride

LA GAY PRIDE

Le premier événement marqué “Pride”, traduit en italien par fierté, a pour objectif de créer un défilé où ceux qui ne reflètent pas les normes d’un homme ou d’une femme hétérosexuelle défilent dans une marche carnavalesque colorée : ce n’est pas un hasard si le drapeau de la Fierté est un arc-en-ciel, représentant toutes les nuances qui ne sont pas encore conçues comme la norme. Le premier défilé de mode a lieu à Rome. Nous sommes en 1994. Il a été organisé par Vladimir Luxuria et Imma Battaglia. 10 000 personnes y participèrent. L’année suivante, ce fut le tour de Bologne et en 1996, celui de Naples. À Turin, le défilé a fait ses débuts en 2006 : parmi les présents se trouvaient Mercedes Bresso, alors présidente de la Région Piémont, Daniele Capezzone – en fait secrétaire des radicaux italiens – et Luxuria, devenue entre-temps membre de la Chambre. du Parti de la Refondation Communiste. Cependant, le maire, Sergio Chiamparino, est absent. 20 000 d’entre eux ont défilé de Porta Susa à Piazza Castello.

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