Les meilleurs films italiens sortis en 2024 (jusqu’à présent)

Encore des vacances à la mi-août

Paolo Virzi

La suite « en soi » d’un film devenu culte générationnel, social et politique ? Un gros risque, oui. Mais le retour de Virzì à Ventotene, enveloppé dans la mélancolie apportée par l’âge, a une vitalité peu commune. Et encore le regard aiguisé sur le présent, entre néofascistes et influenceurs. Les protagonistes de cette époque, aujourd’hui ridés par la vie, sont splendides (Orlando, Morante, Ferilli & C.) et les nouvelles entrées sont excellentes (De Sica, Marchioni, Ferraioli Ravel, Carpenzano, Fanelli). Peu compris du public (et de nombreux critiques).

Deuxième film après presque dix ans (L’attente époque de 2015), Piero Messina prend un sujet lauréat de Solinas et le transforme en une œuvre « glocale » très intéressante. Conservant un goût artisanal typiquement italien, cette dystopie qui se déroule dans un non-lieu en Europe et avec un grand casting international (Gael García Bernal, Renate Reinsve, Bérénice Bejo) sait s’accorder avec le «sentiment» de notre époque, entre solitudes et élaborations de deuil qui nous concernent tous. Un échec totalement immérité au box-office.

Les damnés

Roberto Minervini

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L’auteur – le créateur italien en Amérique de classique instantané du cinéma de réalité comme Louisiane Et Que faire quand le monde est en feu ? – l’a qualifié de « documentaire de création ». Et en effet, le premier film de fiction de Roberto Minervini, primé pour la réalisation dans la section Un certain regard du dernier Cannes, semble « se faire » sous nos yeux. Les soldats frontaliers pendant la guerre civile américaine font écho aux conflits politiques et privés d’aujourd’hui. Et ils amènent l’un des cinéastes les plus importants dont nous pouvons nous vanter à l’échelle mondiale à prendre une (peut-être) nouvelle direction.

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Ambitieux, arrogant, excessif. La deuxième œuvre de Pietro Castellitto après Les prédateurs c’est une autre fresque de Rome (Nord) qui consacre sa voix d’auteur (voir aussi le roman Les Hyperboréens, sorti entre un film et un autre). Encore un ensemble débordant (feat. Benedetta Porcaroli, Castellitto senior et la découverte Giorgio Quarzo Guarascio alias Tutti Fenomeni) pour raconter la perte d’une génération, qui est fondamentalement la même que celles qui l’ont précédée. En compétition à Venise 2023 : ceux qui critiquent le choix du réalisateur Barbera le sont parce qu’il ne regarde pas plus loin, comme lui, vers l’avenir (déjà présent) de notre scène artistique.

Gloire!

Marguerite Vicaire

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“Nous jouons pour la gloire, l’histoire ne se fait pas ici”, chante Margherita dans la chanson Air! qui accompagne le générique de clôture de ses débuts en tant que réalisateur. L’idée est bien réelle : les orphelines du XVIIIe siècle devenues compositrices mais « submergées » en tant que femmes. Le résultat est cependant un film de bien-être féministe, oui, mais sans proclamations, innervée par la joie d’écrire, aujourd’hui, une page de cinéma et de musique qui peut tracer un nouveau cap. Une “gang” de visages parfaits (Galatéa Bellugi, Carlotta Gamba, Veronica Lucchesi de La Representative di Lista) pour une histoire libre et vitale. En compétition à la dernière Berlinale.

Moi et Secco

Gianluca Santoni

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Encore un tour, encore un premier travail. Gianluca Santoni signe une énième parabole indépendant « à la périphérie de Rome », mais lui donne une touche de conte de fées inhabituelle. Un garçon de dix ans en a assez de voir sa mère maltraitée par son père et décide donc d’engager un tueur pour le tuer. Belles participations secondaires (de Barbara Ronchi à Andrea Sartoretti), mais celui qui vole la vedette est “il Secco” du titre, c’est-à-dire Andrea Lattanzi, l’un des visages les plus “grandissants” de notre cinéma. Nous attendons le deuxième ouvrage.

Cet été-là avec Irène

Carlo Sironi

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Consacré, après de nombreux courts métrages, par le premier long métrage (Soleil, 2019), Carlo Sironi revient avec une œuvre féminine qui se concentre sur deux filles (les notables Noée Abita et Maria Camilla Brandenburg) surprises au cours d’un été de la fin des années 1990 dans l’hôpital qui les soigne. Parmi tant d’autres drame pour adolescents sur le thème de la maladie ces dernières années, celui-ci se démarque par son anti-rhétorique totale : le portrait des deux protagonistes est d’une extrême délicatesse, chose rarement vue dans notre cinéma. Ce film a également été présenté au dernier Festival du Film de Berlin.

Je te l’ai dit

Genève Elkann

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Après s’être fait un nom, en plein confinement, avec de bons débuts Espérons, Ginevra Elkann – déjà productrice et distributrice, mais aussi cinéphile capable de mettre sa passion dans tout ce qu’elle fait – revient avec un film qui place la barre plus haut, dans une Rome très chaude où tout le monde est seul, égoïste, en fuite. des autres et d’eux-mêmes. Le casting est sauvage (Golino, Bruni Tedeschi, Rohrwacher, Scamarcio, sans oublier leinternational” Danny Huston et Greta Scacchi), la main de plus en plus sûre, le regard lucide et original. Ceci est également généralement mal compris.

Trop bleu

Filippo Barbagallo

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Il fait de nombreux débuts cette année, le plus léger, et pourtant capable de toucher les cordes profondes (et souvent incompréhensibles, du moins pour les “boomers”) de la génération Z, est celui de Filippo Barbagallo. Entre le premier Nanni Moretti et Gianni Di Gregorio (qui fait ici office de superviseur créatif), l’histoire d'”un garçon, deux filles” (le réalisateur lui-même et les talentueuses Alice Benvenuti et Martina Gatti) à Rome en août trace une nouvelle carte existentielle-sentimentale de notre cinéma. Et ça fait du bien (également grâce à la musique de Pop X). Que demander de plus à une première œuvre ?

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Parmi les nombreux acteurs qui sont passés derrière la caméra au cours de la dernière saison, le « saut » le moins compris est peut-être celui de Margherita Buy. Ce qui crée une sorte d’autofiction dans une comédie française “pour adultes” qui mêle névroses, peurs (de voler en premier lieu), insuffisances, mais aussi envie de tendresse contagieuse. Un joli casting de personnages secondaires (mention spéciale pour Elena Sofia Ricci comme elle-même) pour un portrait de femme mûre entre Appelle mon agent et, là aussi, « sa » Nanni. Marco Bellocchio produit.

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