Ukraine. Mgr Yazlovetskyi (Caritas-Spes) : « Merci l’Italie ! Nos enfants souffrent et ont besoin de sérénité”

Entretien avec Mgr. Oleksandr Yazlovetskyi, évêque auxiliaire du diocèse de Kiev-Zhytomyr et président de Caritas-Spes sur l’initiative soutenue par la CEI, “C’est plus beau ensemble”, qui permet également cette année et pour la troisième année consécutive 700 mineurs et soignants d’Ukraine passer des vacances en Italie. « Nous sommes très reconnaissants envers l’Église italienne ». « Les enfants d’Ukraine souffrent beaucoup de cette guerre et ont un immense besoin de passer du temps de loisirs et de sérénité »

Distribution de l’aide humanitaire à Kharkiv (Photo Caritas Spes)

Mgr Oleksandr Yazlovetskyi (Photo Rkc)

« Nous sommes très reconnaissants envers l’Église italienne. Les enfants ukrainiens souffrent beaucoup de cette guerre et ont un immense besoin de temps libre et de sérénité. » ET mgr. Alexandre Yazlovetsky, évêque auxiliaire du diocèse de Kiev-Jytomyr et président de la Caritas-Spes, pour exprimer la gratitude de toute l’Église ukrainienne pour l’initiative « C’est plus beau ensemble », soutenue par la Conférence épiscopale italienne, qui permet également cette année et pour la troisième année consécutive, 700 mineurs et leurs accompagnateurs ukrainiens passeront du temps en vacances en Italie. « Je connais beaucoup de familles, même ici à Kiev », ajoute l’évêque, « et je sais que même les enfants tombent dans la dépression à cause des alarmes constantes, du bruit des sirènes, parfois même du bruit des explosions. Ils entendent chaque jour à la télévision les informations provenant des fronts de guerre. Lorsque les enfants, surtout les plus jeunes, entendent les sirènes, ils se mettent à crier et il est difficile de les calmer ensuite. J’ai entendu parler du cas d’un enfant qui, à cause d’un bombardement ici à Kiev, a commencé à bégayer et ses parents se sont tournés vers un orthophoniste pour l’aider à retrouver sa langue.” Avant de commencer l’entretien, l’évêque fait référence aux dernières statistiques (mises à jour par le gouvernement au 27 mai 2024). Depuis le début de l’invasion russe à grande échelle (24 février 2022), 548 enfants ukrainiens sont morts et 1 351 autres ont été blessés. La plupart des enfants ont été touchés dans les régions de Donetsk (532), de Kharkiv (378), de Kherson (152), de Dnipropetrovsk, de Kiev, de Zaporizhzhia et de Mykolaïv. La guerre détruit et malheureusement ne tient pas compte de l’âge de ses victimes. Mais il n’y a pas que les morts. « Il y a aussi des enfants déportés vers la Russie », ajoute l’évêque. Derrière les chiffres, il y a des vies brisées à jamais. Le président de Caritas Spes le rappelle. Le 25 mai, une jeune fille de 12 ans a été tuée lors d’une frappe aérienne russe contre un hypermarché à Kharkiv. Il faisait partie de la paroisse gréco-catholique de la ville, avec sa mère, qui a également été victime de cet attentat. Le 26 mai, deux garçons âgés de 9 et 12 ans ont été blessés lors du bombardement d’un village de Bohuslavka, district d’Izioum, région de Kharkiv. Comme l’a rapporté Ukrinform, toujours le 26 mai, une cérémonie funéraire a eu lieu à Odessa, dans la cathédrale de la Transfiguration, pour Zlata, 4 ans, blessé lors d’une attaque de missile le 29 avril ; Les médecins se sont battus pour la vie de l’enfant pendant près d’un mois, mais malheureusement ils ne pouvaient rien faire.

Comment les enfants réagissent-ils à cette nouvelle ?

Les enfants entendent cette nouvelle, souvent même à la télévision. Ils savent que leurs pairs meurent aussi sous les bombes et ils ont peur. Pour cette raison, avoir la possibilité de quitter le pays en guerre pendant un certain temps les aide psychologiquement à se rétablir, à être plus forts et à revenir plus sereins”.

L’Italie est également une destination de vacances idéale.

Nous avions la mer Noire où, avant la guerre, tout le monde allait se reposer. C’était un bel endroit pour les vacances. Nous aussi, en tant que Caritas et en tant que paroisses, avons organisé dans le passé divers camps scolaires au bord de la mer. Maintenant, tout est bloqué. Les eaux, pleines de mines, sont polluées par les restes de guerre. De plus, des missiles sont tirés depuis la mer. C’est très dangereux et pour cette raison il est interdit d’y aller. Il y avait aussi les montagnes des Carpates. Sont magnifiques. Beaucoup y passaient leurs vacances. Aujourd’hui, les familles ont été séparées de force. Les maris, tous les hommes en général, sont au front et les femmes n’ont pas envie de voyager dans ces situations. Bref, nous n’avons plus d’endroit où emmener les gens, et surtout les enfants, en vacances. Vous avez les plages de la Méditerranée. Vous avez des montagnes. Nous sommes très reconnaissants de l’opportunité que vous avez offerte à ces enfants de vivre quelques jours en paix, sans le bruit des armes, sans craindre que quelque chose puisse arriver à tout moment. Ils arriveront fatigués car ici en Ukraine, ils vivent pratiquement dans un état de stress permanent.

Il y a un peuple qui les attend dans les diocèses qui ont rejoint l’initiative. Dans quelle mesure est-il important d’être accueilli par l’Église en Italie ?

E’ vero, volevo anche dire che per noi, come Chiesa cattolica, il fatto che i nostri bambini vengano accolti dalle vostre comunità parrocchiali, dai vostri ragazzi e dalle vostre famiglie è un segno di accoglienza e anche di evangelizzazione che sicuramente rimarrà nei loro cuori , pour toujours. Comme je l’ai souvent dit par le passé, pour nous, Ukrainiens, il est également très important qu’un pays démocratique et chrétien comme l’Italie fasse preuve de solidarité. Ce sont des initiatives qui disent, avec des faits et pas seulement avec des mots, que l’Europe et l’Italie sont avec nous. Le risque est qu’avec le temps, les Ukrainiens se sentent seuls et abandonnés. Il est important de faire l’expérience directe de la proximité et de la compassion d’un peuple comme le vôtre à notre égard. C’est aussi une façon de confirmer que nous sommes sur la bonne voie.

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