L’exposition Per Speculum à la Fondation Spazio Vitale de Vérone

Le moment est venu de l’admettre : il est désormais très difficile (voire presque impossible) de dire quelque chose sur l’intelligence artificielle qui n’a pas déjà été dit. Le sujet le plus brûlant de ces deux dernières années semble avoir suivi son cours et – même s’il ne fait aucun doute que nous continuerons à en entendre parler et à suivre ses développements – lebattage commence à décliner. UN battage qui a été alimentée, depuis le début de l’affaire, par l’ambivalence entre l’enthousiasme le plus acritique et le plus plein d’espoir et la panique des remplacement. Alors que les premières lois sont nées pour encadrer leur usage, et que la lumière semble devenir de plus en plus claire au terme de ce tapage, les artistes continuent leurs recherches sur ce thème, parvenant à éviter de le banaliser. Depuis Fondazione Spazio Vitale – lieu d’exposition dédié à l’art et aux nouvelles technologies inauguré en octobre 2023 à Vérone – une exposition nous ramène tous sur terre, nous posant une question rhétorique fondamentale : il faut croire au «monstres” créé autour de l’IA, ou est-ce juste un autre “arme de destruction massive», destinée à nous faire ignorer les risques les plus concrets et réels de cette forme d’intelligence artificielle ?

Le projet de l’exposition Per Speculum à la Fondation Spazio Vitale de Vérone

Organisé par Domenico Quaranta, Pour spéculum. L’intelligence et son double invite l’observateur à abandonner la rhétorique du “fin du monde” et annonce adopter l’intelligence artificielle comme forme de miroirun miroir de l’humain et non une alternative à celui-ci – mais toujours en gardant à l’esprit de dépasser son propre anthropocentrisme inévitable, pour mettre en œuvre de nouvelles formes de collaboration entre l’homme et la machine.

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Anna Ridler, Circadian Nocturne, 2023. Animation en boucle, installation. Vue de l’installation, gracieuseté de l’artiste

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Daniel Felstead & Jenn Leung, Literally No Place, 2023. Documentaire vidéo, gracieuseté des artistes et DIS

Émilie Brout & Maxime Marion, IDLE (actes α et β), 2023. Vidéo 4K, 25 min, son. Toujours d'après la vidéo. Avec l'aimable autorisation des artistes et 22,48 m2, Paris 3 / 5

Émilie Brout & Maxime Marion, IDLE (actes α et β), 2023. Vidéo 4K, 25 min, son. Toujours d’après la vidéo. Avec l’aimable autorisation des artistes et 22,48 m2, Paris

Lorem, Distrust Everything (version 1 canal) - Itération #008, 2023. Vidéo, vue d'installation. Avec l'aimable autorisation de l'artiste 4/5

Lorem, Distrust Everything (version 1 canal) – Itération #008, 2023. Vidéo, vue d’installation. Avec l’aimable autorisation de l’artiste

Silvia Dal Dosso, L'avenir à venir va être bizarre AF (L'expérience ultime AI CoreCore), 2023-24. Vidéo, son, 20 min. Toujours d'après la vidéo. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et Clusterduck 5 / 5

Silvia Dal Dosso, L’avenir à venir va être bizarre AF (L’expérience ultime AI CoreCore), 2023-24. Vidéo, son, 20 min. Toujours d’après la vidéo. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et Clusterduck

Le cœur de l’exposition à la Fondation Spazio Vitale de Vérone

Une fois le seuil d’entrée franchi, la première installation qui attire votre attention est sans doute celle monumentale. IDLE (agit α et β), autour duquel toute l’exposition est construite. C’est une sorte de “Clip musical» conçu par le duo français Émilie Brout & Maxime Marion, qui imaginent l’intelligence artificielle prendre conscience, avec les angoisses existentielles et l’émotivité qui en découlent.

Silvia Dal Dosso, L'avenir à venir va être bizarre AF (L'expérience ultime AI CoreCore), 2023-24. Vidéo, son, 20 min. Toujours d'après la vidéo. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et Clusterduck
Silvia Dal Dosso, L’avenir à venir va être bizarre AF (L’expérience ultime AI CoreCore), 2023-24. Vidéo, son, 20 min. Toujours d’après la vidéo. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et Clusterduck

Mythes et monstres de l’intelligence artificielle dans l’exposition à Vérone

Il s’agit plutôt d’un défi spéculatif lancé à l’IA. logiciel interactif développé par Kamilia Kard, qui imagine des êtres hybrides, faits de chair (élément humain) mais avec une forme florale (élément végétal), mais qui bougent comme s’ils étaient des têtards (élément animal). Ce que l’artiste questionne, c’est l’efficacité de vision industrielle, de la “look de la voiture», qui repose sur une simplification de données objectives. Ensuite il y a Égrégorun triptyque de Jon Rafman, dans lequel les images collectées au fil des années sur Internet sont retravaillées pour donner forme à un inconscient collectif né en ligne.
Au sous-sol – qui ouvre pour la première fois à cette occasion – se trouve une petite salle de cinéma qui accueille des projections de Silvia Dal Dosso, Lorem, Sanela Jahić et Daniel Felstead & Jenn Leung.

Laura Cocciolillo

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