Après l’accord Poutine-Kim, des armes sud-coréennes pourraient arriver en Ukraine

Alors que Vladimir Poutine et Kim Jong-un parcouraient allègrement les rues de Pyongyang dans une limousine que le président russe avait offerte au dirigeant nord-coréen, la question circulait dans les couloirs des chancelleries occidentales : quelles sont les implications de l’assistance militaire mutuelle ? accord en cas d’agression contre l’un des deux pays signé entre les deux dirigeants ? Mais aussi : comment répondre à l’entente de plus en plus forte entre les dirigeants des deux pays les plus sanctionnés au monde ? Une première réponse vient de Séoul, alors que la frontière entre les deux Corées devient de plus en plus chaude.

Le pacte de « défense mutuelle » entre Kim et Poutine : comment la guerre en Ukraine pourrait changer

Alors que la Corée du Nord s’affaire à construire un mur près de la frontière avec le Sud, à l’intérieur de la zone démilitarisée (DMZ), les « cousins ​​» du Sud sont ouverts à un éventuel envoi d’armes vers l’Ukraine. C’est une conséquence de l’accord d’assistance mutuelle entre Poutine et Kim qui, ont dénoncé les Sud-Coréens, “aura inévitablement un impact négatif sur les relations” entre Moscou et Séoul.

La Corée du Sud envisage d’envoyer des armes en Ukraine

“Nous envisageons de reconsidérer la question du soutien en armements à l’Ukraine”, a taquiné le directeur de la sécurité nationale, Chang Ho Jin, laissant entendre qu’il pourrait envoyer des armes directement à l’Ukraine. Ce que le gouvernement sud-coréen a évité jusqu’à présent, notamment parce que la législation nationale interdit l’envoi d’aide militaire aux pays en guerre. Les armes sud-coréennes sont certes parvenues à Kiev, mais indirectement. C’est-à-dire en passant d’abord par des pays tiers. Quelques mois seulement après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Corée du Sud a signé son plus grand accord d’exportation de fournitures militaires avec la Pologne, notamment des chars K2 et des obusiers automoteurs K9. Il a ensuite autorisé l’exportation de mortiers Krab, construits avec des composants sud-coréens, vers l’Ukraine via la Pologne.

La Corée du Sud promet une nouvelle aide à l’Ukraine, mais n’envoie pas (encore) d’armes.

Officiellement, Séoul s’est limité à fournir à Kiev une importante aide humanitaire d’un montant total de 230 millions de dollars pour l’achat de fournitures médicales, de vaccins pour enfants, de générateurs électriques et d’un soutien à la sécurité des centrales nucléaires ukrainiennes. La réticence de la Corée du Sud à envoyer des armes à l’Ukraine peut être comprise en regardant l’échiquier oriental. Séoul craint en effet un renforcement des relations entre la Russie et la Corée du Nord. Mais avec l’accord entre Poutine et Kim, cette crainte est désormais plus concrète. À tel point que le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a convoqué le 21 juin l’ambassadeur de Russie à Séoul, Georgy Zinoviev, qui a répondu que « les tentatives de menace et de chantage contre la Russie sont inacceptables ». En réponse, le président russe a mis en garde le gouvernement sud-coréen contre la fourniture d’armes à Kiev, empêchant ainsi Moscou d’adopter “des mesures qui n’aimeront pas Séoul”.

Les nouveaux (inquiétants) détails de l’accord entre la Russie et la Corée du Nord

L’inquiétude sud-coréenne a pris un ton plus sombre lorsque les détails de l’accord signé entre les dirigeants de la Russie et de la Corée du Sud ont été révélés. L’intervention d’une assistance militaire mutuelle, dans le cas où la Russie ou la Corée du Nord devait sombrer dans un conflit, devrait être “. immédiate », comme le prévoit l’article 4 du texte, mentionnant l’utilisation de « tous les moyens disponibles sans délai » pour fournir « une assistance militaire et autre » conformément à l’article 51 de la Charte des Nations Unies et aux lois de la Corée du Nord et de la Fédération de Russie. .

Les dirigeants Kim Jong-un et Vladimir Poutine se sont également engagés à “ne pas participer à des actes susceptibles d’affecter” leurs intérêts primaires respectifs. Le nouvel accord exige que les deux parties ne signent pas de traités avec des pays tiers qui “violent les intérêts fondamentaux de l’autre ou ne le font pas”. participer à de tels actes”, selon une formule qui pourrait mettre définitivement de côté les projets de dénucléarisation du Nord et de la péninsule coréenne. Le nouveau traité remplacera les accords bilatéraux signés jusqu’à présent par les deux pays, dont celui de 2000 axé sur la coopération dans les secteurs non militaires et le traité d’amitié et d’assistance mutuelle de 1961 signé par la Corée du Nord et l’ex-URSS.

Cet accord marque ainsi le lien le plus fort entre Pyongyang et Moscou depuis la fin de la guerre froide : Kim et Poutine l’ont décrit comme une amélioration majeure de leurs relations, couvrant la sécurité, le commerce, les investissements, les liens culturels et humanitaires. Poutine a émis des doutes quant à la fourniture d’armes à la Corée du Nord. Moscou n’exclut pas de fournir à Pyongyang des “armes de haute précision”, c’est-à-dire des missiles capables de menacer les forces américaines présentes dans la péninsule, en réponse aux bombardements de la Russie avec des lanceurs mis à disposition de Kiev par les pays de l’Otan. L’avertissement a été lancé par Poutine lors d’une visite à Hanoï, où il a déclaré qu’il envisageait une révision de la doctrine nucléaire russe, en tenant compte du fait que des adversaires potentiels “y travaillent” avec un éventuel “abaissement du seuil d’utilisation des armes”. atomique”.

Des déclarations et des positions qui inquiètent aussi les États-Unis, ennemis historiques de la Corée du Nord. Et ce sentiment d’hostilité envers les Américains est vital pour Poutine, qui renforce ses relations avec les dictateurs du monde en vue d’établir un nouvel ordre multipolaire, qui ne sera plus dirigé par les États-Unis, et dans lequel certains intérêts seront privilégiés et peu de droits seront protégés.

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