Quinze Molfetta – Les jetées flottantes devant le marché aux poissons de Molfetta ont été supprimées

Les jetées flottantes devant le marché aux poissons de Molfetta ont été supprimées

Des histoires et des morceaux d’identité Molfetta qui disparaissent


MOLFETTA – Les jetées flottantes, devant le marché aux poissons de Molfetta, ont été enlevées il y a quelques semaines : la zone a été dégagée pour laisser place aux travaux qui conduiront à l’élargissement du quai. Le port, en effet, sera complètement transformé : les bateaux de pêche amarreront là où se trouvaient autrefois les quais flottants, tandis que de nouveaux quais flottants seront placés à partir de l’ancienne capitainerie et accueilleront les bateaux de plaisance : cette zone, en effet, sera être utilisé comme quai touristique. Avec ces deux jetées flottantes, une partie de l’histoire de Molfetta disparaît. Ces jetées étaient un lieu de métissage, où différentes villes se croisaient. Il y avait des pêcheurs sportifs, c’est-à-dire ceux qui pêchent du bord avec des cannes à pêche. A côté d’eux, les soi-disant « varcheceddare », ceux qui pêchent avec des « gozzi » ou de petites lances en bois : une figure paradigmatique de Molfetta, en somme, qui est généralement associée aux poissons les plus frais et aux poissons de roche, si importants dans notre culture pour ont donné son nom à une célèbre marche de Vincenzo Valente. Ces piliers, cependant, sont nés et ont continué à survivre dans un état d’illégalité constitutionnelle. Construits en 2006, ils n’ont jamais été régularisés en termes d’accès et de gestion. La vie qui se développait sur les jetées fut donc marquée dès le début par une clandestinité éternelle : les pêcheurs sportifs y pêchaient mais contrairement aux ordres de la capitainerie, les varcheceddare amarraient leurs bateaux sans permis, sans services et sans garde. C’est précisément cette relationnalité « clandestine » qui a généré la contamination dont nous avons parlé : les quais étaient une zone libre, d’où partaient les bateaux pour affronter les tempêtes de mer, tandis que les pêcheurs passaient des nuits à chasser le bar à la mouche et aux crevettes vivantes. Ces passerelles en bois accueillaient alors la confrontation entre ces mondes variés composés de marins, de bandits, de pêcheurs et de boucaniers, qui trouvaient, aux portes de la ville, hors des lumières de la rue et des clubs, le lieu pour décrire une autre socialité et d’autres mondes possibles. Ici, les histoires se déroulaient à la frontière entre réalité et fantaisie, tandis que les rythmes du soleil et des marées décrivaient une temporalité unique, qui dans la ville était obscurcie par les bâtiments et les lumières des centres commerciaux. A côté des deux jetées, autrefois reliées par une passerelle, a été créée plus récemment une jetée privée qui accueillait des voiliers, mais qui n’avait rien à voir avec les jetées d’origine. Celles-ci, précisément parce qu’elles étaient toujours en équilibre, au-delà de la stabilité des règles, au-delà de la normalité du béton environnant, étaient aussi un lieu habité par des personnages pittoresques, qui évoluaient hors de l’ordinaire. Au-delà des quais, là où la mer existe déjà, ces passerelles en bois réfractaires aux règles et aux contrôleurs constituaient un espace où la vie quotidienne était colorée d’imprévisibilité, de courage, d’imagination, mais aussi, parfois, de bravade et d’arrogance. Pour moi, qui ai fait des pêches mémorables de dorades, de bars et de mulets sur ces jetées, c’était un lieu de rencontres, de découvertes et d’amitiés. Là, j’étais bercé par les lumières des couchers de soleil, par les courbes des cannes à pêche, par le rythme régulier des rames des bateaux, qui, ensemble, définissaient les contours d’une autre façon d’être au monde, au-delà de l’agitation et du bruit. l’agitation des rues de la ville. Ici, la réalité quotidienne, celle qui se déroulait sur le béton, de ce côté des portes des jetées, cédait la place à un horizon plus mobile, dans lequel des morceaux d’imagination, de désir, d’émotions commençaient à entourer un espace parfois onirique, mais épanouissant. Aujourd’hui que les jetées ne sont plus là, un morceau de cet espace, qui est terre d’identité, de relation et de reconnaissance, s’en va, et pour moi un morceau de chez moi disparaît. Bien sûr, il reste des morceaux du port qui ont une histoire beaucoup plus longue : les “melons”, devant la Piazza Minute Pesce, la jetée en pierre à côté de l’ancienne capitainerie, qui est pourtant fermée depuis de nombreuses années, ainsi que une partie importante du quai extérieur. Le vieux port est dans une phase de transformation radicale. C’est un monde qui disparaît, mais qui reste dans la mémoire et l’identité de ceux qui ont vécu dans ces lieux. © Tous droits réservés


Auteur: Giacomo Pisani


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