Le Festival d’Opéra enchante Brescia et le fait au nom de Giacomo Puccini

Quelques mois après l’inscription des œuvres italiennes au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO, le centième anniversaire de la mort de Giacomo Puccini apporte au Festival d’Opéra un fil thématique plus convaincant que les autres éditions. Et cela pousse les organisateurs, dirigés par le secrétaire artistique Alessandro Trebeschi, à “oser plus”, dans un effort toujours intelligent pour combiner la qualité de la proposition et sa grande convivialité.

Le travail lyriqueaujourd’hui perçu par beaucoup comme un genre élitiste, est plutôt une musique populaire nationale (Gramsci docet) et il appartient à notre histoire et à notre culture de manière profonde et incisive: il constitue son tissu conjonctif autant que les pages de Dante et Manzoni ou les héroïsmes du Risorgimento. Il est donc heureux que le programme de cette année ait réservé une large place aux œuvres de Puccini, dont le charme mélodique est incontestable (on sait aussi que la musique pop dérive de l’opéra, et de Puccini en particulier). Les différents concerts avec une sélection d’airs des titres les plus célèbres du grand compositeur – dispersés à plusieurs endroits tout au long de la journée – ils ont permis au public de retracer idéalement sa longue carrière, de La Bohème à Turandot.

Très bien qu’il ait été décidé de donner également espace pour chambre et sacré Puccini (sa «Messa di Gloria» de jeunesse a été largement applaudie vendredi soir au Carmine avec le Consort Bazzini et, entre autres, la voix du ténor Matteo Falcier de Brescia).

Chanceux aussi la réduction de Gianni Schicchi, le seul titre comique du maître de Lucques, interprété dans le Ridotto del Grande, avec la mise en espace de Pierluigi Cassano et une pléiade de voix très jeunes et prometteuses. Le spectacle « Corrispondenze Pucciniane » a fait parler le compositeur grâce aux acteurs Alessandro Bandini et Flavio Capuzzo Dolcetta. Madama Butterfly, opéra « brescien » car revenu sur nos scènes après les huées de la Scala de Milan, est revenu à plusieurs reprises : non seulement dans ses airs les plus connus, mais aussi dans la réinterprétation électronique du soir au Largo Formentone, tout comme La Bohème a même reçu une version swing avec un groupe de musiciens talentueux de Brescia dirigé par Daniele Requesti.

La présence de est également importante une œuvre de chambre contemporaine, Robinsondu compositeur Carlo Boccadoro, mis en scène par Manuel Renga, une relecture musicale ironique du roman de Daniel Defoe, très appréciée par un public transversal d’adultes et d’enfants.

On sait que notre ville est le pays des grandes voix lyriques, de la regrettée Daniela Dessì à la merveilleuse Annalisa Stroppa, jusqu’à la diva Eleonora Buratto, Brescienne d’adoption par amour. Au programme de cette édition du Festival, Alessia Panza de Desenzano s’est distinguée, déjà applaudie au Grande comme protagoniste de Luisa Miller de Verdi la saison dernière. Assurément, le Festival vous portera chance.

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