1-1 Zaccagni à 98’30” envoie l’Italie en huitièmes de finale, désormais Suisse

Frissons bleus de bonheur

(Alessandro Bocci, envoyé à Leipzig) Àdernier souffle d’une nuit noire et maudit, le la petite Italie sort de l’enfer dans lequel elle était tombée en raison de ses limites et de ses défauts : unL’action impétueuse de Calafiori, le pari de Spalletti et le tir enroulé de Zaccagnientré à la fin, a offert aux Azzurri un match nul qui valait le déplacement à Berlin, comme les champions de 2006, sauf qu’alors c’était la finale et maintenant la huitième contre la Suisse, samedi prochain.

L’1-1 sauve les disciples de Lucien, qui à la 8ème minute d’une reprise infinie était à un pas de la défaite, la deuxième consécutive, comme jamais auparavant dans l’histoire des Championnats d’Europe. L’élan d’orgueil nous remet sur pied et nous permet de continuer le voyage effréné, mais le coach devra beaucoup réfléchir à ce nul. Son équipe nationale reste petite et impliquée. Il a une âme, d’accord. Mais ce n’est pas suffisant. Cela fonctionne peu ou rien. Les vieux lions de Croatie abandonnent alors qu’ils sont désormais convaincus d’avoir réussi et les larmes de Modric se heurtent au bonheur des nôtres, enlacés dans un tas sauvage, y compris sur le banc. Nous sommes sauvés par miracle, le football est comme ça.

Seule la réaction devrait être récompensée, une fois les Azzurri tombés. Au début, on ne voit pas grand-chose ou rien : ni le jeu, ni la passion, ni même l’attention. Maintenu par Donnarumma, comme contre l’Espagne. La défense est fragile, le milieu de terrain lent, l’attaque incohérente. Retegui ne fait aucune égratignure, Scamacca rate un but lors de son entrée. Zaccagni s’en charge, se retrouvant sur le banc de touche : son premier but italien est magique, un éclair dans le désert. Espérons que ce match nul, réalisé bec et ongles, créera un choc. Car si l’Italie se retrouve, le Championnat d’Europe peut encore lui apporter beaucoup de satisfactions.

Spalletti change trois hommes par rapport à l’Espagne, mais il abandonne surtout le 4-1-4-1, testé jusqu’au dernier entraînement au fort d’Iserlohn, et passe au 3-5-2, une version conservatrice du 3-4. -2-1 testé à Empoli contre la Bosnie et aussi avant lors de la tournée aux États-Unis. L’objectif est d’avoir plus de compacité et plus de ravitaillements pour l’avant-centre. Scamacca, qui n’avait pas brillé, avait été abandonné à son sort à Gelsenkirchen. Il est surprenant que l’entraîneur change d’orientation à la veille du match, signe d’un tourment intérieur ou d’une tentative, jusqu’au bout, de vouloir surprendre la Croatie. Un peu de pré-tactiques saines. L’équipe l’a également caché aux joueurs jusqu’à l’intérieur des vestiaires du stade. Il essaie donc en insérant Darmian sur la droite avec Bastoni et Calafiori, Di Lorenzo et Dimarco récupéré courent (ou du moins ils devraient) sur les flancs, s’abaissant beaucoup jusqu’à ce que la défense devienne une défense à cinq. Pellegrini, au contraire, devrait se relever mais le fait trop peu et Raspadori, appelé au secours de Retegui, est trop léger. Le début est terrifiant. L’Italie, rétrécie et effrayée, recule et renifle. La Croatie tente immédiatement avec la foudre de Sucic, déviée par l’habituel prodigieux Donnarumma. Cela ressemble au début d’une soirée cauchemardesque, mais le risque réveille les Azzurri qui élèvent lentement leur centre de gravité, tentent de rééquilibrer la possession, tentent d’exploiter les joueurs larges et d’attaquer en profondeur. Retegui bouge beaucoup, essaie de la tête et est anticipé du pied, mais l’occasion, la meilleure de la première mi-temps, se présente sur l’axe de l’Inter : un centre de Barella et un dink de Bastoni. Livakovic sauve avec un saut réactif.
La seconde mi-temps, jusqu’au but de Zaccagni, fut aussi amère que du fiel. Le miracle de Donnarumma, un géant sur le penalty de Modric (handball de Frattesi capté par le VAR), a été annulé par le filet du même immortel 10 croate en une minute, grâce à notre défense imprudente. Gigio, pour changer, réalise un demi-miracle sur la patte de Budimir, dès son entrée, mais le roi Luka est seul et bien placé. L’Italie, n’ayant plus rien à défendre, se précipite. Spalletti, qui avait remplacé Pellegrini à la pause par Frattesi à la mi-temps, a essayé d’abord avec Chiesa, puis avec Scamacca, enfin avec Fagioli et Zaccagni. Le dernier changement est le plus décisif.

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