Poutine serait prêt à négocier, mais pour le Kremlin, Zelensky est délégitimé

Poutine serait prêt à négocier, mais pour le Kremlin, Zelensky est délégitimé
Poutine serait prêt à négocier, mais pour le Kremlin, Zelensky est délégitimé

Le président russe Vladimir Poutine – Reuters

Prêt à arrêter la guerre. A condition de reconnaître les « victoires » sur le terrain, c’est-à-dire les territoires arrachés à l’Ukraine par la force. La révélation vient de Reuters, qui a interrogé des sources proches du président russe : Poutine est prêt à négocier. Le tsar veut capitaliser sur les succès obtenus « sur les lignes de bataille », mais aussi échapper à une guerre d’usure qui a ressuscité une manière de combattre qui semblait définitivement éclipsée avec les guerres mondiales : celle des tranchées. « Poutine peut se battre aussi longtemps que nécessaire, mais il est également prêt à un cessez-le-feu, à geler la guerre », a précisé une source russe de haut niveau à Reuters. Mais ce n’est que quelques heures plus tard que la nouvelle arriva de Moscou. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a démenti que le président Vladimir Poutine soit prêt à un cessez-le-feu en Ukraine sur la ligne de front actuelle. Mais entre les deux voies, la logique veut que la paix à ce stade soit également favorable au tsar.

Et le jour où le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu à Kharkiv pour annoncer que « les forces de défense ukrainiennes mènent des actions de contre-offensive » (tandis que 275 millions d’armements supplémentaires arrivent des États-Unis) et le Tsar est plutôt du côté de l’allié Le Biélorusse Alexandre Loukachenko pour discuter de la participation de Minsk aux manœuvres nucléaires, le Kremlin semble vouloir passer à autre chose. Du moins selon les coulisses du palais. Mais quels pourraient être les effets « collatéraux » de la volonté de négociation de la Russie ? Des sources entendues par Reuters suggèrent que Moscou évoluera le long d’une crête étroite : d’une part, elle pourrait accélérer les opérations militaires sur le terrain afin d’accroître la pression sur Kiev. Mais Poutine il est également pressé parce que les armes occidentales – le dernier programme d’aide américain de 61 milliards d’euros a été « débloqué » en avril dernier – pourraient ralentir l’avancée russe. Et ce n’est pas tout : le tsar veut éviter une nouvelle mobilisation qui pourrait ternir sa cote de popularité déjà en déclin. Bien que, comme il l’a dit Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que «les armes américaines sont déjà utilisées pour frapper divers sites en dehors de la zone de conflit, notamment des infrastructures civiles et des zones résidentielles». Arrêter la guerre maintenant permettrait Poutine pour dire «que nous avons gagné, que l’OTAN nous a attaqués et que nous avons maintenu notre souveraineté, que nous disposons d’un couloir terrestre vers la Crimée, ce qui est vrai», a réitéré une source à Reuters. Les forces russes contrôlent actuellement environ 18 % du territoire ukrainien. Toujours selon les sources citées par l’agence britannique, le Kremlin n’a pas l’intention “d’attaquer les territoires de l’Otan”. Le prétendu désir de négociation de Poutine sera-t-il suivi d’effet ? Pourra-t-elle d’une manière ou d’une autre restaurer la voix de la diplomatie, réduite au silence par la guerre ?

Zelensky (qui, selon le tsar, “n’a plus de légitimité”) il a répété à plusieurs reprises qu’il n’y aurait pas de paix selon les conditions de Poutine. Il s’est engagé à reconquérir les territoires perdus, notamment la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Il a signé un décret en 2022 déclarant formellement tout dialogue avec son homologue russe « impossible ». Tout cela à l’approche de la conférence de juin en Suisse, “parrainée” par Zelensky lui-même qui a cependant opposé son veto à la participation de Poutine et de ses alliés, à commencer par la Chine de Xi Jinping, tandis que le Kremlin fait savoir qu’il sera “bientôt” le tsar. à Pyongyang pour rencontrer Kim Jong-un afin de renforcer la triple alliance avec Pékin et de s’approvisionner en drones et munitions pour la campagne ukrainienne. Ainsi, selon un haut responsable européen entendu par l’ANSA, l’hypothèse selon laquelle Vladimir Poutine souhaite une trêve en Ukraine n’est « pour l’instant que des spéculations » basées sur des « sources anonymes » alors que ce qui est observé quotidiennement, ce sont « les bombardements de cibles civiles ». . Ce que nous constatons, c’est que Poutine n’est pas prêt pour la paix”, a-t-il conclu.

L’avis du ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba est clairement négatif : «Pourquoi des “sources” russes disent-elles soudainement aux médias que Poutine est prêt à arrêter la guerre sur les lignes de combat actuelles ? Poutine tente désespérément de faire dérailler le sommet de la paix qui se tiendra en Suisse les 15 et 16 juin. Il a peur de sa réussite.”

Au contraire, le président français Emmanuel Macron réitère : « Le président Poutine a toujours répété, jusqu’à présent, qu’il était ouvert à la paix. Aujourd’hui, l’opportunité d’une « trêve olympique » est importante : si la réponse de Moscou est non, cela sera clair pour tout le monde. «Pour moi, une trêve n’est pas la fin du problème. La fin, c’est une paix durable – a conclu Macron – mais je pense que c’est très important. »

Enfin, les arrestations se poursuivent suite à l’attentat terroriste commis en mars dernier à Moscou dans la municipalité de Crocus : 20 autres personnes ont été arrêtées hier. Selon le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov, “on peut déjà affirmer avec certitude que les renseignements militaires ukrainiens sont directement liés à l’attaque terroriste”.

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