Le faux Vésuve. Après la véritable éruption de l’Etna. Naples vit avec un sentiment de culpabilité. C’est le signe d’une domination perdue

Le faux Vésuve. Après la véritable éruption de l’Etna. Naples vit avec un sentiment de culpabilité. C’est le signe d’une domination perdue
Le faux Vésuve. Après la véritable éruption de l’Etna. Naples vit avec un sentiment de culpabilité. C’est le signe d’une domination perdue

L’éruption de l’Etna, m’avoue un ami et elle semble bouleversante, n’aurait pas pu se produire de manière plus appropriée: en pleine saison, avec des touristes descendant en Sicile comme des volées d’oiseaux migrateurs pour assister également à un spectacle fantasmagorique et unique régulièrement photographié et filmé, compenser les dégâts causés aux récoltes en stimulant l’économie locale, avec une grande liesse des entreprises touristiques. Presque, si l’on écoute ses paroles, entre les rugissements, les coulées de lave et les cailloux ramassés comme souvenirs d’une part, et les programmes organisés par les différents conseillers touristiques de la région, de l’autre il y avait, dirait-on, voire une sorte d’accord : hôtels et pensions bondés, bars pris d’assaut (l’air brûlant nous pousse instinctivement à nous rafraîchir dans les boissons et les glaces). Et notre Vésuve ? Notre Vésuve dort depuis 44 : exactement trente-cinq ans. L’ami qui m’a prononcé ce curieux discours en parlait avec un sentiment d’envie amère et finalement jalouse : le manque de vie touristique à Naples (une ville où les étrangers s’arrêtent désormais très peu et qui devient de plus en plus simplement une base de départ vers la côte, les îles ou les zones archéologiques) dépend soudain, pour lui, aussi de l’absence de panache de fumée, et à ce propos il m’a rappelé qu’il y a quelques années, parmi les programmes électoraux d’un de nos célèbres politique, voilà ce que la rumeur se répétait sans ironie mais au contraire avec le sérieux le plus illimité et le plus convaincu) pour pallier l’absence du panache de fumée en en créant un artificiel : qui un jour aurait peut-être été le papier gris habituel cela pourrait être échangé, si on le souhaitait, également en raison d’un enchevêtrement de nuages, et le soir il aurait été éclairé par des reflets rouges, témoignant de notre nature volcanique éternelle. Qu’elle soit vraie ou inventée, a conclu mon ami, cette rumeur démontrait une chose : à quel point cet homme politique avait une connaissance profonde et directe de la psychologie de notre peuple. Je ne pouvais pas lui en vouloir : je veux dire, à l’ami.

Avec combien de Napolitains m’est-il arrivé d’évoquer, ces derniers jours, l’éruption de l’Etna (qui, jusqu’à présent, n’a pas l’intensité des éruptions des années passées et n’est qu’une explosion saisonnière normale), ni n’ai reçu des mots en réponse dans lesquels on pouvait percevoir la volonté de réduire l’ampleur du phénomène et, en même temps, une capacité mal simulée à établir une comparaison avec les éruptions du Vésuve et à souligner à quel point celles-ci étaient plus importantes et universellement connues, “historiques” ; et cet esprit d’émulation si singulier apparaissait, plus pathétiquement, comme une sorte d’alibi ou de garde-fou, le besoin, en somme, à un niveau inconscient, de vouloir encore se sentir le centre d’un intérêt, le gardien d’une primauté ou d’un pouvoir. fonction (historique) à laquelle on a l’impression d’avoir irrémédiablement abdiqué.

Je ne sais pas si ces mêmes motivations sont à la base des expériences d’éruption simulée qui sont menées ces jours-ci sur le Vésuve où, à l’aide de poudre de magnésium et d’autres ingrédients, et à l’aide de puissants photoélectriques, de fausses langues de feu s’élèvent à nuit . Il s’agit en réalité d’une sorte de répétition générale pour reconstituer l’éruption d’il y a dix-neuf siècles, la plus célèbre et la plus catastrophique des éruptions de l’histoire du volcan, celle qui ensevelit Pompéi sous les cendres et le feu, dont Pline a laissé témoignage dans une lettre mémorable dont l’anniversaire tombe en ce mois d’août. Ainsi, pour encourager les courants touristiques s’arrêtant dans les stations balnéaires du golfe, et les inciter à relancer leur intérêt pour le Vésuve, la direction régionale du tourisme a organisé cette éruption artificielle qui sera également retransmise à la télévision via la connexion Mondovision. Je me demande par quels chemins, par quels canaux, la langue vient à se renouveler, ou plutôt de quelle manière des néologismes et des expressions insolites, nés dans des environnements particuliers et empruntés à ceux-ci, se frayent un chemin, deviennent soudain d’usage quotidien même chez des gens qui ne le savent pas. s’en soucier, il sert naturellement et semblerait au contraire le plus éloigné de pouvoir acquérir, je ne dirai pas le sens mais certainement l’usage et l’évolution de telles transformations linguistiques.

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