2 Grabuge : la plus indus
L’énorme inscription, en style graffiti, se voit de loin. Grabuge, comme son nom l’indique, ça sent le zbeul à tous les étages. Las, l’ancienne chaufferie sonne creux. En attendant d’investir de façon permanente les locaux, la guinguette la plus indus de Bretagne a en effet posé ses palettes non loin de là, dans les anciens entrepôts d’Euroshelter. Elle est ouverte jusqu’au 14 juillet, avant un redémarrage en fin d’été dans les lieux définitifs. « Le temps de terminer les travaux », explique Gaspard Aillet, l’un des trois porteurs de projet. En attendant, bercés par un sound-system electro, les clients de cette soirée inaugurale respirent un petit air de Berlin. De chaque côté du mobilier en matériaux de récup’, des dizaines de mètres de street-art recouvrent les Halles en commun. Comme un petit morceau d’East side gallery qui aurait dérivé vers cette immense friche industrielle rennaise.
Adresse : 24, avenue Jules-Maniez, Rennes. Horaires : Jeudi-vendredi (17h30-23h), samedi (17h-23h), dimanche (14h-20h). Ouvert jusqu’à mi-juillet
3 La Basse-cour : la plus paysanne
Trois ans et déjà une réputation qui n’est plus à faire. Lancée en 2021, La Basse-cour est la première de la série du « renouveau » des guinguettes à Rennes, observé pendant la crise sanitaire. Extra-rocade, elle est forcément la plus bucolique. En pleine nature, elle résonne des bruits de la campagne. Elle s’inscrit dans la démarche du Collectif agriculturel de la Prévalaye, autour de l’organisation d’événements militants, mais aussi culturels. Les plats sont conçus avec des produits du jardin voisin des Mille-Pas. Divisés en plusieurs parties, l’espace extérieur de La Basse-cour propose des grandes tablées et des endroits plus intimes sous les arbres. Une configuration qui rameute une foule bigarrée : des familles, des afterworkeurs, des supporters du Stade rennais, tout proche, ou, tout simplement des bandes de potes.
Adresse : Chemin Robert-de Boron, Rennes. Horaires : Du mercredi au samedi (15h-minuit), dimanche (15h-21h)
4 La Quincette : la plus participative
La Quincette, ce n’est pas seulement une guinguette verdoyante aux confins de l’extension du parc de Beauregard. C’est aussi un lieu « agriculturel » et « participatif ». Exemple, avec le concept de « vaisselle participative ». Le principe ? Une fois la graille et les boissons consommées, on rince abondamment la vaisselle et on la pose dans des compartiments dédiés afin qu’elle soit nettoyée par le personnel. Les toilettes sont, évidemment, sèches. Un mini-marché propose aussi la production maraîchère de la ferme de Quincé. Et la programmation culturelle est foisonnante. Ce soir-là, c’est blind-test et karaoké organisés dans le cadre du festival de littérature féministe, Dangereuses lectrices. C’est que La Quincette est résolument engagée, comme en témoigne le drapeau aux couleurs de la Palestine surplombant le bar.
Adresse : Le Haut-Quincé, Rennes
Horaires : Du jeudi au samedi, de 18h à 23h (à partir de 16h le samedi)
5 La Belle étoile : la plus familiale
Une guinguette les pieds dans l’eau. L’expression n’a jamais été aussi appropriée. Vers la mi-mai, la Vilaine est sortie de son lit et a quasiment léché les pieds de la paillote La Belle étoile installée plage de Baud par les gérants de la Garden partie. Quelques jours après le déluge, on déguste une bonne bière locale, protégé d’un vilain crachin par une tonnelle en tôle ondulée. Ce soir-là, l’Hotel California des Eagles ne parvient pas à éteindre le concert des grenouilles, qui sont à la fête depuis le début du printemps. On se dit qu’au retour des beaux jours, on amènera les gosses et on dégustera les savoureux tapas concoctés avec des produits maraîchers de la Garden partie, toute proche. Entre les aires de jeux, les terrains de sport et les brumisateurs, c’est l’assurance d’un apéro réussi entre adultes, sans être (trop) sollicités par la marmaille.
Adresse : 8 rue de la Corderie, Rennes. Horaires : Du vendredi au dimanche (16h-minuit), du mardi au jeudi (17h-23h)
6 La Musette : la plus aquatique
Quoi de mieux qu’une bonne bruine pour prendre un verre sur l’eau ? Une chose est sûre, on n’est pas les seuls à avoir eu cette idée. En ce soir frisquet de mai, le pont de la péniche amarrée quai Saint-Cast a fait le plein de moussaillons venus achever leur journée autour de cocktails aux noms évocateurs : Mule de marin, Souquez les artimuses ! ou encore L’Homme à la mer. Et pour les matelots d’eau douce qui ne supporteraient pas ces terribles coups de tabac, la cale propose un abri du marin à l’ambiance « vieux loup de mer ». Et parce que le grand air ça creuse, La Musette propose une belle palette de ravitaillement (Gravlax de saumon, rillettes de poisson…). Sans pour autant oublier ni les carnivores ni les végétariens.
