Pour les Journées européennes de l’archéologie, Sienne propose un mystérieux graffiti étrusque

Parmi les nombreux mystères qui entourent encore la culture étrusque, il y a rayures. Terme qui désigne les objets en bronze, constitués d’un manche plus ou moins long, qui se termine par une série de crochets. Une sorte de grande fourchette, pour ainsi dire. Quelle était leur véritable fonction est encore incertaine aujourd’hui. Plusieurs hypothèses restent valables, même si ces derniers temps il y en a un qui jouit de plus de crédit que les autres.
Et c’est précisément un graffeur qui est le protagoniste de l’événement organisé par le Musée archéologique national de Sienne, à l’occasion des Journées européennes de l’archéologie 2024.

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Graffione étrusque. Photo via Wikipédia

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Graffione en bronze de la collection Passerini, aujourd’hui exposé au Musée Archéologique National de Florence

Le scribe étrusque Bonci Casuccini, Musée Archéologique National, Sienne 3/4

Le scribe étrusque Bonci Casuccini, Musée Archéologique National, Sienne

Miroir en bronze avec Admète et Alceste, de Civita Castellana, seconde moitié du IVe siècle. à. C., Metropolitan Museum, New York 4 / 4

Miroir en bronze avec Admète et Alceste, de Civita Castellana, seconde moitié du IVe siècle. à. C., Metropolitan Museum, New York

Le graffione étrusque : focus des Journées européennes de l’archéologie

Aspect et variations de la rayure

Comme déjà mentionné, la rayure ressemble à un outil en bronze avec un long manche accroché à son extrémité. Parmi les spécimens trouvés jusqu’à présent, deux types ont été identifiés. La première version – définie couronne – présente des pointes plutôt arrondies, toutes disposées radialement autour d’un trou circulaire. Le second, cependant, possède une barre transversale, d’où partent seulement deux crochets perpendiculaires. Et c’est à ce dernier type (appelé égratignure de la barre transversale) qui appartient au protagoniste de l’exposition de Sienne.

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Hypothèse des fonctions du graffione pour les Étrusques

Comprendre l’usage originel des rayures n’a pas été facile. Au fil des années, diverses hypothèses se sont succédées, divisant les chercheurs. Parmi les interprétations les plus curieuses, il y avait celles qui prétendaient avoir l’habitude de repêcher les objets tombés accidentellement dans les puits. Ou comme arme de siège maritime et terrestre.
La version du graffione comme ustensile de cuisine est déjà plus plausible et accréditée. Selon cette ligne, ce serait une sorte de fourchette géant (certains spécimens atteignent 40 centimètres de diamètre) déplacer la viande rôtir sur le feu. Mais l’hypothèse sur laquelle il convient de s’appuyer aujourd’hui en est une autre. Et cela n’a rien à voir avec la gastronomie…
Il faut imaginer le grattoir comme un moyen d’éclairage: un support pour les versions archaïques des bougies d’aujourd’hui. Au lieu de la cire, les Étrusques devaient utiliser une corde enroulée entre des crochets qui, imbibée d’huile, était ensuite incendiée et utilisée pour faire de la lumière.

Le miroir « révélateur »

Pour soutenir la dernière interprétation du graffiti comme «bougeoir” Et un miroir étrusque en bronze (maintenant conservé au Met de New York) qui représente l’image mythologique d’Alceste et de son mari Admète. A côté du couple, un autre personnage semble tenir le coup cet objet: une poignée crochue, enveloppée d’une corde d’où se dégagent les flammes. Ici, le mystère est clarifié (pour l’instant).

Miroir en bronze avec Admète et Alceste, de Civita Castellana, seconde moitié du IVe siècle. à. C., Metropolitan Museum, New York
Miroir en bronze avec Admète et Alceste, de Civita Castellana, seconde moitié du IVe siècle. à. C., Metropolitan Museum, New York

La restauration du graffiti Bonci Casuccini au Musée Archéologique de Sienne

Du 14 au 16 juin 2024, le complexe muséal de la Basilique Santa Maria della Scala de Sienne présente les résultats de la restauration du précieux graffiti de la collection Bonci Casuccini. Avant le début des travaux de nettoyage – pas encore complètement terminés – l’objet apparaissait complètement incrusté et fragmenté dans l’un des crochets. Il s’agit d’un travail de restauration important : la rayure en question est en effet l’un des plus intacts disponibles. A la fin de la restauration on le verra réaménagé et remonté dans toutes les parties retrouvées. Une nouvelle pièce est ajoutée pour faire la lumière sur l’histoire et les coutumes encore mystérieuses des Étrusques.

Emma Sédini

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