Assange gagne devant la Haute Cour de Londres : il pourra faire appel contre son extradition vers les États-Unis

Assange gagne devant la Haute Cour de Londres : il pourra faire appel contre son extradition vers les États-Unis
Assange gagne devant la Haute Cour de Londres : il pourra faire appel contre son extradition vers les États-Unis

Julian Assange a remporté une victoire importante dans sa bataille juridique contre l’extradition vers les États-Unis d’Amérique. Les juges de la Haute Cour de Londres, appelés à se prononcer sur le droit d’Assange de présenter un nouveau recours au Royaume-Uni – où le journaliste australien est détenu depuis 2019 – lui ont en fait donné raison, évitant ainsi son extradition immédiate vers les États-Unis. En mars, la Cour a statué qu’Assange ne pouvait faire appel de son extradition vers la Grande-Bretagne que si l’administration Biden n’avait pas été en mesure de fournir des garanties adéquates concernant une série de droits dont Assange doit pouvoir bénéficier devant les tribunaux américains, y compris le droit d’invoquer le premier amendement de la Constitution américaine, concernant la liberté d’expression. Les assurances américaines, arrivées en mars, n’ont pas été jugées suffisantes. Puisque, selon les juges, les craintes d’un procès inéquitable à l’étranger sont fondées, cette manche a donc été remportée par Assange et ses avocats. Le journaliste australien est accusé d’espionnage par les États-Unis suite à la publication de milliers de documents confidentiels et diplomatiques du gouvernement américain, pour lequel il risque jusqu’à 175 ans de prison.

Après avoir convoqué une audience les 20 et 21 février derniers, la Haute Cour de Londres a balayé six des neuf objections à la demande américaine d’extradition d’Assange formulées par ses avocats. Mais dans le même temps, il avait demandé aux États-Unis de fournir des assurances adéquates sur les trois autres, à savoir : le manque de garanties qu’Assange, pour se défendre, aurait eu le droit de se défendre. invoquer le premier amendement à la Constitution américaine en tant que citoyen australien (les extraditions sont interdites si l’accusé risque de ne pas jouir des mêmes droits que les citoyens du pays demandeur) ; le manque de garanties qu’Assange ne souffrirait pas de discrimination lors d’un futur procès, précisément parce qu’il ne peut pas invoquer la citoyenneté américaine comme protection ; le manque de garanties contre une possible condamnation à mort par le tribunal américain qui jugerait Assange. Les assurances envoyées par les États-Unis acceptaient les deux derniers points, garantissant qu’Assange « ne subira aucun préjudice en raison de sa nationalité en ce qui concerne les moyens de défense qu’il pourrait chercher à invoquer au procès et au prononcé de la peine » et qu’« une condamnation à mort ne sera ni demandé ni imposé à Assange. Au contraire, ils sont restés extrêmement vagues sur le premier, affirmant qu’Assange « aura la possibilité d’essayer de s’appuyer sur un procès qui est sous la protection du premier amendement », mais qu’une telle décision « ne peut être prise que par le Cour américaine”. Lors de l’audience d’aujourd’hui, l’équipe d’avocats défendant Assange n’a pas contesté les garanties sur la peine de mort, acceptant qu’il s’agissait d’une « promesse sans équivoque de l’exécutif », mais a concentré ses objections sur la question inhérente aux garanties du Premier Amendement. Les avocats d’Assange ont soutenu que les États-Unis ont fourni des garanties « manifestement insuffisantes » sur le fait que le fondateur de WikiLeaks il serait protégé par la liberté de la presse s’il était extradé vers les États-Unis pour y répondre d’accusations d’espionnage.

Vers 12h30 (13h30, heure italienne), les juges Victoria Sharp et Jeremy Johnson ont déclaré qu’Assange avait des motifs de contester l’ordre d’extradition du gouvernement britannique. A la lecture du verdict, les milliers de partisans du journaliste australien rassemblés aujourd’hui près du bâtiment où s’est déroulée l’audience se sont mis en route des refrains bruyants et un tonnerre d’applaudissements. La plupart des militants pro-Assange étaient déjà présents sur place depuis ce matin, scandant pendant des heures des slogans tels que « Libérez Assange » et brandissant des pancartes avec les mots « N’extradez pas Assange » ou « Le journalisme n’est pas un crime ». Parmi les personnes présentes, outre l’avocate Stella Morris, l’épouse d’Assange, et John Shipton, père du fondateur de WikiLeaks, il y avait aussi l’ancien leader travailliste britannique Jeremy Corbyn, des parlementaires d’Australie et d’autres pays et des militants d’organisations humanitaires comme Amnesty International. En vue des prochaines étapes, grâce au verdict d’aujourd’hui, le combat de Julian Assange acquiert une nouvelle vie, malgré l’énorme silence médiatique des médias occidentaux continuent de peser lourdement sur la désinformation et le manque de conscience collective autour de cette question.

[di Stefano Baudino]

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