La disposition sur liste d’attente et la « psychiatrie bonsaï »

par Andrea Angelozzi

31 MAI

Cher Directeur,
En lisant le projet de disposition du ministre Schillaci sur les listes d’attente dont nous a immédiatement fait part Quotidiano Sanità, je suis tombé sur deux articles consacrés à la santé mentale. L’article 20 établit en effet un financement supplémentaire de 80 millions par an destiné au renforcement des départements de santé mentale, pour mettre en œuvre les objectifs de prévention, de soins et de mise en réseau des adultes, de l’enfance et de l’adolescence, également prévus par le nouveau Plan d’action national pour Santé mentale 2024 2026, et mettre en œuvre des plans régionaux pour la prise en charge des personnes souffrant de troubles de la nutrition et de l’alimentation.

Bien entendu, une attention est également portée aux délinquants visés par l’art 21, pour rassurer la population que leur sécurité est activement prise en charge et que nous mettrons le fou bien gardé quelque part.
A cet effet, grâce à l’allocation importante, les professionnels nécessaires peuvent être recrutés, dont une liste détaillée est établie et leur formation est également garantie.

Cette disposition suit celle élaborée à l’époque par le ministre Speranza, qui avait alloué 60 millions d’euros ponctuels à la santé mentale, mais avec la différence que si la première était consacrée à la santé mentale des adultes, celle-ci, avec une allocation pas très différente, vise s’attaquer également aux problèmes de santé mentale chez l’enfant et l’adolescent. Non seulement cela, mais il intègre également les dispositions spécifiques (et les allocations) qui ont été prises pour la DNA, y compris tout ce qui est contenu dans ce prêt unique. Les ministères se succèdent, mais la (peu) attention portée à la santé mentale ne change que pour le pire.

Je n’ai trouvé aucune trace du nouveau PANSM 2024-2026 que j’imagine donc en gestation mais je ne peux qu’admirer que sans que son contenu soit connu, des fonds sont déjà alloués pour sa mise en œuvre.

J’aimerais pouvoir dire que le montant alloué correspond à 2,2% du financement 2022 pour la santé mentale, mais malheureusement ce n’est pas le cas, puisque le financement concerne également l’enfance et l’adolescence et inclut le financement ultérieur de l’ADN. C’est donc moins de 2%, bien moins..

Deux considérations.

La première est que cette disposition marginale est la seule chose tangible pour la santé mentale un an après la mort de Barbara Capovani, les grandes proclamations, la création de la nouvelle Table de Santé Mentale, les lettres au Président de la République et les grands projets des psychiatres sur la nouvelle psychiatrie 100 ans après la naissance de Franco Basaglia. Et cela devrait faire comprendre une fois pour toutes aux psychiatres, aux patients et aux associations familiales que les discussions sur les 5% du FSN, destinés à la santé mentale (ce qui nécessiterait 2,5 milliards supplémentaires, et non 80), ne sont que des fantasmes ridicules et donc aussi. l’idée qu’une discussion sérieuse puisse être ouverte sur la situation de la santé mentale en Italie.

La seconde est que l’idée selon laquelle ces 80 millions d’euros par an dans les intentions du Ministère garantiront du personnel, des formations et des projets pour une situation dévastée comme celle actuelle ne peut s’expliquer qu’avec l’hypothèse de construire une psychiatrie bonsaï, où tout devrait être là, mais tout petit… J’ai des pommiers bonsaï, qui produisent de toutes petites pommes, ils ne nourrissent personne, mais ils contribuent à l’apparence du pommier.

Est-ce l’intention du ministère ?

Andrea Angelozzi
Psychiatre

31 mai 2024
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