Début de la 50e Semaine sociale : « La démocratie a besoin de proximité »

Début de la 50e Semaine sociale : « La démocratie a besoin de proximité »
Début de la 50e Semaine sociale : « La démocratie a besoin de proximité »

La démocratie a besoin de « proximité ». Et la Semaine sociale qui commence aujourd’hui à Trieste se veut un exercice de soutien aux communautés et aux territoires du pays, qui se sentent souvent perdus d’abord dans l’exercice de leurs droits, puis, par conséquent, dans la représentation politique. « Proximité », donc : il n’y a pas d’autre remède à notre démocratie selon Sebastiano Nerozzi, secrétaire du Comité des Semaines sociales et professeur d’histoire de la pensée économique à Cattolica.

A lui de coordonner une semaine historique, avec la présence cet après-midi de Sergio Mattarella et dimanche, à la fin, du pape François. «Pour les catholiques d’Italie – explique-t-il – le cœur de la démocratie bat entre deux poumons : la Constitution républicaine et le magistère de l’Église. Le Président Mattarella et le Pape François sont deux témoins crédibles de notre temps qui montrent à tous les citoyens et hommes et femmes de bonne volonté comment il est possible de guérir et de régénérer la démocratie. »

Le concept d’une démocratie malade et affaiblie, qu’il ne faut pas tenir pour acquis, est à la fois le fil conducteur et une sorte d’ombre qui plane sur l’événement de Trieste. Les blessures sont évidentes, à commencer par les inégalités. Toutefois, face à ces problèmes, les réponses politiques, plutôt que d’être un facteur de guérison, sont paradoxalement devenues un facteur de risque supplémentaire. «Les blessures sont là et sont devenues plus évidentes ces dernières années. Le populisme – poursuit Nerozzi – se développe au cœur des pays démocratiques, exigeant des réponses simples à des problèmes complexes, faisant l’éloge de dirigeants charismatiques et se mêlant parfois à des idéologies xénophobes, voire ouvertement racistes. Mais même la « technocratie », comprise comme une politique lointaine et indifférente aux problèmes des peuples et des territoires, est une blessure ouverte qui éloigne les citoyens des institutions et de la politique. Contre ces maux, un nouveau protagoniste des sujets sociaux est nécessaire pour revigorer, avec de nouvelles méthodes de participation, les membres fatigués des démocraties occidentales”.

L’appel au protagonisme des sujets sociaux est souvent considéré, par des simplifications excessives, comme un appel plus large à reconstruire une subjectivité politique des croyants. En réalité, explique Nerozzi, le thème est autre : c’est la redécouverte de la valeur politique de l’engagement social à 360 degrés, qui peut renforcer le tissu de plus en plus faible des partis. D’où le rôle central que joueront les « bonnes pratiques » à Trieste : « Les entreprises, les coopératives, les associations, les mouvements, les universités, par leur présence et leur engagement, sont une source d’espoir et de confiance dans le tissu social, des germes de bonne politique qui demandent de réseauter et renforcer leur capacité à interagir avec les institutions. Ils représentent une démocratie de proximité, qui guérit les maux de l’individualisme, de l’indifférence et de la peur”, affirme le secrétaire du Comité des Semaines Sociales.

Le problème est cependant que ces acteurs poursuivent souvent des objectifs partiels et pas toujours convergents ou communicants. Et ces lambeaux de vérité recherchés « en morceaux séparés » finissent par ne pas aider beaucoup la politique et la démocratie, car aucun critère global et unificateur n’est fourni. Sur ce point, Nerozzi est clair : « Le paradigme de l’écologie intégrale nous montre les objectifs et les ingrédients d’une vision commune. Le chemin efficace est alors fait de propositions et de choix concrets qui doivent mûrir non pas à partir d’un compromis entre des intérêts opposés et des visions partielles, mais à travers le dialogue et la recherche de solutions partagées”. Bref, prenez au sérieux l’enseignement du pape François, qui possède ces capacités « unificatrices ». Et entamer un dialogue pour une vision globale, moins fragmentée. Il est naturel de se poser la question : également sur les réformes institutionnelles en discussion ? «Ces questions ne peuvent manquer d’intéresser les catholiques d’Italie. La fidélité à la Constitution doit s’exprimer à chaque saison en tenant compte des besoins du pays et des défis auxquels nous sommes confrontés, sans exploitation idéologique et sans fermetures préconçues”, est un discours que Nerozzi anticipe à propos du travail à Trieste.

Même si, comme à chaque veille d’un événement ecclésial majeur, la question sous-jacente est toujours la même : portera-t-il ses fruits ? Et parmi ceux-ci, aussi un engagement renouvelé des croyants dans la sphère publique ? «L’engagement est déjà là – conclut Nerozzi – et la Semaine sociale sert précisément à valoriser ce qui se fait, souvent sans tambour ni trompette, dans de nombreux territoires, grâce à l’engagement de nombreuses personnes qui portent les valeurs de la démocratie aux marges de la société. Mais la Social Week est aussi un moment de vérification, d’innovation et de relance. Dans les « laboratoires de participation » et dans les « dialogues de bonnes pratiques », de nouvelles formes de collaboration seront recherchées pour relancer la participation. La Semaine sociale se terminera par une série de propositions d’activation que tous les diocèses pourront promouvoir sur leur territoire. Des propositions, évidemment, qui peuvent aussi être recueillies en dehors du contexte strictement ecclésial. Et aussi en politique.

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