Les 12 derniers jours du (roi) Roger Federer

God Save the King, titrait L’Equipe au lendemain de l’annonce. Car un Roi, même lorsqu’il descend du trône, contraint d’abdiquer en raison de son âge, des limites de son corps, le reste en fait à jamais dans l’imaginaire collectif, quoi qu’il décide de faire, pour lui-même et pour les autres. Comme, comment Roger Federer, qui fait partie de ce petit cercle. Celui d’un athlète, sur et en dehors du terrain, capable d’avoir un impact sur des générations entières de passionnés de tennis, de professionnels et d’un public transversal, qui en lui et grâce à lui, ont capté l’essence de certaines qualités clés de sa manière de interpréter le sport et l’essence de la vie : élégance, perfection, courage, valeurs humaines et familiales, amitié.

Désormais, près de deux ans après le retrait officiel, il arrive exclusivement sur Amazon à partir du 20 juin Vidéo principale le documentaire qui retrace la période précédant l’acte final, Federer – Les douze derniers joursdirigé par Asif Kapadia (avec Joe Sabia), le même réalisateur d’œuvres révélatrices sur Ayrton Senna et Diego Armando Maradona. Une œuvre intime, personnelle, dont on ne voudrait jamais entrevoir la fin, justement pour garder intacte sa beauté. Oui, car dans une sorte de The Last Dance, privé et collectif, enfermé dans un compte à rebours plus limité dans le temps, tout part de là : il y a le communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, destiné aux followers, et dont les mots sont marqués par sa propre voix, «Quand j’ai commencé à jouer au tennis, j’étais ramasseur de balle à Bâle. J’ai regardé les joueurs comme des géants, avec admiration. J’ai commencé à rêver, cela m’a amené à travailler dur pour réaliser mon rêve d’enfant. Et au tennis : je t’aime et je ne te quitterai jamais.” La sortie de scène, à laquelle personne (pas même lui) ne semble arriver prêt, conscient, au point de se demander ému, “et à partir de demain que ferai-je, ou quelle sera la prochaine étape ?”.

C’est le point de match le plus difficile, mais utile pour retrouver paix et sérénité. Mais dès les premières images, ce qui ressort avant tout, c’est la stature de l’athlète : un smash incroyable contre Roddick à Bâle, le tweener sous les jambes pour transpercer Djokovic à l’US Open, images au ralenti avec le ramasseur de balle Federer laissant la place au brillant Federer, plein de détails, de gestes, d’harmonie, mais aussi de vulnérabilité, de fragilité, qui semble flotter dans les airs comme dans un ballet d’opéra, mais qui ensuite avance péniblement, avec » une voix étouffée à proximité de l’épilogue sportif, sans doute ignorant de ce qu’il a réussi à offrir à ses partisans mondiaux, immortalisés dans l’étonnement, en le voyant partir. En fait, ils parlent pour lui avant tout, 24 ans de carrière professionnelle, débutée à 17 ans, 103 tournois remportés (le premier à Milan), 20 Grands Chelems, de l’Australie à Paris, de New York à Londres (8 fois, record toujours invaincu), en l’occurrence, sur les courts en gazon bien-aimés de Wimbledon, la médaille d’or olympique en double (gagnée avec Stan Wawrinka), les 6 finales ATP, les victoires (1251), les matchs mémorables (contre Djokovic et Nadal), la conquête du saladier le plus convoité, la Coupe Davis, remportée par la bien-aimée Suisse en 2014, sans oublier les certificats et les gains.

Mais les moments à retenir, ici, dans le documentaire, sont aussi les mots clés qui jalonnent son existence. Famille, Premièrement. Lorsqu’il a lu la tristement célèbre et douloureuse annonce de sa retraite, peu après, son épouse Mirka, mariée en 2009, était à ses côtés comme d’habitude : un pilier, une confidente, une meilleure amie, la mère de ses quatre enfants, les jumeaux Leo et Lennart (qui a fait irruption vêtu de chemises d’Arsenal) et les jumelles Charlene Riva et Myla Rose. Elle constitue la pointe de son cercle magique et protecteur, avec ses parents Lynette et Robert, l’agent et
manager Tony Godsick, à Severin Lüthi, qui a été l’entraîneur principal de 2007 à 2022. Tout le monde lui a donné de l’énergie. Federer est aussi devenu Federer, et sans doute, pour son être anti-star, pour la normalité qu’il retrouvait toujours après chaque entraînement, tournoi, triomphe, défaite ou match, la même capable de lui donner la force de dépasser la sienne. compétences, blessures, opérations et rester la personne (et non le personnage) qu’il était.

LE ventilateur, les publics du monde entier l’ont compris, et donc aimé, avant de le voir jouer. Federer ne les a jamais trahis, il s’est toujours permis, les récompensant par des jeux artistiques, des moments inoubliables. Amitié et rivalité. Des mots qui, dans un seul cas, sont éliminés et révèlent une relation sincère, affectueuse et respectueuse. Celui de Rafa Nadal, l’autre légende avec qui il dispute son dernier match, en double, à Laver Cup à Londres, le 23 septembre 2022le défilé final, et auquel est consacrée une partie importante de ce voyage.

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