Le bataillon ultra-orthodoxe israélien que les États-Unis voudraient sanctionner – The Post

Il s’appelle Netzah Yehuda, est composé de nombreux soldats issus des secteurs les plus radicaux et de droite des mouvements nationalistes juifs et a été accusé à plusieurs reprises de violer les droits des Palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publiquement protesté samedi. https://twitter.com/netanyahu/status/1781772418651975944 contre l’éventuelle imposition de sanctions par les États-Unis contre des unités militaires israéliennes accusées de violations des droits de l’homme. La nouvelle selon laquelle le gouvernement américain discutait de sanctions a été donnée par le site Axios puis repris et confirmé par ses propres sources également par divers médias internationaux. Elle a été qualifiée d'”imminente” et si elle était effectivement prise, elle serait très significative : ce serait en effet la première fois que les États-Unis décident d’imposer des sanctions à une unité militaire israélienne, et une nouvelle confirmation de la montée en puissance des sanctions contre une unité militaire israélienne. tensions entre Israël et les États-Unis à propos de la guerre dans la bande de Gaza.

Netanyahu a déclaré que les sanctions seraient « le comble de l’absurdité et de la bassesse morale ». On ne sait pas encore de quelle unité militaire il s’agit, mais les médias israéliens ont notamment parlé du bataillon Netzah Yehuda, une unité controversée de l’armée israélienne composée de juifs ultra-orthodoxes qui jusqu’en 2023 avait opéré principalement en Cisjordanie. Le bataillon Netzah Yehuda a été défini par le journal progressiste israélien Haaretz «une sorte de milice indépendante qui ne respecte pas les règles de l’armée».

Le bataillon est composé uniquement d’hommes de religion juive (les femmes ne peuvent pas y entrer) et possède des règles particulières qui permettent de sauvegarder les principes de la religion orthodoxe. Ces dernières années, elle a été au centre de nombreux cas de violences présumées contre des civils palestiniens, qui pourraient constituer la base d’éventuelles sanctions américaines. Ces derniers mois, plusieurs soldats du bataillon ont également été employés dans des opérations à Gaza, d’abord pour garder les frontières, puis activement dans l’invasion de la bande de Gaza.

– Lire aussi : Guide des partis ultra-orthodoxes israéliens

Les juifs ultra-orthodoxes sont exemptés du service militaire depuis la fondation d’Israël, non pas sur la base d’une loi de l’État, mais grâce à une série d’exemptions religieuses émises par le gouvernement sous forme de dispositions administratives renouvelées périodiquement. En 1999, certains membres de la communauté ultra-orthodoxe, également définie harédi, ils fondèrent un bataillon militaire qui veillerait à ce que les soldats respectent leurs règles religieuses strictes, allant de l’alimentation stricte kascherc’est-à-dire celui permis par les lois religieuses juives, de réserver des parties de la journée à l’étude de la Torah (le livre sacré de la religion juive).

À partir de 2009, le bataillon, initialement appelé Netzah Haredi, a pris des dimensions importantes, atteignant même 1 000 soldats. Les femmes qui ne sont pas des épouses de soldats ne peuvent ni travailler ni entrer dans les bases de Netzah Yehuda, et la stricte séparation entre les sexes imposée par l’interprétation ultra-orthodoxe de la religion juive doit être respectée.

(Photo de Lior Mizrahi/Getty Images)

Pendant quinze ans et jusqu’en 2013, le bataillon a opéré principalement en Cisjordanie. Selon des analystes militaires cités par Temps Financier au moins la moitié des soldats du bataillon sont issus des secteurs les plus radicaux et de droite des mouvements nationalistes juifs, y compris ceux des colons qui occupent illégalement des zones de plus en plus étendues de Cisjordanie. Les colonies sont des colonies qu’Israël a maintenues et développées pendant des décennies en Cisjordanie, qui est pourtant un territoire qui, selon une grande partie de la communauté internationale, appartient aux Palestiniens : pour cette raison, elles sont généralement considérées comme illégales, bien qu’Israël le conteste.

En 2022, le Département d’État américain a commencé à enquêter sur des allégations de violations des droits de l’homme commises par le bataillon, qui avait été au centre de nombreux incidents de violence contre des civils palestiniens au cours des années précédentes. Le cas d’Omar Abdelmajed Assad, un homme de 78 ans possédant un double passeport palestinien et américain, revêt une grande importance en particulier. Au cours d’une opération nocturne de Netzah Yehuda dans la ville où il vivait, Assad a été menotté, bâillonné et laissé froid au sol jusqu’à ce qu’il soit retrouvé mort quelques heures plus tard d’une crise cardiaque. Trois commandants de l’unité ont été reconnus coupables de “conduite non conforme aux règles militaires”, mais aucun procès pénal n’a jamais été ouvert, le tribunal militaire ayant indiqué qu’il n’était pas possible d’établir un lien entre la mort d’Assad et les conditions de détention. son arrestation.

Le cas d’Assad n’est que le dernier d’une série de violences signalées par des civils palestiniens. Quelques mois plus tard, en décembre 2022, il est décidé de transférer le bataillon de la Cisjordanie vers le plateau du Golan (un plateau d’environ 1 800 kilomètres carrés occupé par l’armée israélienne en 1967, après l’avoir soustrait au contrôle de la Syrie). : officiellement, la relocalisation était indépendante des controverses et des rapports de violence.

(Photo de Lior Mizrahi/Getty Images)

Les éventuelles sanctions américaines pourraient être précisément liées aux violations des droits de l’homme en Cisjordanie et s’appuient sur une loi de 1997 qui tire son nom de son premier signataire, le sénateur Patrick Leahy : elle prévoit que les forces de sécurité, militaires et policières étrangères ne peuvent recevoir aucun type de sanctions. de soutien, financier ou de formation de la part des États-Unis s’ils sont reconnus coupables de manière crédible de violations des droits humains.

La Chambre des représentants américaine a approuvé samedi une aide militaire de 26 milliards de dollars pour Israël, ainsi qu’une aide humanitaire pour la population de Gaza. La loi devra désormais être approuvée par le Sénat pour entrer en vigueur. Selon les médias américains, les sanctions pourraient arriver en même temps que l’approbation finale du financement, également pour répondre aux critiques dirigées contre le président Joe Biden et venant de la gauche. Divers mouvements et militants accusent Biden de soutenir inconditionnellement la politique du gouvernement israélien et la guerre menée à Gaza, qui a causé plus de 34 000 morts parmi les Palestiniens.

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