Première nationale hier à AstiTeatro pour “La cérémonie du massage”. L’article

Première nationale hier à AstiTeatro pour “La cérémonie du massage”. L’article
Première nationale hier à AstiTeatro pour “La cérémonie du massage”. L’article

L’ironie aiguë d’Alan Bennett dans la dramaturgie de Tobia Rossi et dans l’interprétation de Gianluca Ferrato mise en scène par Roberto Piana dans la pièce présentée pour la première fois au Teatro Alfieri

ASTI – « Une fonction est un jeu» où les fidèles sont le public et l’officiant est l’interprète. C’est la prémisse de « La cérémonie de massage » d’Alan Bennett, présenté hier 21 juin en première nationale AstiThéâtre, festival qui s’est avéré une fois de plus accueillir le meilleur du théâtre contemporain. AstiTeatro se poursuivra jusqu’au 29 juin et le programme peut être consulté sur astiteatro.it. Ce week-end le festival accueillera le concours de théâtre « Scintille » (voici le programme).

“The Massage Ceremony” est un court roman, écrit par Bennett il y a une vingtaine d’années et avec des thèmes, a-t-il souligné. Tobia Rossi, qui a supervisé la dramaturgie, sont toujours extrêmement actuelles. Sa charge ironique, son analyse impitoyable des hypocrisies et sa délicatesse inattendue dans la peinture des faiblesses humaines transparaissent dans l’exposition avec réalisé par Roberto Piana, qui reprend la traduction d’Anna Marchesini, la première (et jusqu’à hier seulement) à l’avoir mise en scène.

Dans un nuage d’encens Gianluca Ferrato, sous les traits sacerdotaux du père Geoffrey Jolliffe, il brandit un encensoir et s’apprête à célébrer une commémoration funéraire. Une tour tournante au centre devient chaire, confessionnal et autel, tandis que des bougies sur les côtés complètent le décor d’une église catholique, mais l’atmosphère semble être celle d’un concert qui s’ouvre sur « Bohemian Rhapsody » et des effets de fumée. C’est un contraste entre le sacré et le profane, l’apparence et l’intériorité, la mondanité et l’intimité qui est très présent chez Bennett et aussi bien rendu à partir des détails scéniques (par Francesco Fassone).

Le célèbre est Clive, un jeune et beau masseur décédé subitement en Amérique latine, ainsi qu’un gigolo avec de nombreux clients VIP, dont, bien qu’étranger au monde qui compte, le prêtre lui-même. Ferrato exprime la personnalité du Père Geoffrey et sa complexité, dans laquelle foi et homosexualité, timidité et passion cohabitent paisiblement, dans un dévouement sincère à son ministère. Le choix dramaturgique se concentre sur son regard, à travers lequel le spectateur observe toute la pléthore de personnages rassemblés dans l’église : une foule de chanteurs, stars du spectacle, individus enrichis et vulgaires, ignorant les normes les plus élémentaires de bienséance et d’éducation. Les propos de Ferrato/Jolliffe sont hilarants, exprimés sous forme de réflexion, mais aussi de dialogue avec le défunt, évoqué dans ses prouesses physiques recherchées et dans son impudeur. Ainsi, alors que le rituel/spectacle commence (les notes sont celles de “Le spectacle doit aller un”), on a l’impression de voir une foule d’individus”je sors d’une convention Star Wars» qui fument à l’église, s’endorment pendant les prières, prennent le bénitier pour un cendrier géant.

Dans un océan de mondanité superficielle impitoyable et impitoyablement photographiée, surgissent des personnages auxquels Ferrato donne la parole, dans des dialogues où il multiplie sa voix et ses postures. Justement lors des différentes interventions des amants/clients du défunt, la terreur s’installe parmi les personnes présentes quant à la cause de sa mort. Le virus redouté (évidemment le SIDA) n’est jamais évoqué, mais il occupe une place importante et le contraste entre l’apparence calme de la cérémonie et la panique générale devient frénétique, jusqu’à une révélation finale, quand (Queen encore) la tension se dissout avec les notes de ” Qui veut vivre pour toujours”.

Beaucoup d’idées et de thèmes, toujours filtrés par la splendide interprétation de Ferrato, déjà dirigée avec la même ironie et la même perspicacité par Piana dans le précédent “Tutto sua madre”. Aux observations caustiques sur la hiérarchie ecclésiastique ou sur l’hypocrisie obtuse des paroissiens s’ajoutent le monde intérieur du Père Geoffrey, loin d’être dur, avoué de manière ironique, mais aussi doux dans son besoin de compagnie. “T’avoir en sous-vêtements en train de regarder la télévision sur le canapé était ce qui se rapprochait le plus de vivre avec quelqu’un que j’aie jamais eu.», dit le protagoniste dans un dialogue imaginaire avec Clive, et une faiblesse se révèle être un désir humain d’amour et de partage, bien qu’impromptu et payé. Le voyage dans les profondeurs de l’instinct et du désir débouche sur un voyage encore plus tendre, à la recherche d’une affection nécessaire. Ce sera la fin qui sublimera, avec une idée de mise en scène qui sent la rencontre, un mot écrit, un toast avec un thé, le côté finalement lyrique d’une histoire qui amuse avec des larmes et puis est un peu émouvante.

Une mise en scène qui surprend, provoque, encadre astucieusement des chansons iconiques et est toujours soutenue par des tempos parfaits. On pourrait le définir comme un jeu de miroirs, où Ferrato incarne plusieurs personnages et leur reflet sur le visage et dans les reflets de son protagoniste principal, dans un dialogue continu avec l’extérieur et avec son intérieur. Les applaudissements, nombreux et mérités, du Théâtre Alfieri sont au rythme de “Just a Gigolo”, mais “La cérémonie du massage” est bien plus que cela.

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