L’irrigation localisée au goutte-à-goutte, qui n’humidifie qu’une partie de la zone racinaire, est largement utilisée dans les oliveraies.
Les effets de l’irrigation sur la teneur en huile de l’olive et sur la qualité de l’huile d’olive extra vierge dépendent du cultivar, ainsi que des conditions environnementales et de la gestion. Bien que l’on suppose généralement que l’irrigation ne modifie pas la teneur en huile, il existe également des preuves d’une augmentation de l’huile lorsqu’elle est exprimée en poids sec. De plus, certaines études démontrent que l’irrigation n’a pas d’influence sur la composition en acides gras, tandis que d’autres montrent une influence de l’irrigation sur les ratios acides gras monoinsaturés/polyinsaturés et insaturés/saturés. De plus, aucun effet cohérent de l’irrigation n’a été signalé sur d’autres paramètres, tels que les tocophérols, l’acidité, les indices de peroxyde ou les coefficients d’extinction.
Non seulement la quantité, mais aussi la répartition de l’eau dans le sol est importante.
Certains auteurs ont irrigué des oliviers « Picual » matures avec la même quantité d’eau mais avec un nombre de goutteurs différent, et ont découvert que le rendement augmente lorsque le nombre de goutteurs, c’est-à-dire lorsque la partie de la zone racinaire est mouillée, augmente. Cependant, des études ont souvent comparé la possibilité d’augmenter la surface mouillée de 20 à 30 % du système racinaire jusqu’à un maximum de 59 %, avec une augmentation de la productivité mais sans influence sur la qualité de l’huile.
Il n’existe donc aucune information sur la mesure dans laquelle l’irrigation localisée réduit les performances de production des oliviers., par rapport aux arbres dont la racine entière est mouillée par l’eau. Cet aspect est important pour établir l’effet sur la productivité de l’irrigation complémentaire et des précipitations avant la récolte, courantes dans la plupart des zones où les oliviers sont cultivés.
L’hypothèse des chercheurs espagnols est que les oliviers dont toute la zone racinaire est mouillée par l’irrigation fonctionnent différemment des arbres dont une partie des racines reste sèche.
Irrigation goutte à goutte des oliviers, impact sur le développement racinaire et la productivité
La productivité et la qualité de l’huile ont été comparées sur des oliviers avec irrigation localisée (LI) et dans lesquels la racine de l’olivier était complètement irriguée (P). Les arbres irrigués par irrigation localisée ont reçu suffisamment d’eau pour répondre à leurs besoins en eau. L’étude a été réalisée pendant trois années consécutives sur des oliviers matures « Manzanilla de Sevilla » sur le terrain.
Les arbres cultivés avec une irrigation localisée ont montré un état hydrique similaire à celui des oliviers entièrement irrigués, mais avec une réduction de la conductance stomatique. L’effet des traitements d’irrigation sur la photosynthèse des mailles était moins évident.
On a observé diminution de la production d’olives dans les oliviers avec irrigation localisée, par rapport aux arbres entièrement irriguésprobablement en raison de la réduction des échanges gazeux.
Aucune différence n’a été trouvée entre les traitements d’irrigation localisés et complets pour le poids des olives, le rapport pulpe/noyau, le volume et les diamètres longitudinaux et équatoriaux des fruits.
Le traitement d’irrigation localisé n’a provoqué aucun effet nocif ni sur la teneur totale en huile ni sur le rendement en huile d’olive vierge. La teneur en phénol était plus élevée dans le traitement d’irrigation localisé, mais le (E)-hex-2-énal, l’un des principaux composés volatils et le plus lié aux attributs positifs de l’huile d’olive, était plus faible.. Aucune différence significative n’a été trouvée dans la description sensorielle des arômes de l’huile.
