«Quelqu’un tue les plus grands chefs d’Italie», le nouveau «mystère culinaire» de Luca Iaccarino

Il y a eu six meurtres en 2017, tous contre de grands chefs turinois. Sept ans plus tard, on repart de (spoiler…) Antonino Cannavacciuolo, dont la vaste masse flotte un soir de mai dans les eaux du lac d’Orta. C’est le début du nouveau « mystère gastronomique » de Luca Iaccarino, un critique gastronomique bien-aimé doté d’un talent évident pour l’intrigue et l’écriture brillante.

Comme le précédent Quelqu’un tue les plus grands chefs de Turin (2017) aussi Quelqu’un tue les plus grands chefs d’Italie (publié chez Edt) oscille entre restaurants étoilés et restaurants, très appréciés du critique Iaccarino. Mais ces démarches sont également appréciées par le protagoniste homonyme des deux romans. Ce qui n’est pas exactement Iaccarino en tant qu’écrivain, mais il y ressemble beaucoup. «Éternellement précaire», écrit-il à propos de l’alimentation et des restaurants, toujours harcelé par son patron, «le critique gastronomique italien le plus influent», ou un «horrible représentant de la Première République du journalisme gastronomique et œnologique».

Comme dans le roman précédent, Iaccarino est témoin, et à contrecœur le protagoniste « avec l’habitude de porter malheur », d’une série de meurtres sur lesquels il est appelé à enquêter. Évidemment, comme dans tout bon roman policier (et celui-ci l’est), il y a un commissaire chargé de l’enquête. Et dans les romans policiers de Iaccarino, ça s’appelle Sainte Marie: hommage, inévitable pour un Turinien amoureux des meilleures traditions citadines, au caractère extraordinaire de Fruttero&Lucentini.

Nous ne dévoilerons pas les noms des nouvelles victimes, tous de célèbres chefs étoilés. Disons qu’ils sont au niveau des précédents décès tués à Turin : en 2017 « Matteo Baronetto di Del Cambio a été lyophilisé, Davide Scabin qui avait alors le Combal. Zero a été retrouvé noyé dans du gin tonic, les propriétaires d’un splendide café historique de la ville, Mulassano, ils ont été étouffés par des sandwichs, ceux du meilleur bistro de Turin, Magazzino 52, embrochés avec une brochette. Avec beaucoup d’ironie, les informations ne manquent pas pour les amateurs de toutes les tendances culinaires et quelle “haute” réflexion: “la cuisine est le langage le plus universel qui soit, […] il parle à tout le monde, aux riches et aux pauvres, il fait asseoir ses adversaires ensemble. »

Ou: “La figure mythique du critique – non seulement gastronomique, mais théâtral, littéraire, artistique -, ce qui était gigantesque au XXe siècle, était un antagoniste, une antithèse qui conduisait à une synthèse, maintenant tout cela est une magna magna”. Quelqu’un tue les plus grands chefs d’Italie est une lecture hautement recommandée, sur la plage sous un parasol ou dans une piola, devant un verre de barbera.

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