Macron, que se passe-t-il maintenant ? Voici pourquoi l’ancien enfant prodige sera un canard boiteux (et que peut-il arriver)

Macron, que se passe-t-il maintenant ? Voici pourquoi l’ancien enfant prodige sera un canard boiteux (et que peut-il arriver)
Macron, que se passe-t-il maintenant ? Voici pourquoi l’ancien enfant prodige sera un canard boiteux (et que peut-il arriver)

«Le moment est venu de former un grand bloc clairement démocrate et républicain pour le second tour.» Emmanuel Macron, le Président, sort du vote d’hier en France sérieusement dévalorisé. Son parti, aux mains du Premier ministre Gabriel Attal, 35 ans, n’est que troisième, expulsé par la polarisation qui voit d’un côté le Rassemblement national de Marine Le Pen, Jordan Bardella et la gauche unie (mais pas compacte). du Nouveau sur l’autre Front Populaire de Mélenchon et Glucksmann. Pour sortir dignement du coin, lui qui s’est toujours déclaré immunisé contre « l’esprit du perdant », un peu comme Joe Biden en Amérique ces jours-ci, Macron relance en quelques lignes.

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La défaite

Il prend acte de la défaite du macronisme et lance un appel pour barrer la route à Matignon, du gouvernement, auprès des ministres du RN. Il ajoute une déclaration qui sonne comme une justification d’un choix, celui de dissoudre l’Assemblée nationale, critiqué même par ses plus proches conseillers. Était-il vraiment nécessaire d’amener les Français aux urnes immédiatement après la victoire de Le Pen-Bardella aux élections européennes ? Par ailleurs, à un mois des JO de Paris, en quelque sorte « gâcher la fête de la France » ?
Macron avait expliqué qu’il ne pouvait pas faire autrement, en raison du besoin de clarté démocratique nécessaire. Et le voilà réitéré dans un premier commentaire après avoir réuni ses alliés à l’Elysée avant les résultats. «La forte participation au premier tour témoigne de l’importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique qui nous oblige à choisir». Le raisonnement sous-jacent semble être, selon les observateurs, qu’après la victoire de Marine Le Pen aux élections européennes, le Président s’est retrouvé à la croisée de deux chemins également imperméables. En attendant que le RN arrive aux élections présidentielles de 2027 au lendemain d’une campagne politique acharnée dans l’opposition, d’une longue marche triomphale, ou après plus de deux ans d’usure dans une cohabitation entre Macron et le Premier ministre Bardella, qui pourrait toujours réserver des surprises . Deux suggestions sont évoquées aujourd’hui en France, concernant le déclin de Macron et le macronisme.

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Les réactions

La première, c’est lorsqu’au soir de son triomphe à l’élection présidentielle de 2017, il affirme que les Français n’auront plus « aucune raison de voter pour l’extrémisme ». Et hier, la polarisation se situait précisément entre une droite et une gauche tout aussi radicales. «Pour avoir participé à ce moment, le fait que l’histoire puisse se terminer même avec une majorité relative du Rassemblement National est insupportable», déclare l’ancien loyaliste des Marcheurs et désormais dissident Gilles Le Gendre. D’autres sont plus durs et, cités par des médias comme le modéré Le Figaro, parlent d’« erreur apocalyptique », d’« idée suicidaire », de « pure folie ». La deuxième suggestion est la photo officielle postée par Macron sur Instagram du moment où il annonce la décision à « ses » ministres. Et force est de constater que pour la plupart d’entre eux, même les plus importants, c’est un coup de tonnerre. À commencer par Attal, les bras entrelacés, pâlissant. Et par Gérald Darmanin, longtemps ministre de l’Intérieur, incrédule, la tête dans les mains. Célia Belin, analyste au Conseil européen des relations extérieures à Paris, observe simplement que Macron “a joué à la roulette russe avec la France, presque impardonnable”. Attal, en particulier, a dû se sentir comme quelqu’un qui est porté haut puis plongé plus bas. La raison de ce choix serait en fait le détachement de Macron de la réalité, son égocentrisme, la conviction qu’il peut gagner à nouveau grâce à ce qu’il espère être “un coup de pouce” des Républicains vers une droite “imprésentable”.
Le Figaro cite encore l’ancien premier ministre Édouard Philippe, candidat potentiel à l’Elysée en 2027, pour qui “le Président a éliminé la majorité présidentielle, maintenant on va vers autre chose qui ne peut pas être comme avant”. Macron veut probablement que ce « quelque chose » soit une barrière centriste, démocratique et républicaine, à laquelle doit s’opposer Le Pen-Sbardella.

Solitude

Mais d’un côté sa solitude ressemble à celle de Biden, de l’autre son erreur, si elle est une erreur, de convoquer des élections anticipées, rappelle une autre décision suicidaire de l’histoire européenne récente, celle de David Cameron qui voulait très fort le référendum de 2016 sur Brexit. Et il a tout perdu. Mais désormais, à qui la coalition macronienne pourrait-elle « s’étendre » ? Comment les frontières de la Macronie peuvent-elles s’étendre vers la gauche, et non vers celle maximaliste et antisémite de Mélenchon, ou avoir à leurs côtés les républicains divisés avec le départ de leur président, Éric Ciotti, qui a étonnamment décidé de s’allier et de soutenir Bardella. ? Une polarisation, celle qui s’est manifestée lors du vote d’hier, où un ancien président socialiste comme Hollande se retrouve projeté au second tour avec le Nouveau Front populaire de Mélenchon. Macron, au vu du premier, avait mis en garde contre une éventuelle « guerre civile » si les extrémistes de droite et de gauche l’emportaient. Des temps difficiles pour l’Elysée, aussi parce que Macron a promis de rester jusqu’en 2027.

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