raid contre le pacte atomique

Un motif extraordinaire, décisif pour la survie de tout un État, le seul à être en guerre contre son propre anéantissement depuis le premier jour de sa naissance. C’est le leitmotiv de I Le cinquième scénariodeuxième acte (éditions Fuoriscena), le nouveau livre d’investigation que le journaliste Claudio Gatti publie 44 ans après le massacre d’Ustica.

Depuis des années, journaliste d’investigation pour « Il Sole 24 Ore », Gatti travaille sur une sorte de double piste : d’une part, la démonstration des enjeux critiques des pistes dites officielles, celles qui impliquent – ​​selon les orientations idéologiques la mode du moment – ​​les USA, la Libye, la France et l’Italie (dans l’hypothèse d’une erreur de notre armée de l’air lors d’exercices en Méditerranée) ; de l’autre, le motif possible du soi-disant cinquième scénario, qui conduit – selon le raisonnement de Gatti – à une responsabilité précise d’Israël. Responsabilité catégoriquement rejetée par Jérusalem, il convient de le préciser en guise d’introduction. Mais pourquoi Israël ? En raison de l’accord de coopération nucléaire entre la France et l’Irak, ce dernier pays gouverné par le dictateur Saddam Hussein, qui n’avait jamais accepté la naissance (et l’existence) de l’État d’Israël lui-même. Une enquête basée sur l’analyse de documents inédits, d’entretiens et de témoignages, qui détonne avec la voie française soutenue ces derniers jours par Massimo Giletti, avec l’émission spéciale « Ustica : une brèche dans le mur », diffusée sur Raitre à 21h20. , selon lequel un militaire de l’ambassade de France aurait menti sur l’existence de pistes aériennes sur la base de Solenzana en Corse, entravant de fait les enquêtes italiennes.

Mais revenons au texte de Gatti sur les événements du 27 juin 1980. L’Itavia DC-9 quitte Bologne, destination Palerme (Punta Raisi), mais est abattu non loin d’Ustica. Il y a eu 81 morts (dont 13 enfants), aucun survivant. Gatti dément l’avance française, relancée il y a un an par Giuliano Amato, à l’époque sous-secrétaire d’État et bras droit du leader socialiste Bettino Craxi. Selon cette piste, les Français auraient voulu frapper le dictateur libyen Kadhafi alors qu’ils volaient dans le ciel du sud de la Méditerranée (mais ils ont touché le DC-9). Possible? Pas du tout, pour le reporter-écrivain : il n’existe aucune trace d’information sur la fuite du dictateur libyen ; Est-il possible de lancer une attaque sans être certain de la présence de l’ennemi à détruire ? Au contraire, des documents déclassifiés ces dernières années démontrent que les Libyens eux-mêmes n’ont jamais été en mesure de fournir la moindre preuve que leurs avions étaient ou étaient censés être en vol dans la soirée du 27 juin 1980.

Gatti nie également l’initiative américaine à la lumière d’une série d’entretiens et de documents inédits accompagnant Le Cinquième Scénario, et souligne entre autres qu’aucun pays de l’OTAN n’est jamais allé jusqu’à planifier une embuscade aérienne en temps de paix.

Zéro retour également concernant une erreur de notre défense ou lors d’une hypothétique (et jamais prouvée) contre-offensive libyenne. Cependant, aux yeux de Gatti, la cinquième piste se dessine, celle qui mène à Israël. Il y avait un motif dramatique et urgent : bloquer la politique nucléaire irakienne, sur l’axe qui reliait alors Bagdad à Paris. Une piste démentie dès 1994 par l’ambassadeur israélien de l’époque. Avi Pazner, mais maintenant relancé avec encore plus de force – et de documentation – par Gatti. Il fallait bloquer le projet d’armement nucléaire voulu par le dictateur irakien Saddam Husseinsinon Israël aurait été anéanti.

En ce sens, le journaliste retrouve quelques épisodes qui révéleraient une véritable escalade menée par Israël, dans un plan clandestin appelé « nouvelle ère » : d’abord le sabotage de deux réacteurs que les Français s’apprêtaient à expédier en Irak ; puis le meurtre du scientifique Yaya Al-Mashad, envoyé à Paris pour vérifier la qualité de l’uranium. Ceux du Mossad (services secrets israéliens) ont cassé la tête du scientifique, après l’avoir interrogé, probablement pour connaître les secrets des vols vers l’Irak. En outre, au cours de la même période, le ministre israélien de la Défense a démissionné, probablement en désaccord avec une stratégie militaire sans scrupules, même pour un pays qui a toujours lutté contre son propre anéantissement. Le fait est que, 44 ans plus tard, les 81 personnes décédées au nord d’Ustica n’ont toujours pas obtenu justice.

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