Macron renforce l’aide à l’Ukraine. Tant qu’il tient

Macron renforce l’aide à l’Ukraine. Tant qu’il tient
Macron renforce l’aide à l’Ukraine. Tant qu’il tient

On ne sait pas encore exactement dans quelle mesure les résultats des élections européennes des 8 et 9 juin influenceront l’aide militaire européenne à l’Ukraine, mais il est indéniable que les gouvernements les plus « belliqueux » qui se sont rangés du côté de Kiev et se sont rendus disponibles pour utiliser leurs propres les armes sur le territoire russe ont subi une défaite irrévocable. En particulier, ces considérations valent pour les dirigeants allemands et français, et non pour le gouvernement italien qui a réussi à faire preuve d’une approche plus modérée, tout d’abord en niant l’utilisation des armes italiennes fournies à Kiev contre des cibles sur le territoire russe.

L’impact du vote européen s’ajoute à la crise gouvernementale Les conservateurs britanniques se préparent à de nouvelles élections où les travaillistes sont favoris, tandis qu’en France, les élections de fin juin détermineront probablement aussi le sort des projets d’Emmanuel Macron visant à resserrer les liens militaires avec l’Ukraine en fournissant des avions de combat et en envoyant officiellement des troupes entraînées. Tâches.

D’après ce qui a été appris ces derniers jours, Paris disposerait déjà d’une équipe de reconnaissance sur le terrain pour identifier les zones où envoyer dans un premier temps un nombre limité de personnels dans les écoles et centres de formation en Ukraine, puis y envoyer plusieurs centaines de soldats. Le chef d’état-major des armées de Kiev, le général Alexandre Syrsky, a confirmé début juin avoir autorisé des personnels français à visiter des centres d’entraînement ukrainiens.

L’objectif de Macron est de former une coalition européenne (évidemment sous direction française) d’instructeurs militaires qui seront envoyés en Ukraine pour former les recrues de Kiev (la Pologne, la Finlande et les Républiques baltes n’excluent pas d’envoyer des troupes en Ukraine si la situation militaire se dégrade) et pour fournir des avions de combat Mirage 2000 à Kiev.

Macron a déclaré que Paris “construit une coalition avec d’autres partenaires” précisant que la formation des pilotes ukrainiens se déroulera sur le sol français et proposant « au président Zelensky que les pilotes puissent être formés cet été ». Normalement, cela prend cinq à six mois et, d’ici la fin de l’année, l’Ukraine sera en mesure de disposer des pilotes et des avions.” Par ailleurs, Macron a fait part de son intention de proposer la formation « d’une ‘brigade française’ de 4 500 soldats ukrainiens » entraînés par des conseillers français et armés et équipés de produits français.

«Nous avons déjà fait beaucoup de choses avec nos partenaires allemands et polonais et avec quelques autres dans la formation depuis le début du conflit. De cette façon, nous passons à une nouvelle phase. » Concernant l’envoi d’instructeurs français en Ukraine, Macron a ajouté que “le sol ukrainien est souverain : il n’est pas question d’aller s’entraîner dans la zone de combat”. Selon Macron, le fait que les instructeurs français opèrent “dans la zone occidentale de l’Ukraine ne constituera pas un acte agressif envers la Russie”.

Certainement une prétention excessive à considérer L’ouest de l’Ukraine est une « zone libre » où transite l’aide militaire occidentale en provenance de Pologne et où les Russes ont frappé durement à plusieurs reprises. Moscou a d’ailleurs déjà fait savoir qu’une fois sur le territoire ukrainien, les militaires français constitueraient une « cible légitime ».

La propagande de Macron se concentre fortement sur l’impact de cette initiative, contré par la propagande russe avec une pointe d’ironie. Aux arrêts de bus de Moscou, près de l’ambassade de France, une affiche a été apposée appelant les soldats français à se rendre aux troupes russes en Ukraine. Français, ne répétez pas les erreurs de vos ancêtres, » lit l’affiche montrant la photographie d’Edgard Puhaud, commandant de la 33e division SS Charlemagne composée de volontaires français, décimée en Pologne et en Prusse orientale puis anéantie lors de la bataille de Berlin en 1945. Appelez Volga 149.200, lit-on encore sur les affiches. À savoir le mot de passe et la fréquence radio créés par les forces russes pour les soldats ukrainiens et les combattants étrangers en Ukraine qui souhaitent se rendre.

L’initiative de Macron, à proximité des élections européennes, avait peut-être pour but de faire oublier la défaite française en Afrique, avec l’expulsion du Sahel, et l’impasse de la crise en Nouvelle-Calédonie mais il s’inscrit certainement dans le plan plus large qui vise à faire assumer à Paris le leadership militaire en Europe. . Sur le plan politique et industriel, Macron n’entend pas laisser aux Anglo-Américains ou aux Allemands l’exclusivité des fournitures militaires à l’Ukraine qui, même après la fin de la guerre, verra les nations de l’OTAN et de l’UE soutenir la reconstitution. des forces armées de Kiev selon les normes occidentales. Pour soutenir l’effort de guerre, Stoltenberg a demandé 40 milliards d’euros par an pour la défense ukrainienne et Macron veut éviter que ce flux d’argent n’alimente uniquement les entreprises d’autres puissances occidentales.

La prochaine livraison de F-16 à l’Ukraine de construction américaine a, sans surprise, arrêté la vente des chasseurs suédois JAS-39 Gripen par Stockholm, mais, apparemment, pas celle de l’ancien Mirage 2000-5, mis à jour il y a 20 ans mais datant des années 1980, tout comme le F -16 de Belgique, Hollande, Norvège et Danemark. Selon la presse spécialisée, Paris pourrait assembler une demi-douzaine de Mirage 2000 car elle doit en garder 18/20 supplémentaires en service en attendant les nouveaux Rafale, mais d’autres avions de ce type pourraient peut-être être fournis par la Grèce qui les retire en vue de l’achat depuis la France de Rafale supplémentaires.

L’approvisionnement global de la France permettrait à Paris pour se positionner parmi les principaux fournisseurs de l’Ukraine et seraient payés, au moins en partie, par des fonds européens destinés au soutien militaire à Kiev. La défaite électorale semble cependant indiquer que les Français veulent non seulement faire payer à Macron le désastre de sa présidence en termes économiques et de politique étrangère, mais aussi sa politique interventionniste en Ukraine. Beaucoup dépendra donc de l’équilibre qui se dégagera des élections politiques de fin juin.

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