À quoi ressemblera la réforme de la justice du gouvernement Meloni et qu’est-ce qui changera pour les magistrats ?

À quoi ressemblera la réforme de la justice du gouvernement Meloni et qu’est-ce qui changera pour les magistrats ?
À quoi ressemblera la réforme de la justice du gouvernement Meloni et qu’est-ce qui changera pour les magistrats ?

Séparation des carrières et une Haute Cour, indépendante du CSM, pour juger les magistrats. Le gouvernement a décidé d’accélérer la réforme de la justice, avec un projet de loi constitutionnelle très attendu par Forza Italia. Le texte devrait arriver dans le cadre des élections européennes. Voici ce que comportera la réforme.

Pour le gouvernement Meloni, c’est le moment de accélérer la réforme de la justice. Un projet de loi modifiant la Constitution et introduisant diverses innovations – dont la séparation des carrières des magistrats, dont on parle depuis quelques temps – devrait arriver au Parlement avant les élections européennes, donc dans les cinq prochaines semaines. La décision est arrivée hier, après un sommet politique et technique au Palais Chigi avec Giorgia Meloni, le ministre de la Justice Nordio, ses adjoints et sous-secrétaires et d’autres représentants des partis de la majorité. De cette manière, en outre, lors des élections, les trois forces de centre-droit pourront revendiquer auprès des électeurs des progrès sur certaines réformes majeures : pour la FdI le poste de premier ministre, pour la Ligue l’autonomie différenciée et pour Forza Italia précisément la réforme de la justice.

Qu’est-ce qui changerait avec la séparation des carrières ?

Pour l’instant, il n’existe rien de ce projet de loi constitutionnelle, pas même un avant-projet. Mais dans une note publiée hier, le gouvernement a souligné quelques points clés sur lesquels il compte certainement travailler. Tout d’abord, comme nous l’avons mentionné, il y a le séparation des carrières pour les magistrats.

Aujourd’hui, le concours pour devenir procureur de la République (c’est-à-dire magistrat qui mène des enquêtes) est le même que celui pour devenir juge. Les magistrats sont considérés au même niveau quelle que soit leur fonction. Ils sont tous représentés par le Conseil supérieur de la magistrature – présidé par le président de la République – qui traite des questions disciplinaires et des mutations. Les règles pour passer d’enquêteur à juge et vice versa, elles sont devenues de plus en plus strictes au fil des années, à tel point que très peu de magistrats le font désormais.

Comment le gouvernement de Giorgia Meloni légitime une nouvelle fois les anti-avortement

En 2022, la réforme Cartabia a établi que la transition ne peut se faire qu’une seule fois, et seulement au cours des dix premières années de carrière. L’intention de la réforme constitutionnelle serait cependant de rendre cette étape totalement impossible et également de provoquer une division plus claire entre les deux catégories. Deux compétitions distinctes, et aussi deux CSM différents. Le Conseil lui-même pourrait cependant changer. L’exécutif voudrait changer le mode de sélection de ses membres : par tirage au sort parmi les candidats, plutôt que par élection par les magistrats.

Une Haute Cour est créée pour juger les magistrats

Par ailleurs, en ce qui concerne les questions disciplinaires, le Conseil supérieur de la magistrature ne s’en occuperait plus mais un Cour suprême, externe au Conseil Supérieur de la Magistrature. Sur ce point et sur le fonctionnement spécifique de la Haute Cour, les intentions du gouvernement ne sont pas encore claires : quels rapports cette nouvelle juridiction entretiendrait-elle par exemple avec le président de la République, qui est à la tête du CSM ?

L’inspiration serait celle du « Tribunal de Justice de la Magistrature », un organe qui n’a jamais existé mais qui avait fait l’objet d’une hypothèse dans un projet de réforme de la justice élaboré par la commission bicamérale fondée en 1997 et dirigée par Massimo D’Alema. Celui-ci prévoyait neuf membres, élus au CSM, qui pourraient cependant changer dans la version du gouvernement Meloni. Dans les semaines à venir, plus de détails apparaîtront qui nous permettront de mieux comprendre son fonctionnement.

Vice-ministre Sisto : “Cela n’enlèvera pas l’indépendance du pouvoir judiciaire, c’est un mensonge”

L’avancée de la réforme a déjà reçu l’avis positif d’Action, le parti de Carlo Calenda, qui s’est souvent aligné sur les positions du ministre Nordio sur la question de la justice. L’Association nationale des magistrats s’inquiète toutefois du fait que la modification de la Constitution pourrait rendre le pouvoir judiciaire moins indépendant en ce qui concerne le pouvoir politique. Une crainte à laquelle le vice-ministre de la Justice Francesco Paolo Sisto (FI) a répondu : « C’est un mensonge. Je l’ai dit et répété : personne n’a l’intention de soumettre le ministère public, et encore moins le juge, à l’exécutif. c’est bien de discuter, la dissidence c’est bien, cela sert à améliorer les lois. Mais lorsqu’il s’agit du Parlement, personne ne dérange le pouvoir judiciaire et personne ne dérange le Parlement.

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