les révélations sur le massacre |iO Donna

Ustica : une brèche dans le mur il n’a pas encore été diffusé (le rendez-vous est à 21h20 sur Rai 3 en direct du Musée pour la Mémoire d’Ustica à Bologne) et a déjà fait beaucoup de bruit. Massimo Gilettirevenant à Rai plus agressif que jamais, à l’occasion du 44e anniversaire du massacre du 27 juin 1980, il a promis de nouveaux témoignages qui feront certainement débat.

Massimo Giletti: «Le Rai a toujours été ma maison, c'est un grand amour»

Ustica : une brèche dans le mur: l’entretien inédit

Le point culminant du spectacle est l’entretien avec un ancien attaché militaire français qui, à l’époque contemporaine du désastre, était de service à l’ambassade de France à Rome. Contrairement à ce qu’il avait déclaré aux services secrets italiens en 1990, l’ancien 007 confie qu’il y avait des avions de l’armée de l’air française en vol ce soir-là et que le radar de la base aérienne de Solenzara, en Corse, il n’a pas été arrêté pour maintenance mais était en parfait état de fonctionnement.

Un mensonge sensationnel, pas tout à fait inattendu. Cette rétractation s’inscrit non seulement dans le cadre général des erreurs d’orientation et des réticences qui ont toujours accompagné toute recherche de la vérité, mais coïncide avec les récentes déclarations de Giuliano Amato.

L’hypothèse du missile français

Dans une interview avec La républiquea, l’ancien premier ministre accuse la France d’avoir toujours menti et d’être l’unique cause du drame. Reprenant les propos de Francesco Cossiga, ancien Président de la République puis chef du gouvernement, un chasseur français a abattu le DC-9 Itavia par erreur avec un missileselon toute vraisemblance destiné au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Dans une note adressée à la haute direction de la Rai, l’homme politique Carlo Giovanardi a fait part de tout son scepticisme face au scoop de Giletti. Niant la présence d’autres avions, il qualifie de fantaisiste la version française du missile. La cause ne peut être attribuée qu’à une bombe, travail des terroristes palestiniens.

La réponse de Daria Bonfietti, présidente de l’association des familles victimes d’Ustica, a été tout aussi rapide : elle a réaffirmé que la seule vérité est la vérité française.

Massimo Giletti et le spécial Rai 3 « Ustica : une brèche dans le mur ». (Poignée)

De nouvelles révélations un Ustica : une brèche dans le mur

Le programme Rai 3 promet de nouvelles révélations. Des spécialistes de l’époque et quelques militaires en service la nuit du drame seront entendus. Le groupe d’experts de l’École Polytechnique de Milan présentera un travail informatique précis, fourni par l’autorité judiciaire, indiquant avec plus de précision la présence d’autres avions non identifiés dans le ciel entre Ponza et Ustica. Le mystère du Mig-23, retrouvé le 18 juillet 1980 sur les hauteurs de Sila, ne sera pas négligé. Le corps du pilote libyen présentait des signes de décomposition avancée. A tel point que sa mort était datée des semaines avant sa découverte.

Le spécial de Massimo Giletti s’inscrit dans le sillage de ce journalisme d’investigation qui, année après année, a ajouté des fragments de vérité dans l’océan de la désinformation systématique. Ce système que le brillant Andrea Purgatori a défini comme un véritable mur de caoutchouc. Le journaliste de Corriere della Sera, décédé en 2023, il a été le premier professionnel à trouver des failles et des lacunes dans les événements relatés par les autorités italiennes. Avec l’espoir que ce soir, une nouvelle brique de mensonges pourra être démolie.

Andrea Purgatori, décédé en 2023, a longtemps vécu le massacre d’Ustica. (Poignée)

La tragédie d’Ustica du 27 juin 1980

Le soir du 27 juin 1980, vol IH870 Itavia en provenance de Bologne avec destination Palerme Punta Raisi il part tard à 20h08 avec 81 personnes à bord. Le voyage le long de la voie aérienne Ambra 13 est exempt d’obstacles à l’exception de deux petites anomalies. La première est qu’à 20h26, le radar de Rome Ciampino a perdu momentanément son signal, à tel point qu’on a pensé à un changement de route, ce qui a été immédiatement démenti par le pilote d’Itavia Domenico Gatti. La seconde est que, du haut de Florence, toutes les balises radio sont inhabituellement éteintes.

A 20h56, le capitaine Gatti annonce qu’il se trouve près de Palerme et s’apprête à atterrir. A partir de ce moment, l’avion disparaît. Dans la matinée, des corps, des parties de l’avion et d’autres éléments n’appartenant pas à l’avion commencent à faire surface le long des côtes de l’île d’Ustica.

La première commission d’enquête indique la cause du malheur en matière de défaillance structurelle. Alors l’hypothèse d’une bombe s’impose. Peu de certitudes : les restes se trouvent dans les profondeurs de la mer Tyrrhénienne. Ce n’est qu’en 1987 et 1991 que leur récupération sera réalisée.

Une image de l’épave du DC-9 au Musée de la mémoire d’Ustica à Bologne. (Poignée)

Une bataille aérienne

Des années plus tard, après de nombreuses commissions d’enquête et expertises, le tableau apparaît malheureusement plus clair. Ce soir-là, une véritable guerre se déroulait dans le ciel italien. Il y a des chasseurs appartenant aux États-Unis, à la France, à deux Mig-23 libyens et à deux chasseurs italiens. Les deux MiG, venus d’ex-Yougoslavie pour leur maintenance et leur ravitaillement, rentrent à Tripoli profitant de l’ombre radar de l’Itavia pour éviter d’être traqués.

Un missile français a accidentellement abattu un avion italienpour tenter de toucher le Mig-23 libyen. Plus convaincante encore est l’hypothèse d’une déstructuration due à une interférence avec le passage d’un avion militaire ou à une collision avec celui-ci.. Le MiG aurait effectué une manœuvre d’évitement soudaine, touchant l’aile de l’avion civil et provoquant sa fracture dans les airs.

Derrière cette tragédie, il y a trois victimes : ceux qui se trouvent au fond de la mer, leurs familles et l’État lui-même.. Tout en comprenant la nécessité de maintenir les équilibres géopolitiques ce silence, entre vérités murmurées et mensonges, dure depuis 44 ans. Soi il est peu probable qu’il donne un nom et un visage au coupable, il semble impossible de trouver des critères et de la substance dans un destin qui, dans la douleur et le désespoir, nous inclut tous.

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