La Sicile de The Passenger, cartes postales (et photos d’auteur) d’une île plurielle

Sicile, Méditerranée. Aujourd’hui. C’est la plus grande région italienne (près de 26 000 kilomètres carrés, 8,6 du total national, l’une des cinq à statut spécial), la cinquième en termes de population (4,8 millions d’habitants, en baisse) et la plus grande île de la Méditerranée. Le volcan actif Etna est le point culminant, à plus de 3 300 mètres. Elle est entourée d’une myriade de magnifiques îles célèbres (18 autres habitées), avec ou sans archipel, certains volcans, certains encore actifs. Plus de collines (environ 61 %) que de montagnes (24) ou de plaines (14). Le fleuve le plus long est l’Imera du sud ou Salso Himeras dans le centre et le sud-ouest de la Sicile, il coule près de Licata, avec une longueur totale de 144 kilomètres (seulement le deuxième en termes de largeur de bassin versant après le Simeto). Il existe quatre communes de plus de cent mille habitants : la capitale Palerme, Catane, Messine, Syracuse.

La Sicile a certainement été construite et reconstruite aussi par les livres, les films, les peintures, les photos, ainsi que par les souvenirs des émigrés. Maintenant c’est aussi celui du débarque et les immigrants, tandis que le deuxième pôle pétrochimique de l’Europe et ce n’est pas fini sept sites UNESCO. En outre, les changements climatiques transforment le paysage agricole, de plus en plus exposé aux risques d’inondations et de désertification, et certains en profitent pour remplacer la vigne par du café et de l’avocat. Loin de chercher à l’expliquer, de nombreux auteurs et journalistes se sont essayés à collectionner des « cartes postales », images floues d’une contemporaine contemporaine merveilleuse, faite de soleil et d’eau. Parce que la Sicile aussi bouge et, oui, change.

Collier Le passager (pour les explorateurs du monde) est aujourd’hui connu et très apprécié, il commande ou rassemble des articles récents sur les lieux humains de la planète (villes, villages et écosystèmes) dans de beaux volumes illustrés et veut nous faire mieux comprendre, toujours à partir de sujets d’actualité.

Le premier tome de 2024 est consacré à la chère Sicile (« l’île quand ça vous arrange »), comme d’habitude plein de photos (belles et authentiques), données fréquentes, précises et significatives, graphiques, cartes, portraits et illustrations infographiques (originales et facilement lisibles). Après le rabat de couverture, avec les informations de base et le résumé, dans le premier reportage le journaliste et écrivain Gaetano Savatteri (qui s’est installé à Rome) explique pourquoi « la Sicile du passé n’existe plus » : on peut commencer à relativiser les lois et des codes apparemment immuables, pour mettre de côté les ocelots et les casquettes plates, pour parler une île plurielle, pour entrer dans une nouvelle ère de vins raffinés, de street food à la mode et de livres de classe (merci aussi à Camilleri qui a « inventé » la cuisine sicilienne comme genre littéraire). Ils sont suivis par l’expert en criminalité de Trapani, Giacomo Di Girolamo, qui explique l’introduction de fruits tropicaux autrefois impensable sous ces latitudes ; l’écrivain palermitain Evelina Santangelo, qui nous fait le point sur Lampedusa ; le journaliste de Palerme (émis en Suisse) Fabio Lo Verso, qui revient sur l’étrange (mauvais) cas de usine pétrochimique à Syracuse, caché pour ne pas perturber le tourisme ; l’écrivain néerlandais Arnon Grunberg, qui nous fait voyager à travers la crise démographique de la Sicile ; l’architecte et doctorante Veronica Caprino, qui dialogue admirablement avec la traductrice Claudia Durastanti, au « à la recherche du ciment jamais perdu », les affaires inachevées et mauvaises (« au lieu du pont ») ; l’excellente écrivaine de Trapani Stefania Auci, qui explore le patrimoine archéologique, artistique et historique de l’île ; la « professeure » migrante interne Vanessa Ambrosecchio, qui nous fait découvrir un autre Palerme ; l’excellente écrivaine Viola Di Grado (qui s’est installée à Londres) qui se souvient de son adolescence compliquée à Catane ; le journaliste de Palerme Piero Melati, qui offre des informations importantes sur Cosa Nostra et l’épidémie de crack ; la réalisatrice Costanza Quadriglio, qui illumine l’imaginaire collectif sicilien ; le dramaturge Davide Enia sur la « cartographie de l’inexistant » et Colapesce avec le playlist. Bibliographie finale habituelle, brève et appropriée.

Sicile
Divers auteurs (Gaetano Savatteri, Giacomo Di Girolamo, Evelina Santangelo, Fabio Lo Verso, Arnon Grunberg, Veronica Caprino, Claudia Durastanti, Stefania Auci, Vanessa Ambrosecchio, Viola Di Grado, Piero Melati, Costanza Quadriglio, Davide Enia, Colapesce)
Photographies de Roselena Ramistella
Géopolitique, Iperborea Milan 2024 (tous les textes 2024)
Page 192, 22 euros

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