L’exposition blasphématoire de Carpi est fermée, les blessures de l’Église demeurent

L’exposition blasphématoire de Carpi est fermée, les blessures de l’Église demeurent
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La fermeture prématurée de l’exposition blasphématoire de l’église de Sant’Ignazio di Carpi est une bonne nouvelle, mais il reste encore beaucoup de choses à clarifier et aussi des blessures à panser. Exposition blasphématoire – on le rappelle – pour les représentations sexuelles de Jésus et de la Madone ; et en outre organisé par le diocèse de Carpi (désormais dépendant de celui de Modène), qui n’a cessé de défendre son contenu et les intentions de l’artiste Andrea Saltini.

Comme déjà mentionné dans un autre article, c’était Saltini lui-même d’annoncer la fermeture de l’exposition, en la motivant par son propre “état de santé précaire” causé par l’attentat qu’il a subi le 28 mars dernier et par les manifestations de dissidence, ainsi que par les coûts qu’il dit devoir supporter pour son sa propre « sécurité » et celle de ses visiteurs de l’exposition. La solidarité du diocèse a été immédiate et s’est également indignée de « la succession d’attaques haineuses » contre l’artiste et les curés de l’Église de Carpi.

Jouer le rôle des victimes, évêque et artiste pensaient ainsi avoir trouvé une issue à une situation devenue intenable. Certainement pas pour la violence et les excès de ceux qui ont protesté contre l’exposition, qui n’ont pas eu lieu, à moins que l’on considère comme de la violence les chapelets de réparation dans la rue devant l’exposition. Mais du fait de l’évidence d’une œuvre absolument incompatible avec un espace sacré (et aussi avec un espace profane, pour être honnête) ; et pour les doutes croissants concernant l’attaque rapportée par Saltini le 28 mars dernier, lorsque l’œuvre la plus controversée a été endommagée (Inri-San Longino) et l’artiste lui-même a déclaré avoir été blessé par l’agresseur.

Et c’est par hasard que l’annonce de la fermeture de l’exposition est arrivée quelques heures seulement après Nouvelle boussole quotidienne a publié un article dans lequel, citant des sources d’enquête, il rapportait les nombreux points obscurs concernant l’attaque signalée : le manque de témoins, l’impossibilité de reconstituer l’identité de l’agresseur présumé, les nombreuses incohérences quant aux modalités selon lesquelles le crime aurait eu lieu.

En réalité, certaines bizarreries sont apparues tout de suite: quant à lui, la première reconstitution, qui parlait d’un coup de couteau au cou de l’artiste, a été démentie le lendemain, réduit à une blessure au menton due à une brève bagarre. Ensuite, cas plus singulier que rare, pas même une photographie pour témoigner des dommages subis par l’œuvre et des blessures subies par l’artiste. Et lorsque l’œuvre est finalement réapparue la semaine dernière, après 15 jours, elle présentait des dessins réalisés au pot de peinture et des découpes de la toile bien étudiées et donc peu compatibles avec une action impulsive, rapide et violente. Et encore : l’insaisissable agresseur a disparu dans les airs, sans aucun élément susceptible de permettre une identification, hormis le fait qu’il mesurait deux mètres.

Autant d’éléments qui n’autorisent certainement aucune conclusionmais combiné aux rumeurs filtrées hier par des sources proches des enquêteurs et rapportées par Boussole, poussez-nous à demander au moins d’aller au fond de cette affaire. Aussi parce que l’épisode de l’attaque a été utilisé sans scrupules, notamment par Mgr Erio Castellucci et d’autres représentants du diocèse, pour infirmer les accusations diffamatoires contre ceux qui – comme nous – ont immédiatement stigmatisé l’exposition Carpi ; et d’insulter et de délégitimer les centaines de fidèles qui ont participé aux chapelets de réparation et les dizaines de milliers de toute l’Italie qui ont signé un appel pour fermer l’exposition blasphématoire. Et la déclaration d’hier du diocèse en est une nouvelle confirmation.

L’évêque de Modène et Carpi porte lui-même la grave responsabilité de ne pas avoir écouté les nombreux fidèles qui se sont sentis offensés par une exposition artistique qui, à tout le moins, aurait dû être jugée inappropriée dans une église. Il n’a pas eu le bon sens, une fois l’affaire éclatée et après avoir également déclaré qu’il n’avait jamais vu les tableaux exposés auparavant, d’agir en fermant promptement l’exposition ou en la déplaçant ailleurs. Au contraire, il défendait par principe même l’indéfendable, préférant verser du poison sur les fidèles ; et utilisant également sa position de vice-président de la Conférence épiscopale italienne (CEI) pour mobiliser même le journal CEI, Avenirpour jeter encore plus de boue sur ceux qui ont légitimement manifesté publiquement leur dissidence face à ce blasphème flagrant.

Avec son obstination insensée, Mgr Castellucci cela a causé une blessure profonde et douloureuse dans le tissu de l’Église, pas seulement à Modène ; il a créé la division, pour ensuite accuser ceux qui n’étaient pas d’accord avec l’initiative de diviser l’Église, comme si l’unité consistait à suivre aveuglément n’importe quel caprice d’un évêque. C’est le véritable cléricalisme, si souvent stigmatisé par le pape François. Puisse au moins la clôture de ce triste chapitre servir à faire réfléchir les pasteurs, leur faisant peut-être redécouvrir la véritable mission de l’Église.

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