Café Gramellini | Le bavard Sangiuliano

La différence entre Sangiulien Et Socrate c’est qu’on a dit “je ne sais qu’une chose, que je ne sais rien” alors que l’autre est tellement convaincu qu’il sait tout qu’il pousse son érudition à un point tel qu’on commence à soupçonner qu’il ne sait vraiment rien.

Ses dernières préoccupations en matière de lectio magistralis Colomb (l’amiral, je pense, pas le lieutenant) qui voulait atteindre les Indes en faisant le tour de la Terre. Personne n’aurait dit un mot si le ministre n’avait pas ressenti le besoin ded’ajouter que Colomb s’est inspiré des théories de Galiléené 72 ans après le débarquement des caravelles.

C’est dommage, car Sangiuliano démarre toujours bien. Vous souvenez-vous? «Quand on pense à Paris, on pense à l’Arc de Triomphe». Quiconque n’est pas communiste et de mauvaise foi reconnaîtra que la sentence était pertinente. Si ça s’était arrêté là. Malheureusement, cela ne s’est pas arrêté là : «Et quand on pense à Londres, on pense à Times Square».

Même son de cloche avec le prix Strega : « Les histoires des livres finalistes font réfléchir ». Un peu vague, mais parfaitement en phase avec le contexte. Une fois de plus, il aurait suffi de s’arrêter. Et à la place le malheureux ajouta : “Je vais essayer de les lire”.

D’où vient cette nécessité de toujours glisser un post-scriptum glissant ? Peut-être d’un complexe d’infériorité qui le pousse à en faire trop.

Sangiuliano ne s’adresse pas à nous, simples mortels, mais aux intellectuels de gauche dont il aimerait tant être apprécié. Mais ils sont encore plus intelligents que lui. Ils parlent de manière compliquée : alors, quand ils ne savent pas quelque chose, personne ne le remarque.

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