Turin, Antonella Ruggiero comme Trésorière : « Je chanterai Gênes et les morts au travail. Mais sur le web, je suis toujours la voix de je t’entends”

Turin, Antonella Ruggiero comme Trésorière : « Je chanterai Gênes et les morts au travail. Mais sur le web, je suis toujours la voix de je t’entends”
Turin, Antonella Ruggiero comme Trésorière : « Je chanterai Gênes et les morts au travail. Mais sur le web, je suis toujours la voix de je t’entends”

DeLuca Castelli

Ce soir, samedi 22 juin, à l’Evergreen Festival Festival : Turin ? Ville extraordinaire, noble, précieuse, mais aussi berceau du mouvement ouvrier.”

“Cette chanson s’applique à toutes les époques”, dit-il Antonella Ruggieroqui ce soir àFête à feuilles persistantes il jouera plusieurs immortels dans Gênes, la Superbe, un concert dans lequel ses classiques se mêleront à l’hommage à l’école des auteurs-compositeurs-interprètes génois. Mais la référence n’est pas à une ballade de Tenco ou De André, mais à une chanson également née sous la Lanterna mais avec une matrice plus rock : A mine des New Trolls.

«Je l’ai toujours chanté. Depuis toute petite, quand je l’écoutais à la radio, cela me faisait penser aux ouvriers d’Italsider. Depuis le début de ma carrière solo, en 1996, je l’ai aussi souvent fait lors de concerts. Il y en aura à Turin. Pour moi, c’est “la” chanson sur les décès au travail, un thème malheureusement toujours d’actualité.”

La soirée à Trésorier promet de multiples formes et nuances sonores : ce sera ce que le chanteur ligure – d’abord voix vertigineuse de la pop sophistiquée de Matia Bazar, puis explorateur solitaire d’horizons musicaux très larges, de la musique sacrée à l’électronique – définit un « concert polyvalent ». Avec les traces des grands auteurs génois (De André, Tenco, Lauzi, Bindiauquel Ruggiero a dédié l’album qui donne son titre au spectacle en 2007), mais aussi des excursions dans rock progressif (via moi Nouveaux Trolls et le Pfm) et un espace laissé pour les réussites personnelles avec et sans Matia Bazar.

Il y a sept siècles, Francesco Petrarca fut le premier à qualifier Gênes de « Superbe » (« Vous verrez une ville royale, adossée à une colline alpine, superbe par ses hommes et ses murailles, dont l’apparence seule l’indique comme la dame du mer”). «Je pense que la définition lui est restée en raison du caractère des Génois, qui ne sont certainement pas extravertis», explique la chanteuse. «C’est une ville qui demande de l’engagement si l’on veut bien la connaître. Mais ensuite, cela vous laisse en extase. »
Une extase qu’elle vit à distance depuis un demi-siècle.

“Je suis parti Gênes en 1975, quand je suis parti pour Milan avec Matia Bazar. Puis j’ai emménagé Brianzapuis un Berlin, où je vis depuis vingt ans. Mais cela restera toujours en moi, avec des souvenirs d’enfance et d’adolescence. Et certains souvenirs personnels me relient également à Turin, où, étant enfant, je venais souvent rendre visite à une tante. Ville extraordinairenoble, précieux, mais aussi berceau du mouvement ouvrier.”

Ce soir, Antonella Ruggiero se présentera à l’Evergreen Fest avec son partenaire-producteur Roberto Colombo (vocodeur, synthé) ch. Roberto Olzer (piano, orgue liturgique, harmonium). Une configuration instrumentale insolite, basée «sur un entrelacement suggestif du classique et de l’électronique», qui reflète cette approche de la musique comme laboratoire continu qui est l’apanage de sa seconde vie artistique. « Répéter sans cesse tout de la même manière serait inutile et ennuyeux. Chaque nouvel arrangement est un changement de vêtements qui maintient l’intensité élevée. »

Pourtant, même sous des apparences anciennes, certaines de ses chansons des années 1980 continuent de conquérir de nouveaux auditeurs. Sur Youtube les réactions font fureur je t’entendsdes vidéos dans lesquelles les jeunes auditeurs se filment en train d’écouter le tube de Matia Bazar pour la première fois depuis 1985sorti bien des années avant leur naissance, et ils sont invariablement frappés par les sommets gravis par la voix de Ruggiero.

«Leur réaction d’étonnement est un peu la mienne lorsque je découvre certaines merveilles de la musique ancienne, des compositions vieilles de plusieurs siècles dans lesquelles on entrevoit des traces de jazz. Cette connexion entre des gens sensibles et amoureux de musiques différentes est belle, tout comme elle l’est de continuer à proposer sur scène certaines chansons qui ont marqué la vie et la mémoire des spectateurs qui ensuite – immédiatement après le concert – viennent vous en parler.. La musique est ainsi, une intrigue étrange qui devient un souvenir du quotidien. Il y a toujours quelque chose de bon en elle, hier comme aujourd’hui. Il faut juste avoir l’envie d’aller le chercher et avoir la chance de le trouver.”


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22 juin 2024 (modifié le 22 juin 2024 | 11h00)

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