“Aujourd’hui, le rap n’existe plus, les sour girls oui” – Il Tempo

“Aujourd’hui, le rap n’existe plus, les sour girls oui” – Il Tempo
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Katia Perrini

27 avril 2024

Trente ans se sont écoulés depuis que G-Max et Rude (qui deviendra plus tard Flaminio Maphia) se sont rencontrés sur la Piazzale Flaminio avec un grand groupe d’enfants venus au centre de la banlieue de Rome pour rapper, danser, graffiti et “pick-up”. Trente ans de vie “live”, qui se terminent désormais par un nouvel album intitulé “Live”, et par un concert de célébration (3 mai au Wishlist Club de via dei Volsci dans le quartier de San Lorenzo). De la fin des années 80 à aujourd’hui, G-Max a vécu sa vie sous le feu des projecteurs, passant de la musique à la télévision et au cinéma, en tant qu’acteur et auteur, avant de revenir à ses premières amours (qu’il n’oublie jamais), la musique. Les temps changent et le nom change aussi : de Flaminio Maphia à Flaminio et c’est tout.

G-Max, que s’est-il passé entre-temps ?
«Pour le comprendre, il faut remonter aux origines. Nous avons été les premiers à introduire le hip hop américain en Italie. Le premier à rimer en italien. Le rap local est né sur la Piazzale Flaminio. Nous avons ajouté Maphia, avec le ph, de manière ironique. Car, à l’époque, notre pays, à l’étranger, finissait dans les stéréotypes « pizza, mafia et mandoline ». Ainsi est né le nom Flaminio Maphia. Aujourd’hui, le monde a beaucoup changé. Nous ne sommes plus étiquetés comme « mafia et mandoline », nous partons donc simplement de Flaminio. »

Sur cette place multiculturelle et multiraciale, tout a commencé. Comment était votre monde à l’époque ?
« Sur la Piazzale Flaminio, où il y avait un arrêt de métro et de train, les enfants arrivaient facilement de toutes les banlieues : de Prenestina à Casilina, de Prima Porta à Città deiRagazzi. Rude venait de Bravetta, moi de Donna Olimpia. Il s’agissait pour la plupart d’étrangers : Nigérians, Érythréens, Somaliens. Mais ensuite les enfants des ambassadeurs de Chateaubriand (une école privée française, ndlr) sont également arrivés et ils nous ont invités à leurs fêtes. Puis quand on a détruit leur maison, ils ne nous ont plus invités… (rires). De là est née la chanson “Spaccamo tutto”. À l’époque, nous étions une sorte de baby gang. »

Comment est née votre musique ?
«Nous racontions nos après-midi dans la rue, les fêtes, nos histoires. Nous écrivions des comptines l’après-midi, puis le soir à la discothèque nous montions sur scène et les chantions pour impressionner les filles. De plus en plus souvent, ils nous demandaient de chanter lors de ces soirées-là.”

Quand est survenu le véritable tournant ?
«Je suis allé rendre visite à un ami nigérian à Turin et j’ai oublié une cassette où nous avions enregistré nos styles libres, des rimes faites à la volée. Un jour j’ai reçu un coup de téléphone, c’était un producteur de disques qui avait entendu notre musique par hasard et il m’a demandé : “Tu as envie de refaire en studio ?”. Il n’a pas fallu qu’on me le dise deux fois, nous étions déjà à Turin.”

Mais le coup de chance est venu plus tard…
«En 2001, nous abandonnions parce que de toute façon, nous ne parvenions pas à sortir. Mais ensuite “Resurrezione” est sorti en collaboration avec Riccardo Sinigallia (qui travaille avec Max Gazzé, Niccolò Fabi et Tiromancino), et nous avons signé avec Virgin. Mais rien, nous n’avons pas décollé. En 2003, nous travaillions à la radio, chez RTL. J’ai demandé de l’aide à Claudio Cecchetto. Par contrat, nous devions sortir un autre single, après “Bada”. J’ai dit à Claudio : “Écoute le disque et dis-moi quel morceau on peut choisir”. Il m’a massacré tout l’album et m’a dit que seul “Ragazze sour” avait été sauvé. C’était notre véritable fortune.”

Ensuite, il y a eu la participation à Sanremo avec Califano en 2005. Quel souvenir gardez-vous de cette expérience ?
« Califano avait la même approche de la musique que nous, il passait de morceaux ironiques à des morceaux beaucoup plus profonds. Il a sans doute vu en nous une évolution de sa musique. Nous avons chanté ensemble “Je n’exclus pas le retour”. Je garde encore un merveilleux souvenir de Franco, avec qui nous avons continué à côtoyer pendant encore 4 à 5 ans, participant également à ses concerts. C’était un personnage limite mais l’une des personnes les plus belles et les plus profondes que j’ai jamais rencontrées. Il avait une tendresse incroyable et une grande solitude intérieure. »

Qu’est-ce qui a changé dans la musique ces trente dernières années ?
« Le rap n’existe plus (mais les sours sont toujours là). Parfois je pense que c’est devenu anachronique à cinquante ans de continuer à proposer des morceaux de notre répertoire. Mais ils continuent de nous appeler pour des concerts et les gens s’amusent.”

Va-t-il alors arrêter de rapper ?
« Rien ne peut remplacer l’adrénaline de la scène et la relation avec le public. Je n’écris plus de musique depuis dix ans mais je continuerai à être sur scène. En attendant, je réfléchis à d’autres projets. J’écris un livre qui raconte ma vie depuis l’âge de 5 ans jusqu’à mon succès avec Flaminio Maphia et j’espère que cela deviendra un spectacle de théâtre, un “One man show”. Mais mon plus grand rêve est de transformer l’histoire de Flaminio en comédie musicale. Désormais, une nouvelle page s’ouvre où tout est possible. Et comme l’a dit Califano, je n’exclus pas de revenir.”

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