Course entre course d’orientation et mathématiques

Le 10 mai dernier Aaron Gaïus a remporté le titre européen de course d’orientation de précision en Spécialité Pré-O, remportant une médaille d’or historique à Turku, en Finlande. L’athlète italien, né en 1988, originaire d’Imer à Primiero, est diplômé en 2014 en Mathématiques de l’Université de Trente. Aujourd’hui, il est chercheur dans la même université où il s’occupe de enseignement des mathématiques.

Docteur Gaius, qu’avez-vous ressenti en remportant une médaille d’or continentale ?

«Je suis très content, mais j’ai déjà repris le travail (rires, ndlr). Était une victoire inattendue, j’avais évidemment préparé la course du mieux que je pouvais, mais je n’aurais jamais imaginé obtenir un résultat similaire. Lorsque vous concourez dans les pays nordiques, qui représentent la patrie de la course d’orientation, vous abordez toujours le défi avec un minimum de respect et surtout les athlètes locaux devraient être favoriséscompte tenu également de leur meilleure connaissance des terrains de compétition.

Sa vie est partagée entre la course d’orientation et les mathématiques. Comment sont nées ces deux passions ?

«Ma passion pour la course d’orientation a ses origines pendant l’école primaire, lorsque j’ai abordé cette discipline en suivant un cours dédié. Depuis, je n’ai jamais abandonné ce sport que je pratique depuis plus de vingt ans. Cependant, j’ai abordé la course d’orientation de précision pendant la période de pandémie de Covid-19, en réalisant quelques défis en ligne : la discipline en question, qui a la particularité de présenter des cartes plus détaillées et nécessite d’identifier les points à distance au cours du parcours, elle peut aussi être formé virtuellement. La décision d’étudier les mathématiques a été prise au lycée., avec la découverte des jeux mathématiques. Après avoir fréquenté le lycée scientifique, je me suis en effet inscrit à l’Université de Trente, où j’ai obtenu mon diplôme en 2014 et où je suis revenu en tant que chercheur.”

En quoi consiste votre activité de recherche à l’Université ?

«Je fais partie du Projet de recherche UniCo-InMat, financé dans le cadre des projets stratégiques Covid-19. Le projet évalue le début de carrière des étudiants et leurs résultats dans les cours de mathématiques de base, à travers la collecte de données et l’administration de questionnaires aux étudiants de première année des différents départements concernés. Nous recherchons des mesures de soutien pour les étudiants entrants, à travers la création d’un parcours en ligne. En particulier nous analysons l’évolution de la perception qu’ont les étudiants de leurs capacités au cours de leur première année universitaire. Je m’occupe également de l’enseignement des mathématiques en général et fais des recherches sur l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques, notamment au premier cycle de l’enseignement. Je travaille également à la création de tâches pédagogiques en collaboration avec les écoles.”

Y a-t-il un point de contact entre vos activités académiques et sportives ?

«Ces dernières années, j’ai mené des travaux de recherche liés à la course d’orientation. Les mécanismes mentaux avec lesquels les cartes de course d’orientation peuvent être comprises sont les mêmes que ceux utilisés pour la visualisation spatiale dans les problèmes de géométrie.. Sur le plan personnel j’ai toujours été curieux, je constate que souvent ceux qui sont experts dans ce sport ont alors une aptitude particulière dans les matières scientifiques. La capacité à comprendre une carte, ainsi que la capacité à faire abstraction, sont des aspects qui affectent les deux domaines. »

Qu’est-ce que ça fait de combiner activités sportives et académiques ?

«Je consacre une grande partie de mon temps libre à la course d’orientation, presque tous mes week-ends sont occupés par des compétitions. Heureusement, la course d’orientation de précision implique une grande partie d’entraînement et de préparation au sec, à travers l’étude de cartes et l’analyse des territoires de compétition.”

Quels sont vos prochains événements sportifs ?

«D’un point de vue compétitif, l’année prochaine, championnats du monde en Hongrie et en Slovaquie. Ensuite mon activité ne se limite pas à la compétition, en plus d’être athlète j’assume le rôle de technicien de jeunesse pour le Comité Trentin et technicien en organisation d’événements. Enfin, je voudrais souligner qu’en 2025 encore, les championnats du monde juniors de course d’orientation auront lieu au Trentin.

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