La Commission européenne ouvre des procédures pour déficit excessif contre la France et l’Italie

La Commission européenne ouvre des procédures pour déficit excessif contre la France et l’Italie
La Commission européenne ouvre des procédures pour déficit excessif contre la France et l’Italie

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avec le président français Emmanuel Macron à Bruxelles, le 17 juillet 2023.
(Johanna Géron, Reuters/Contrasto)

Le 19 juin, la Commission européenne a annoncé l’ouverture de procédures de déficit excessif à l’encontre de sept pays, dont l’Italie et la France, qui connaissent une période de forte incertitude politique.

Outre l’Italie et la France, la Commission a déclaré que les procédures “sont également justifiées” pour la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte. La Roumanie est déjà soumise à la procédure depuis 2019.

En 2023, ces sept pays ont enregistré un déficit supérieur à 3 %, limite fixée par le Pacte de stabilité, et devront prendre des mesures correctives pour se conformer aux règles budgétaires de l’Union européenne et éviter des sanctions financières.

La Commission communiquera officiellement l’ouverture de procédures à l’encontre de ces sept pays lors de la prochaine réunion des ministres européens des Finances, le 16 juillet.

Les règles budgétaires, suspendues depuis 2020 en raison de la crise économique liée à la pandémie de covid-19 et à la guerre en Ukraine, ont été réactivées cette année.

“Le début des procédures ne signifie pas un retour à l’austérité, ce qui serait une terrible erreur”, a déclaré Paolo Gentiloni, commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires, invitant toutefois les Etats membres à faire preuve de “prudence budgétaire” face aux risques géopolitiques. .

En théorie, le pacte de stabilité prévoit des sanctions financières allant jusqu’à 0,1 pour cent du PIB annuel pour les pays qui n’appliqueront pas les corrections convenues avec la Commission, un chiffre qui dans le cas de la France s’élève à près de 2,5 milliards d’euros.

En réalité, ces sanctions politiquement explosives n’ont jamais été appliquées.

La France, dont le dernier excédent budgétaire remonte à 1974, est soumise à la procédure de déficit excessif depuis l’introduction de l’euro la plupart des années. Elle est cependant sortie de la procédure en 2017.

Le pays, actuellement dans le viseur des agences de notation, traverse une crise politique depuis que le président Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale suite à la défaite de son parti aux élections européennes du 9 juin.

Les oppositions d’extrême droite et de gauche, en tête dans les sondages, visent à augmenter les dépenses publiques et à abroger les réformes des retraites et du marché du travail soutenues par Bruxelles.

Cela pourrait remettre en cause l’engagement de Paris, déjà considéré comme irréaliste, de ramener le déficit en dessous de 3 % d’ici 2027.

Un bras de fer politique se profile donc entre Rome et Paris, d’une part, et la Commission et les pays les plus attentifs au respect des règles budgétaires, dont l’Allemagne, de l’autre.

Réduire le déficit sera toutefois difficile dans un contexte de faible croissance et de tensions géopolitiques. Les finances publiques sont extrêmement sollicitées pour soutenir l’Ukraine et investir dans la transition énergétique nécessaire pour lutter contre la crise climatique.

Les règles européennes imposent aux pays ayant des déficits excessifs de réduire leurs déficits d’au moins 0,5 point de pourcentage par an.

En 2023, les déficits les plus élevés ont été enregistrés en Italie (7,4 pour cent), en Hongrie (6,7 pour cent), en Roumanie (6,6 pour cent), en France (5,5 pour cent) et en Pologne (5,0 pour cent).

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