Lana Del Rey, 67 000 personnes adorées à Milan pour la diva de la pop mondiale, dans des ambiances hollywoodiennes, des larmes et des sourires

Il n’y a peut-être aucun artiste aujourd’hui sur la scène pop mondiale qui incarne le concept de diva. Lana del Rey. Une star qui évoque avec la musique et même par sa seule présence toute cette imagerie onirique, magique et parfois décadente liée à Hollywood.

Lana l’a dans son ADN et cela se voit dès qu’elle monte sur scène aux I-Days de Milan, où mardi soir (précédée de Dardust et Clara) elle a été accueillie par 67 mille fans adorateurs: beaucoup de jeunes filles dans le public, beaucoup habillées comme elle, avec des couronnes de fleurs dans les cheveuxdes robes blanches légères, des paillettes dans les yeux, prête à se laisser enchanter par ses chansons, toujours en équilibre entre espoir et désespoir, tout comme elle semble toujours en équilibre entre sourire et larmes.

A Milan, il choisit de sourire beaucoup, même en chantant. Il dit qu’il aime la ville et ça se voit : il monte sur scène ponctuel presque à la minute près, quelque chose qui ne doit pas être tenu pour acquis, même lors d’occasions concises et précises comme les festivals d’été. Le week-end dernier, au Primavera Sound de Barcelone, elle s’est présentée sur son set avec une demi-heure de retard. L’année dernière à Glastonbury, en Angleterre, c’était la même histoire : elle s’est excusée pour l’attente, expliquant qu’« il faut tant pis pour réparer mes cheveux», mais les implacables organisateurs avaient finalement coupé son pouvoir.

Avec Milan seul l’amour semble couler: coiffure parfaite, coiffée en arrière façon Priscilla Presley et maintenue par un diadème fleuri, robe rose pailletée sur bottes argentées et un beauté éthérée qui se manifeste dans chaque petit geste, sans avoir besoin de faire grand-chose, contrairement aux 12 danseurs qui évoluent autour d’elle entre pole dance et acrobatiesdans un cadre rétro qui est un jardin romantique sur deux étages, avec marches, arches et balcons.

Accompagné du groupe et de trois choristes, le Auteur-compositeur-interprète de 38 ans puise dans sa discographie commençant par «Without you» (de «Born to Die»), «West Coast» (de «Ultraviolence»), en passant par des morceaux bien connus comme «Summertime Sadness» ou “Né pour mourir” et des plus récents comme « Chemtrails Over the Country Club » et « Saviez-vous qu’il y a un tunnel sous Ocean Blvd ».

Il a une voix, pour ceux qui ont des doutes, parfois subtile, parfois plus puissante, mais toujours expressive et imprégné de mélancolie. Sur «L’espoir est une chose dangereuse pour une femme comme moi – mais je l’ai», le chant accompagné du piano est son hologramme, un prodige de la technologie qui, semble-t-elle le prédire, la gardera pour toujours aussi jeune et belle qu’elle l’est aujourd’hui. Mais, d’un autre côté, sa musique se chargera de la faire perdurer dans le temps : de nombreux morceaux sont déjà des classiques et son nom figure déjà dans l’Olympe des grandes stars.

Au final, avec « Young and Beautiful », ambiance encore plus cinématographique : on entre dans « The Great Gatsby » de Baz Luhrmann qui a servi de bande originale, il ne manque que Leonardo Di Caprio. Les danseurs trinquent avec du vin mousseux, elle remercie encore une fois, sourit et disparaît impalpable comment il est arrivé. Une heure et vingt minutes de concert: trop court pour ceux qui attendent depuis des mois cette date uniquement italienne, assez payante et peut-être vue de très loin, uniquement via les écrans géants. Mais pas de longues grimaces pour Lana : impossible de partir sans avoir un peu tomber amoureux d’elle.

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