Le défi de la couverture santé universelle qui attend l’UE

La couverture sanitaire universelle (CSU) est l’un des piliers fondamentaux de la stratégie mondiale de l’UE en matière de santé, lancée par la Commission européenne dans le but de promouvoir une société plus saine, plus résiliente et plus équitable au niveau mondial. L’analyse de Sandra Gallina, dg Santé Commission européenne

04/06/2024

La santé est un problème mondial et les événements récents ont accru cette prise de conscience, soulignant sans équivoque l’interdépendance de la santé individuelle et des systèmes de santé à l’échelle mondiale. La pandémie de Covid-19 a mis en évidence que, en tant que communauté mondiale, c’est la composante la plus faible qui détermine la force (ou la faiblesse) globale du système. La pandémie nous a aussi douloureusement rappelé que les plus grandes épreuves auxquelles nous sommes soumis sont les épreuves communes et que nous ne pourrons les surmonter qu’en les affrontant ensemble.

Les défis mondiaux nécessitent des solutions mondiales, et la communauté internationale de la santé doit travailler ensemble pour protéger et améliorer la vie des citoyens et de nos économies, aujourd’hui et à l’avenir.

C’est pour cette raison que la Commission européenne a lancé une ambitieuse stratégie mondiale en matière de santé en novembre 2022, dans le but de promouvoir une société plus saine, plus résiliente et plus équitable à l’échelle mondiale.

La stratégie vise à renforcer l’esprit de solidarité manifesté pendant la pandémie, visant à regagner le terrain perdu pendant le Covid-19 dans la réalisation des objectifs de santé universelle inscrits dans l’Agenda des Nations Unies pour le développement durable, le renforcement des systèmes de santé, la prévention et la préparation d’un éventuel avenir. crises à l’échelle mondiale. La couverture sanitaire universelle (CSU) est l’un des piliers fondamentaux de la stratégie mondiale de santé de l’Union. Il comprend une série d’initiatives visant à renforcer les soins de santé primaires, en intégrant des facteurs tels que l’expansion et la qualification de la main-d’œuvre du secteur, ainsi que l’utilisation de technologies innovantes. Dans le même temps, il vise à s’attaquer aux causes plus profondes d’une mauvaise santé, telles que la pauvreté et les inégalités sociales.

L’Union européenne poursuit ces objectifs, en consolidant les partenariats en matière de santé avec les pays tiers et avec les principaux acteurs au niveau mondial, toujours dans le plein respect de la souveraineté sanitaire au niveau national. De plus, la CSU doit être fondée sur des principes de collaboration et de solidarité. Dans cette optique, l’Union continue d’étendre ses partenariats dans le monde entier, en utilisant les ressources européennes de manière de plus en plus innovante et efficace pour soutenir la couverture maladie universelle. Jusqu’à présent, 1,2 milliard d’euros ont été investis pour soutenir les systèmes de production et de santé en Afrique et ces investissements seront bientôt étendus à d’autres partenaires. L’Union européenne a également signé un pacte de 500 millions d’euros pour améliorer la santé mondiale, en collaboration avec la Fondation Bill & Melinda Gates. En tant que « Team Europe » (c’est-à-dire avec les agences exécutives et les banques de développement), elle a ensuite alloué 778 millions de dollars au fonds Pandémie.

Ce dernier fonds important vise à renforcer les capacités essentielles de prévention, de préparation et de réponse aux pandémies des partenaires à revenu faible et intermédiaire, un élément clé pour renforcer leur souveraineté et structurer une architecture de santé plus solide. L’Union européenne soutient également le partenariat pour une couverture sanitaire universelle, géré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour renforcer les systèmes de santé dans le monde. Les développements dans le domaine de la recherche et de la technologie sont des facteurs décisifs pour relever le défi de l’amélioration des soins de santé et pour mieux faire face aux menaces sanitaires nouvelles et émergentes. Cependant, comme le déclare la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, « la meilleure technologie ne vaut que par les personnes qui savent l’utiliser ». C’est pourquoi main d’œuvre qualifiée et numérisation, facteurs clés pour améliorer la couverture maladie universelle, doivent aller de pair. L’Union a assumé un rôle de direction dans ce sens. Par exemple, en juin 2023, nous avons partagé notre certificat numérique Covid avec l’OMS, permettant ainsi de l’utiliser dans le monde entier dans le cadre du réseau mondial de certification numérique de santé. La poursuite des transferts technologiques et des partenariats dans le domaine de la santé numérique sera essentielle pour parvenir à un changement positif en matière de soins de santé universels.

La géopolitique aura un impact fondamental sur la réalisation de la CSU. 2024 sera une année d’incertitude politique, avec des élections nationales dans plus de soixante pays et des élections européennes en juin. Néanmoins, un engagement maximum doit toujours être garanti pour garantir que les efforts visant à atteindre les objectifs mondiaux en matière de santé se poursuivent sans délai. Il est essentiel que les transitions politiques n’entravent pas les efforts visant à promouvoir la couverture sanitaire universelle ou à maintenir la santé en tête des priorités.

L’Italie a fait siennes ces revendications, surtout cette année où elle préside le G7. Le sommet se concentrera, entre autres, sur la contribution des modes de vie et des habitudes alimentaires saines à l’amélioration de la santé dans le monde. Cela reflète largement la stratégie mondiale de l’Union en matière de santé et les priorités en matière de couverture sanitaire universelle. Le Plan d’action du G7 pour la CSU servira également de boussole pour guider et accélérer les actions collectives vers la réalisation de la couverture sanitaire universelle.

Même si nous vivons à une époque de changements rapides, l’engagement de l’Europe en faveur de l’amélioration de la santé mondiale et de la résilience des systèmes de santé reste constant, notamment grâce à la couverture maladie universelle pour tous. C’est un message que l’Union continuera de diffuser dans les enceintes internationales, notamment au G20 et au G7 sous la présidence italienne.

(Intervention publiée dans la revue Healthcare Policy)

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